Grande-Bretagne
Irak : Blair fait cavalier seul
Le Premier ministre britannique est désormais un peu seul contre tous au sein de son propre parti face à une éventuelle offensive contre Bagdad. Et le fait qu’il ait donné de nouveaux gages de soutien aux États-Unis lors de la visite à Londres lundi du vice-président Dick Cheney n’a pas vraiment contribué à détendre l’atmosphère...
De notre correspondante à Londres
La presse britannique se déchaîne, multipliant les rumeurs d’une attaque conjointe de Washington et Londres contre l’Irak. Selon l’Observer, les États-Unis auraient demandé à la Grande Bretagne la participation de 25.000 soldats à une force d’intervention américaine. Tandis que d’après le Times, Tony Blair aurait confié à ses proches qu’il était prêt à appuyer une opération militaire contre Bagdad le moment venu, tout en sachant qu’elle serait impopulaire. Car si le premier ministre ne cesse de répéter qu’«aucune décision n’a encore été prise», il n’a pas fait mystère de la «menace réelle» que constitue selon lui Saddam Hussein et son commerce d’armes de destruction massives.
La semaine dernière encore, il plaidait en faveur du discours à la nation du président américain George Bush, qui a mis l’Irak au cœur d’un «axe du mal». Mais cette nouvelle tentative après les attentats du 11 septembre de rester aux côtés de George Bush, ne semble pas cette fois avoir convaincu l’ensemble de son parti, ni même certains de ses ministres...
La révolte gronde chez les travaillistes
Désormais donc, la révolte gronde sur les bancs travaillistes de Westminster. A tel point que certains députés prédisent une cassure nette au sein du parti Labour si Tony Blair décide finalement d’appuyer une action militaire américaine contre l’Irak... Ce mécontement survient en même temps que des rumeurs de divisions au sein même du cabinet Blair. Plusieurs ministres qui souhaiteraient examiner toutes les solutions possibles avant d’envisager le moindre conflit avec Bagdad, auraient carrément menacé de démissionner, ce que dément formellement Downing Street.
Reste que le nombre de députés Labour hostiles à une guerre ne cesse de croître ces derniers temps: ils sont maintenant 70 (sur quelque 368 députés Labour) à soutenir une motion parlementaire qui traduit leur «profond malaise» face aux intentions belliqueuses de George W. Bush. A la tête de ce début de révolte deux «colombes» du parti, l’ancien ministre des Affaires étrangères Robin Cook, désormais président de la chambre des Communes et la secrétaire au développement international Clare Short. Selon cette dernière, une «attaque militaire massive n’est pas une réponse raisonnable» au danger représenté par Saddam Hussein. Le numéro deux du gouvernement John Prescott a pourtant démenti toute dissension au sein de l’équipe de Tony Blair en qualifiant d’«absurdité absolue les cancans de la presse».
Bref, la tension ne cesse de monter d’autant que Tony Blair et George Bush doivent se retrouver du 5 au 7 avril dans le ranch personnel du président américain au Texas, une visite largement considérée comme préparatoire à une prochaine intervention en Irak. Or, les députés britanniques aujourd’hui en rébellion estiment que le problème irakien doit être réglé par l’ensemble de la communauté internationale et que la Grande Bretagne ne manquerait pas de se retrouver isolée. Surtout, ils critiquent une administration américaine qui ne cherche selon eux qu’à réussir là où avait échoué George Bush senior durant la guerre du Golfe...
Le soutien de Tony Blair est d’autant plus critiqué que, depuis son arrivée au pouvoir, l’administration Bush ne fait que peu de cas de son ami anglais. Ce qui fait dire au journal dominical The Observer que «Blair est juste un bébé de Bush». Et le journal d’enfoncer le clou: «Le président américain apprécie peut-être d’avoir Tony à ses côtés, mais il est évident qu’il ne l’écoute pas»...
La presse britannique se déchaîne, multipliant les rumeurs d’une attaque conjointe de Washington et Londres contre l’Irak. Selon l’Observer, les États-Unis auraient demandé à la Grande Bretagne la participation de 25.000 soldats à une force d’intervention américaine. Tandis que d’après le Times, Tony Blair aurait confié à ses proches qu’il était prêt à appuyer une opération militaire contre Bagdad le moment venu, tout en sachant qu’elle serait impopulaire. Car si le premier ministre ne cesse de répéter qu’«aucune décision n’a encore été prise», il n’a pas fait mystère de la «menace réelle» que constitue selon lui Saddam Hussein et son commerce d’armes de destruction massives.
La semaine dernière encore, il plaidait en faveur du discours à la nation du président américain George Bush, qui a mis l’Irak au cœur d’un «axe du mal». Mais cette nouvelle tentative après les attentats du 11 septembre de rester aux côtés de George Bush, ne semble pas cette fois avoir convaincu l’ensemble de son parti, ni même certains de ses ministres...
La révolte gronde chez les travaillistes
Désormais donc, la révolte gronde sur les bancs travaillistes de Westminster. A tel point que certains députés prédisent une cassure nette au sein du parti Labour si Tony Blair décide finalement d’appuyer une action militaire américaine contre l’Irak... Ce mécontement survient en même temps que des rumeurs de divisions au sein même du cabinet Blair. Plusieurs ministres qui souhaiteraient examiner toutes les solutions possibles avant d’envisager le moindre conflit avec Bagdad, auraient carrément menacé de démissionner, ce que dément formellement Downing Street.
Reste que le nombre de députés Labour hostiles à une guerre ne cesse de croître ces derniers temps: ils sont maintenant 70 (sur quelque 368 députés Labour) à soutenir une motion parlementaire qui traduit leur «profond malaise» face aux intentions belliqueuses de George W. Bush. A la tête de ce début de révolte deux «colombes» du parti, l’ancien ministre des Affaires étrangères Robin Cook, désormais président de la chambre des Communes et la secrétaire au développement international Clare Short. Selon cette dernière, une «attaque militaire massive n’est pas une réponse raisonnable» au danger représenté par Saddam Hussein. Le numéro deux du gouvernement John Prescott a pourtant démenti toute dissension au sein de l’équipe de Tony Blair en qualifiant d’«absurdité absolue les cancans de la presse».
Bref, la tension ne cesse de monter d’autant que Tony Blair et George Bush doivent se retrouver du 5 au 7 avril dans le ranch personnel du président américain au Texas, une visite largement considérée comme préparatoire à une prochaine intervention en Irak. Or, les députés britanniques aujourd’hui en rébellion estiment que le problème irakien doit être réglé par l’ensemble de la communauté internationale et que la Grande Bretagne ne manquerait pas de se retrouver isolée. Surtout, ils critiquent une administration américaine qui ne cherche selon eux qu’à réussir là où avait échoué George Bush senior durant la guerre du Golfe...
Le soutien de Tony Blair est d’autant plus critiqué que, depuis son arrivée au pouvoir, l’administration Bush ne fait que peu de cas de son ami anglais. Ce qui fait dire au journal dominical The Observer que «Blair est juste un bébé de Bush». Et le journal d’enfoncer le clou: «Le président américain apprécie peut-être d’avoir Tony à ses côtés, mais il est évident qu’il ne l’écoute pas»...
par Muriel Delcroix
Article publié le 14/03/2002