Maroc
Sahara occidental: Mohammed VI optimiste
Dans un entretien au Figaro, le roi du Maroc estime que le règlement de la question du Sahara occidental «prendra du temps». Il estime toutefois que grâce au nouveau projet de l'Onu, centré sur l'autonomie et non plus l'indépendance de l'ancienne colonie espagnole, son pays peut entrer dans la prochaine phase de négociations «de façon beaucoup plus confortable».
«J'ai réglé la question du Sahara qui nous empoisonnait depuis vingt-cinq ans», a déclaré d'emblée Mohammed VI au Figaro. Le souverain marocain était interrogé sur le nouveau projet concernant l'avenir de l'ancienne colonie espagnole. Elaboré par l'émissaire spécial de l'Onu, l'ancien secrétaire d'Etat américain James Baker, ce plan propose d'abandonner l'idée d'indépendance réclamée jusqu'ici par le Front Polisario, au profit d'une large autonomie. Le 30 juin dernier, le Conseil de sécurité des Nations unies, sans avaliser le texte, a donné cinq mois au diplomate (soit jusqu'au 30 novembre) pour mener, sur cette proposition, des négociations directes ou indirectes. En cas d'échec, l'Onu privilégiera à nouveau l'option d'un référendum d'autodétermination.
Se félicitant de l'habileté de la diplomatie marocaine, Mohammed VI a expliqué que l'essentiel s'était joué en coulisses. «Ce genre d'affaire ne se traite pas en grimpant sur un piédestal et en publiant un communiqué par jour. Pour obtenir que les membres du Conseil de sécurité de l'Onu reconnaissent la légitimité de la souveraineté marocaine sur notre Sahara, nous avons travaillé dur et dans la plus stricte confidentialité, pendant dix-huit mois». Rien n'est joué, admet le souverain, il faut à présent négocier ce compromis. «Nous abordons maintenant une phase nouvelle de la négociation. Mais nous y entrons de façon beaucoup plus confortable».
Trois mois pour convaincre
La semaine dernière, le Polisario a fait un pas en acceptant d'étudier le texte. L'Algérie, soutien de longue date du mouvement sahraoui et protagoniste incontournable dans ce dossier, a en revanche refusé. Faut-il pour autant enterrer cette nouvelle tentative de règlement de la question ? Non, selon Mohammed VI. «L'Algérie refuse aujourd'hui. Peut-être qu'elle ne refusera pas demain». Et d'ajouter, non sans contredire l'affirmation d'avoir «réglé la question du Sahara», que «la solution prendra du temps, il faut la laisser mûrir».
La contradiction n'est sans doute que partielle. Si le roi du Maroc estime avoir «réglé» le problème, c'est qu'il juge que le feu vert donné par les Nations-unies au principe d'une simple autonomie est déjà, en soi, un grand succès diplomatique pour le Maroc. Comme l'est, aussi, l'acceptation du Front Polisario. Reste Alger. Une rencontre au sommet entre les deux voisins du Maghreb se profile-t-elle à l'automne ? «Rien n'est décidé. Mais je ne suis pas contre. Toutes les possibilités pour trouver un arrangement méritent d'être étudiées». Affirmant que «les relations entre le président algérien et moi-même sont excellentes», Mohammed VI concède qu'entre les deux voisins, les rapports «fluctuent, selon les aléas qu'imposent les réalités de nos deux pays». Le Maroc a trois mois pour convaincre l'Algérie.
Se félicitant de l'habileté de la diplomatie marocaine, Mohammed VI a expliqué que l'essentiel s'était joué en coulisses. «Ce genre d'affaire ne se traite pas en grimpant sur un piédestal et en publiant un communiqué par jour. Pour obtenir que les membres du Conseil de sécurité de l'Onu reconnaissent la légitimité de la souveraineté marocaine sur notre Sahara, nous avons travaillé dur et dans la plus stricte confidentialité, pendant dix-huit mois». Rien n'est joué, admet le souverain, il faut à présent négocier ce compromis. «Nous abordons maintenant une phase nouvelle de la négociation. Mais nous y entrons de façon beaucoup plus confortable».
Trois mois pour convaincre
La semaine dernière, le Polisario a fait un pas en acceptant d'étudier le texte. L'Algérie, soutien de longue date du mouvement sahraoui et protagoniste incontournable dans ce dossier, a en revanche refusé. Faut-il pour autant enterrer cette nouvelle tentative de règlement de la question ? Non, selon Mohammed VI. «L'Algérie refuse aujourd'hui. Peut-être qu'elle ne refusera pas demain». Et d'ajouter, non sans contredire l'affirmation d'avoir «réglé la question du Sahara», que «la solution prendra du temps, il faut la laisser mûrir».
La contradiction n'est sans doute que partielle. Si le roi du Maroc estime avoir «réglé» le problème, c'est qu'il juge que le feu vert donné par les Nations-unies au principe d'une simple autonomie est déjà, en soi, un grand succès diplomatique pour le Maroc. Comme l'est, aussi, l'acceptation du Front Polisario. Reste Alger. Une rencontre au sommet entre les deux voisins du Maghreb se profile-t-elle à l'automne ? «Rien n'est décidé. Mais je ne suis pas contre. Toutes les possibilités pour trouver un arrangement méritent d'être étudiées». Affirmant que «les relations entre le président algérien et moi-même sont excellentes», Mohammed VI concède qu'entre les deux voisins, les rapports «fluctuent, selon les aléas qu'imposent les réalités de nos deux pays». Le Maroc a trois mois pour convaincre l'Algérie.
par Philippe Quillerier-Lesieur
Article publié le 04/09/2001