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France: présidentielle 2002

Lionel Jospin veut «<i>restaurer</i>» la présidence

Lors sa première intervention télévisée, en qualité de candidat à la présidence de la République, Lionel Jospin est resté fidèle à son image : retenue et absence d’envolées lyriques. Son engagement à tenir ses promesses ne l’incitait pas non plus à «faire rêver les Français». Ce que ses adversaires et aussi des analystes politiques relèvent, dans leurs réactions et commentaires, pour le lui reprocher.
Lionel Jospin, Premier ministre de cohabitation depuis 1997, se trouve dans la position délicate, devenu candidat à la présidence de la république, d’avoir à défendre son bilan, tandis que son principal concurrent, pourtant président «sortant», en est exonéré. D’où son plaidoyer, lors de sa première intervention télévisée, pour un chef de l’Etat actif et responsable et une «présidence restaurée où le président ne délègue pas son pouvoir, un président actif qui travaille avec le gouvernement».

Le prochain président de la République, s’il se nomme Lionel Jospin verra en outre son statut juridique modifié pour que «celui ou celle qui sera le premier d’entre eux» puisse avoir à répondre à la justice, si on le lui demande. Le candidat à l’Elysée n’en dira pas plus sur les affaires, ni sur l’attitude de Jacques Chirac à cet égard. Les affaires politico-financières, dit-il, ne doivent en aucun cas être utilisées dans la campagne et lui-même ne le fera pas car «la réponse aux affaires c’est la justice».

Passant aux questions qui intéressent les Français et qui semblent se confirmer comme les thèmes essentiels de la campagne électorale Lionel Jospin place les retraites au rang des premiers dossiers à aborder, dès le début du quinquennat. La relance du dialogue social gouvernement-syndicats-patronat prendra la forme d’une conférence sociale.

La sécurité, ensuite, en faveur de laquelle le gouvernement a déjà beaucoup fait, et s’il est élu, fera encore plus. «Il n'y a eu en aucun cas un défaut de volonté de la part du gouvernement, a-t-il affirmé,
il a mis plus de moyens, il a mis le doigt sur des problèmes nouveaux qui n'avaient pas été traités». D’ailleurs, selon le Premier ministre, les idées mises en avant par ses concurrents ne font guère preuve d’originalité par rapport à ce qui existe déjà : «J'ai retrouvé une imitation de ce que nous proposions».

Les adversaires politiques de Lionel Jospin ont eu beau jeu de relever tel Philippe Séguin (RPR) que Lionel Jospin était «candidat à la reconduction de ses fonctions de Premier ministre». Avis largement partagé, à l’autre bout de l’échiquier politique, par Arlette Laguiller candidate de Lutte ouvrière. Roselyne Bachelot, porte-parole de campagne de Jacques Chirac a souligné l’absence de «véritable vision pour la France». Soucieux de ne pas introduire de «coupure entre ce qu’on dit durant la campagne et ce qu’on fait au pouvoir», Lionel Jospin a en effet pris garde de ne pas multiplier les promesses. C’est ce que semblent regretter certains commentateurs qui lui demandent, au contraire, de «faire rêver les Français».



par Francine  Quentin

Article publié le 22/02/2002