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Monnaie unique européenne

Le passage à l’euro a bon dos

Les autorités monétaires européennes ont bien fini par reconnaître que les consommateurs avaient raison : le passage à l’euro a entraîné une augmentation des prix usuels. Ils en minimisent cependant les effets à terme sur l’inflation dans la zone euro.
Lorsque les ménagères se plaignaient des arrondis excessivement à la hausse des commerçants à l’occasion du passage à l’euro, responsables politiques et autorités monétaires européennes répondaient : «subjectivité», ou équilibre entre les hausses et les baisses. Près d’un mois après l’entrée en vigueur des pièces et billets dans les douze pays de l’euroland le doute n’est plus permis. Le vice-président de la Banque centrale européenne, Christian Noyer, a reconnu des « petits dérapages ici ou là » qui, bien que « fâcheux » et « critiquables » ne devraient avoir qu’un impact limité et, sur le long terme, la stabilité des prix devrait être maintenue. En revanche tout le monde s’attend à ce que la pratique des arrondis à la hausse, lors de la conversion entre les anciennes monnaies nationales et l’euro, se généralise.

Wim Duisenberg, président de la BCE estime, dès à présent, que l’inflation de la zone euro va reprendre quelque peu en janvier et février, alors que le mois de décembre avait été bon sur ce plan. L’Allemagne, la plus puissante économie de la zone est particulièrement guettée par le phénomène et pourrait connaître une inflation à plus de 3% en ce début d’année 2002.

En France, les consommateurs avaient bien vu en dénonçant les hausses de tarifs des cafés, restaurants, cinémas, garagistes, coiffeurs, boulangers et des différents services rendus aux particuliers. Leur « intuition » est confirmée par une enquête tout ce qu’il y a de plus officiel de la direction de la concurrence.

Plusieurs centaines de réclamations

Ces coups de pouce vont jusqu’à 5,5% pour les loueurs de cassettes vidéos, à près de 2% pour les cafés ou 0,5% à 0,7% pour les coiffeurs. Certains secteurs justifient ces augmentations par une hausse des matières premières, les coûts liés à la réduction du temps de travail, les augmentations traditionnelles du 1er janvier. En revanche, la grande distribution a bien respecté ses engagements de gel des prix, au moins jusqu’au mois de mars.

Dans ces circonstances on fait appel à la vigilance des consommateurs. François Patriat, secrétaire d’Etat au Commerce et à la Consommation, les invite à faire jouer la concurrence. Mais il en est qui vont plus loin. Les observatoires de l’euro, mis en place sur tout le territoire pour vérifier la stabilité des prix ont été saisis en trois semaines de plusieurs centaines de réclamations.

Enfin, Laurent Fabius, ministre de l’Economie et des Finances a lié la lutte contre la hausse des prix au maintien des petites pièces de monnaie de 1 et 2 centimes d’euro que certains voudraient bien voir disparaître par commodité. Alors que les Finlandais ont effectivement renoncé aux centimes, Laurent Fabius a fait de ces piécettes un instrument de lutte contre les arrondis fantaisistes et là, chaque centime compte.



par Francine  Quentin

Article publié le 25/01/2002