France
Les pauvres exclus de la reprise
Quatre millions et demi de personnes vivent, en France, sous le seuil de pauvreté. Les plus démunis n’ont donc pas bénéficié des répercussions d’une situation économique favorable ces dernières années. La pauvreté est un phénomène complexe, difficile à appréhender et à éradiquer.
Malgré une baisse du chômage et du nombre de personnes bénéficiant des minima sociaux observée depuis deux ans en France, il semble qu’il n’y ait pas d’amélioration notable au niveau de la pauvreté qui frappe toujours autant de foyers dans l’Hexagone (7%). Selon ces chiffres qui viennent d’être rendus publics dans le second rapport de l’Observatoire national de la pauvreté et des exclusions sociales, 4,5 millions de personnes disposent donc d’un revenu inférieur à 564 euros par mois. A cette pauvreté «monétaire», s’ajoute celle des personnes dont les conditions d’existence sont particulièrement difficiles notamment du fait de certaines contraintes (retard de paiement, accès au logement, restrictions de consommation) qui les placent en situation d’extrême précarité. Selon les estimations de l’Observatoire, 11 à 12 % des ménages sont ainsi confrontés à au moins «huit difficultés majeures». Ce chiffre indique, par contre, une très légère amélioration
(-0,3 %) de la situation notamment au niveau de la diminution des restrictions de consommation.
L’emploi n’est pas une garantie contre la pauvreté
Si le fait d’être au chômage n’entraîne pas forcément un basculement dans la misère, l’emploi n’est pas une garantie contre la pauvreté. Car on trouve de nombreuses personnes qui vivent avec des ressources très faibles parmi les retraités, les travailleurs indépendants ou les salariés ayant la charge d’une famille nombreuse. Le développement des «bas salaires» et l’apparition de nouvelles formes «d’emploi discontinu» participent aussi à cette situation. Le chômage n’est donc qu’une des causes repérables de la pauvreté.
L’Observatoire de la pauvreté met aussi en valeur l’existence d’une frange de la population «dénuée de toute ressource» au sein de laquelle on trouve essentiellement des familles étrangères et des demandeurs d’asile. Ces derniers sont parfois dans des situations inextricables où ils ne peuvent avoir accès ni à l’emploi, ni à la formation, ni au logement en attendant le règlement administratif de leur dossier.
Les inégalités sociales sont aussi géographiques. Toutes les régions de France ne sont pas touchées de la même manière par la pauvreté. Celle-ci est «très élevée» dans un croissant nord allant du Havre au nord de la Lorraine, sur le littoral méditerranéen de Perpignan à Toulon, en Corse, et dans des zones d’emploi situées sur une diagonale entre Bordeaux et les Ardennes. Le chômage de longue durée frappe essentiellement les grandes villes comme Lille, Marseille ou Toulouse.
Des inégalités sont aussi repérables en matière d’accès au logement. Bizarrement, seuls 30 % des ménages «pauvres» bénéficient de logements sociaux dont ils n’occupent, en fait, que 19 % du parc total. Cette situation pénalise d’autant plus les familles qui habitent des zones à loyers élevés comme la région parisienne. Cela entraîne souvent dans cette région une sur-occupation des logements et un manque de confort.
La pauvreté a aussi des répercussions sur l’accès aux soins. Des mesures ont été prises pour diminuer les inégalités avec la mise en œuvre de la couverture maladie universelle qui a bénéficié à plus d’un million de personnes mais des difficultés demeurent. Les plus pauvres sont plus exposés aux maladies que les autres. Concernant les seuls enfants, il est apparu que dans les zones d’éducation prioritaires la fréquence de l’obésité infantile, des troubles de la vision, des problèmes bucco-dentaires était beaucoup plus élevée qu’ailleurs alors que la prise en charge était plus faible.
(-0,3 %) de la situation notamment au niveau de la diminution des restrictions de consommation.
L’emploi n’est pas une garantie contre la pauvreté
Si le fait d’être au chômage n’entraîne pas forcément un basculement dans la misère, l’emploi n’est pas une garantie contre la pauvreté. Car on trouve de nombreuses personnes qui vivent avec des ressources très faibles parmi les retraités, les travailleurs indépendants ou les salariés ayant la charge d’une famille nombreuse. Le développement des «bas salaires» et l’apparition de nouvelles formes «d’emploi discontinu» participent aussi à cette situation. Le chômage n’est donc qu’une des causes repérables de la pauvreté.
L’Observatoire de la pauvreté met aussi en valeur l’existence d’une frange de la population «dénuée de toute ressource» au sein de laquelle on trouve essentiellement des familles étrangères et des demandeurs d’asile. Ces derniers sont parfois dans des situations inextricables où ils ne peuvent avoir accès ni à l’emploi, ni à la formation, ni au logement en attendant le règlement administratif de leur dossier.
Les inégalités sociales sont aussi géographiques. Toutes les régions de France ne sont pas touchées de la même manière par la pauvreté. Celle-ci est «très élevée» dans un croissant nord allant du Havre au nord de la Lorraine, sur le littoral méditerranéen de Perpignan à Toulon, en Corse, et dans des zones d’emploi situées sur une diagonale entre Bordeaux et les Ardennes. Le chômage de longue durée frappe essentiellement les grandes villes comme Lille, Marseille ou Toulouse.
Des inégalités sont aussi repérables en matière d’accès au logement. Bizarrement, seuls 30 % des ménages «pauvres» bénéficient de logements sociaux dont ils n’occupent, en fait, que 19 % du parc total. Cette situation pénalise d’autant plus les familles qui habitent des zones à loyers élevés comme la région parisienne. Cela entraîne souvent dans cette région une sur-occupation des logements et un manque de confort.
La pauvreté a aussi des répercussions sur l’accès aux soins. Des mesures ont été prises pour diminuer les inégalités avec la mise en œuvre de la couverture maladie universelle qui a bénéficié à plus d’un million de personnes mais des difficultés demeurent. Les plus pauvres sont plus exposés aux maladies que les autres. Concernant les seuls enfants, il est apparu que dans les zones d’éducation prioritaires la fréquence de l’obésité infantile, des troubles de la vision, des problèmes bucco-dentaires était beaucoup plus élevée qu’ailleurs alors que la prise en charge était plus faible.
par Valérie Gas
Article publié le 07/02/2002