Maroc
Mohamed VI épouse Salma la roturière
Le mariage du roi du Maroc, 38 ans, est officiel depuis le 19 mars. Le souverain épouse mademoiselle Salma Bennani, 24 ans, le jeudi 21 mars à Rabat. Trois jours de fête sont prévus les 12,13 et 14 avril, à Marrakech.
De notre correspondante à Rabat
C’est une première dans l’histoire de la monarchie alaouite du Maroc : l’épouse du souverain aura un titre officiel et le mariage a été annoncé au public par la Maison Royale. Salma Bennani devient Son Altesse Royale la Princesse Lalla Salma, et pourrait donc, éventuellement, assumer un rôle et des fonctions publiques. Du jamais vu au royaume chérifien. Jusqu’à présent, aucune épouse royale n’avait été présentée publiquement, aucune fête n’avait été annoncée à cette occasion et, surtout, aucune information concernant la vie privée du monarque n’atteignait les salles de rédaction.
La presse marocaine, dans son ensemble, salue aujourd’hui le communiqué officiel, dans lequel elle voit un signe de la modernisation du royaume. Depuis l’accession au trône de Mohammed VI, en juillet 1999, on se demandait régulièrement si le roi s’était marié en secret ou s’il allait le faire. Les fiançailles ont été annoncées en octobre 2001, une rupture avec la tradition du mystère. La cérémonie du mariage se déroulera au palais royal de Rabat, jeudi 6 Moharram 1423, correspondant au 21 mars 2002, en présence des adouls, les notaires religieux, dans la stricte intimité des membres de la famille royale.
ma «la perle radieuse»
Le roi épouse «la perle radieuse dans Sa chasteté, Sa vertu et Sa noblesse» Lalla Salma, selon les termes du communiqué officiel. Si l’épouse de Hassan II, père de Mohamed VI, était simplement «la mère des princes, Lalla Fatima», la jeune épousée d'aujourd'hui, devenue Altesse Royale, ne sera pas reine pour autant. Née à Fès d’un père enseignant à l’université, et veuf tôt, Salma Bennani a suivi toutes ses études à Rabat : école primaire dans un établissement privé, lycée dans une classe-pilote du lycée public Hassan II, classes préparatoires au lycée Moulay Youssef, puis Ecole Nationale Supérieure d’Informatique et d’Analyse de Systèmes, d’où elle sortira diplômée en 2000. Stagiaire, puis cadre à l’ONA, l’Omnium Nord Africain, le premier groupe industriel du Maroc, dont la famille royale est encore un actionnaire partiel, elle a quitté ses fonctions dès l’annonce de ses fiançailles.
Que le roi épouse une roturière, fût-elle ingénieur en informatique, ne présente en revanche aucune entorse à la tradition de la dynastie marocaine. Hassan II avait épousé une femme du peuple d’origine berbère, Mohamed V, le grand-père du roi actuel, également. Ce qui est nouveau est, en fait, l’annonce publique et donc les fonctions officielles que pourrait tenir Lalla Salma, même si les médias restent plutôt discrets sur cette éventualité. La veille du mariage, le quotidien marocain Libération était pratiquement le seul à envisager cette hypothèse, au conditionnel.
Après l’annonce des fiançailles, Mohamed VI avait déclaré à l’hebdomadaire Paris Match : «Nous allons fêter notre mariage comme tous les autres couples, dans la joie et la gaîté». Les festivités sont prévues à Marrakech, du 12 au 14 avril. Une centaine d’invités, marocains et étrangers, se retrouveront dans la Ville rouge qui se prépare à les accueillir.
Même si cette fois la raison officielle n’est pas donnée, la plus connue des villes impériales du royaume, subit depuis quelque temps un véritable lifting, dont les habitants ne se plaignent pas. On n’y compte plus les façades repeintes, les voies publiques nettoyées, les espaces verts replantés ou les rues piétonnes dallées de neuf. Quant à la teneur exacte des festivités, elle n’est pas encore précisée, le communiqué officiel annonçant que les festivités seront conformes «aux traditions consacrées de la Famille Royale et à Ses coutumes authentiques qui ont, de tout temps, constitué la symbiose entre l’illustre Famille Alaouite Chérifienne et les différentes catégories du peuple marocain». Si rupture il y a avec les pratiques du passé, la tradition et la continuité sont donc néanmoins les ingrédients essentiels de ce mariage royal.
C’est une première dans l’histoire de la monarchie alaouite du Maroc : l’épouse du souverain aura un titre officiel et le mariage a été annoncé au public par la Maison Royale. Salma Bennani devient Son Altesse Royale la Princesse Lalla Salma, et pourrait donc, éventuellement, assumer un rôle et des fonctions publiques. Du jamais vu au royaume chérifien. Jusqu’à présent, aucune épouse royale n’avait été présentée publiquement, aucune fête n’avait été annoncée à cette occasion et, surtout, aucune information concernant la vie privée du monarque n’atteignait les salles de rédaction.
La presse marocaine, dans son ensemble, salue aujourd’hui le communiqué officiel, dans lequel elle voit un signe de la modernisation du royaume. Depuis l’accession au trône de Mohammed VI, en juillet 1999, on se demandait régulièrement si le roi s’était marié en secret ou s’il allait le faire. Les fiançailles ont été annoncées en octobre 2001, une rupture avec la tradition du mystère. La cérémonie du mariage se déroulera au palais royal de Rabat, jeudi 6 Moharram 1423, correspondant au 21 mars 2002, en présence des adouls, les notaires religieux, dans la stricte intimité des membres de la famille royale.
ma «la perle radieuse»
Le roi épouse «la perle radieuse dans Sa chasteté, Sa vertu et Sa noblesse» Lalla Salma, selon les termes du communiqué officiel. Si l’épouse de Hassan II, père de Mohamed VI, était simplement «la mère des princes, Lalla Fatima», la jeune épousée d'aujourd'hui, devenue Altesse Royale, ne sera pas reine pour autant. Née à Fès d’un père enseignant à l’université, et veuf tôt, Salma Bennani a suivi toutes ses études à Rabat : école primaire dans un établissement privé, lycée dans une classe-pilote du lycée public Hassan II, classes préparatoires au lycée Moulay Youssef, puis Ecole Nationale Supérieure d’Informatique et d’Analyse de Systèmes, d’où elle sortira diplômée en 2000. Stagiaire, puis cadre à l’ONA, l’Omnium Nord Africain, le premier groupe industriel du Maroc, dont la famille royale est encore un actionnaire partiel, elle a quitté ses fonctions dès l’annonce de ses fiançailles.
Que le roi épouse une roturière, fût-elle ingénieur en informatique, ne présente en revanche aucune entorse à la tradition de la dynastie marocaine. Hassan II avait épousé une femme du peuple d’origine berbère, Mohamed V, le grand-père du roi actuel, également. Ce qui est nouveau est, en fait, l’annonce publique et donc les fonctions officielles que pourrait tenir Lalla Salma, même si les médias restent plutôt discrets sur cette éventualité. La veille du mariage, le quotidien marocain Libération était pratiquement le seul à envisager cette hypothèse, au conditionnel.
Après l’annonce des fiançailles, Mohamed VI avait déclaré à l’hebdomadaire Paris Match : «Nous allons fêter notre mariage comme tous les autres couples, dans la joie et la gaîté». Les festivités sont prévues à Marrakech, du 12 au 14 avril. Une centaine d’invités, marocains et étrangers, se retrouveront dans la Ville rouge qui se prépare à les accueillir.
Même si cette fois la raison officielle n’est pas donnée, la plus connue des villes impériales du royaume, subit depuis quelque temps un véritable lifting, dont les habitants ne se plaignent pas. On n’y compte plus les façades repeintes, les voies publiques nettoyées, les espaces verts replantés ou les rues piétonnes dallées de neuf. Quant à la teneur exacte des festivités, elle n’est pas encore précisée, le communiqué officiel annonçant que les festivités seront conformes «aux traditions consacrées de la Famille Royale et à Ses coutumes authentiques qui ont, de tout temps, constitué la symbiose entre l’illustre Famille Alaouite Chérifienne et les différentes catégories du peuple marocain». Si rupture il y a avec les pratiques du passé, la tradition et la continuité sont donc néanmoins les ingrédients essentiels de ce mariage royal.
par Isabelle Broz
Article publié le 21/03/2002