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Monnaie unique européenne

Conversion italienne à l’euro

En Italie, le passage à l’euro s’est accompagné d’une crise politique à laquelle la population n’attache pas plus d’importance qu’aux querelles politiciennes quotidiennes. Reste à se familiariser avec l’euro et oublier les lires.
De notre envoyé spécial

Ecouter le magazine Reporteurs
(Lucas Menget, 19/02/2002, 15 min)

Marché San Lorenzo, au coeur de Florence, juste derrière la Basilique des Médicis. Florence, une ville d'un peu plus de 400 000 habitants, est passée à l'euro sans grande difficulté, comme le reste de l'Italie. Sur les étals des commerçants de ce grand marché de produits venus directement du sud du pays, le double affichage est indispensable. Car si la conversion est facile (il suffit de diviser par deux et d'enlever deux zéros), les Italiens sont désorientés. Ils étaient habitués à payer des milliers, voire des centaines de milliers de lires à longueur de journée, et ils se retrouvent avec un euro qui leur donne l'impression d'être pauvres.

Si, à entendre certains Florentins, on a l'impression que le passage à l'euro a été uniquement positif, ce n'est pas forcément ce qui a filtré dans la presse européenne au début du mois de janvier. Quelques jours après la mise en place de la monnaie, une crise politique a entaché cette belle machine. Silvio Berlusconi, brusquement, licencie son ministre des Affaires étrangères, Renato Ruggiero, sur fond de désaccord européen.

L’euro à l’origine d’une crise à l’italienne

Le chef de la diplomatie est europhile, il est critiqué par ses collègues europhobes qui donnent de la voix dans les conseils de ministres. Mais si à l'étranger, et particulièrement à Paris et Bruxelles, la crise fait la Une des journaux, en Italie, il est juste question d'une querelle politique, sans grande portée.

Entre centre droit, droite extrême, et nationalistes régionaux, le Premier ministre italien, Silvio Berlusconi, doit ménager tout le monde. Du coup, les réticences face à l'euro reflètent plus un souci d'équilibre qu'une véritable europhobie. Mais le message intérieur a du mal à passer dans le reste de l'Europe.



par Lucas  Menget

Article publié le 20/02/2002