France: présidentielle 2002
Vers des législatives à haut risque
Pour la gauche, KO debout après le résultat obtenu dimanche et l'annonce du retrait de Lionel Jospin de la vie politique, la phase de l'élection présidentielle est achevée. Tous les esprits se tournent désormais vers les législatives de juin prochain, dans une perspective de reconstruction. Mais, pour la droite classique, en dépit de l'assurance d'une élection confortable de Jacques Chirac au deuxième tour, se profile à nouveau le cauchemar de triangulaires gauche, droite et extrême-droite. Dans ce contexte, l'hypothèse d'une cohabitation reprend forme
"Il n'y a pas de défaite irrémédiable" affirmait Dominique Strauss-Kahn, ancien ministre des Finances de Lionel Jospin, dès l'annonce de l'élimination du Premier ministre par le candidat d'extrême droite Jean-Marie Le Pen. Dans un premier temps, et parant au plus pressé, le porte-parole du candidat socialiste a appelé à faire barrage à l'extrême droite, c'est-à-dire, très directement en ce qui le concerne, à voter Jacques Chirac au deuxième tour, le 5 mai prochain. Au fil de la soirée un consensus se dessinait à gauche sur un vote "républicain" et donc anti-Le Pen, mais sans autre ralliement.
Au-delà de ce "coup de massue" enregistré par le parti socialiste qui n'obtient que 16% des suffrages et du PC qui s'effondre à 3,4%, les responsables de la gauche plurielle lancent dès à présent le mot d'ordre de reconstruction de la gauche. Avec, comme premier objectif, les élections législatives des 9 et 16 juin prochains. La tâche ne sera pas facilitée par l'annonce faite dimanche soir par Lionel Jospin qu'il se retirerait de la vie politique au soir du deuxième tour.
Afin de se mettre en ordre de bataille pour les législatives, les socialistes et, plus largement, les formations de la gauche parlementaire, devront tout d'abord se choisir un chef. Et, puisqu'il convient de tirer les leçons du séisme politique qui vient de se produire, l'identité de celui ou de celle qui relèvera le défi n'est pas sans signification. Selon que, parmi les noms qui circulent, Martine Aubry, Laurent Fabius, Dominique Strauss-Kahn ou François Hollande, l'un ou l'autre l'emporterait, les commentateurs verraient un recentrage à gauche plus ou moins net.
Le spectre des triangulaires
Mais pour la droite classique, la nouvelle donne politique, issue des urnes au soir du 21 avril, pose au moins autant de problèmes qu'elle en résout. Certes, Jean-Marie Le Pen ne peut guère compter, au deuxième tour, que sur les faibles réserves de voix de Bruno Mégret, le candidat du Mouvement national républicain qui a réalisé un score de 2,36%. De plus, le "sursaut républicain" attendu d'une partie des électeurs de gauche laisse présager une élection confortable de Jacques Chirac à la présidence de la République.
Mais il n'en est pas de même s'il s'agit d'assurer au président réélu une majorité à l'Assemblée nationale. Pour Antoine Rufenacht, directeur de campagne de Jacques Chirac "rien ne serait pire que de s'engager dans une nouvelle cohabitation". C'est pourquoi les appels à des candidatures uniques de la droite classique aux législatives se multiplient.
Galvanisée par son succès au premier tour de la présidentielle, l'extrême droite va tenter de confirmer ce résultat aux législatives. Et, si son électorat est au rendez-vous du 9 juin, on peut s'attendre, la semaine suivante, à un certain nombre de triangulaires dans les circonscriptions où le candidat de droite et celui d'extrême droite pourraient se maintenir, rendant éventuellement possible l'élection du candidat de gauche. Car un accord de désistement entre la droite chiraquienne et l’extrême droite est difficilement envisageable. Le cas de figure s'est déjà produit en 1997 et le spectre tant redouté par la droite chiraquienne d'une nouvelle cohabitation se profile à nouveau.
En ramenant le mandat présidentiel à cinq ans et en inversant le calendrier électoral entre la présidentielle et les législatives un consensus s'était établi, dans la classe politique, pour éviter une distorsion des résultats entre les deux scrutins. Les électeurs vont peut-être, une fois encore, déjouer le scénario.
Au-delà de ce "coup de massue" enregistré par le parti socialiste qui n'obtient que 16% des suffrages et du PC qui s'effondre à 3,4%, les responsables de la gauche plurielle lancent dès à présent le mot d'ordre de reconstruction de la gauche. Avec, comme premier objectif, les élections législatives des 9 et 16 juin prochains. La tâche ne sera pas facilitée par l'annonce faite dimanche soir par Lionel Jospin qu'il se retirerait de la vie politique au soir du deuxième tour.
Afin de se mettre en ordre de bataille pour les législatives, les socialistes et, plus largement, les formations de la gauche parlementaire, devront tout d'abord se choisir un chef. Et, puisqu'il convient de tirer les leçons du séisme politique qui vient de se produire, l'identité de celui ou de celle qui relèvera le défi n'est pas sans signification. Selon que, parmi les noms qui circulent, Martine Aubry, Laurent Fabius, Dominique Strauss-Kahn ou François Hollande, l'un ou l'autre l'emporterait, les commentateurs verraient un recentrage à gauche plus ou moins net.
Le spectre des triangulaires
Mais pour la droite classique, la nouvelle donne politique, issue des urnes au soir du 21 avril, pose au moins autant de problèmes qu'elle en résout. Certes, Jean-Marie Le Pen ne peut guère compter, au deuxième tour, que sur les faibles réserves de voix de Bruno Mégret, le candidat du Mouvement national républicain qui a réalisé un score de 2,36%. De plus, le "sursaut républicain" attendu d'une partie des électeurs de gauche laisse présager une élection confortable de Jacques Chirac à la présidence de la République.
Mais il n'en est pas de même s'il s'agit d'assurer au président réélu une majorité à l'Assemblée nationale. Pour Antoine Rufenacht, directeur de campagne de Jacques Chirac "rien ne serait pire que de s'engager dans une nouvelle cohabitation". C'est pourquoi les appels à des candidatures uniques de la droite classique aux législatives se multiplient.
Galvanisée par son succès au premier tour de la présidentielle, l'extrême droite va tenter de confirmer ce résultat aux législatives. Et, si son électorat est au rendez-vous du 9 juin, on peut s'attendre, la semaine suivante, à un certain nombre de triangulaires dans les circonscriptions où le candidat de droite et celui d'extrême droite pourraient se maintenir, rendant éventuellement possible l'élection du candidat de gauche. Car un accord de désistement entre la droite chiraquienne et l’extrême droite est difficilement envisageable. Le cas de figure s'est déjà produit en 1997 et le spectre tant redouté par la droite chiraquienne d'une nouvelle cohabitation se profile à nouveau.
En ramenant le mandat présidentiel à cinq ans et en inversant le calendrier électoral entre la présidentielle et les législatives un consensus s'était établi, dans la classe politique, pour éviter une distorsion des résultats entre les deux scrutins. Les électeurs vont peut-être, une fois encore, déjouer le scénario.
par Francine Quentin
Article publié le 22/04/2002