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France: présidentielle 2002

Jean-Pierre Raffarin nommé Premier ministre

Jacques Chirac, au lendemain de sa réélection par 82,21% des suffrages, face à Jean-Marie Le Pen (17,79%), et après avoir reçu la démission du gouvernement de Lionel Jospin, lundi 6 mai, a nommé un nouveau Premier ministre. Il s'agit de Jean-Pierre Raffarin, président DL du conseil régional de Poitou-Charentes et sénateur de la Vienne.
Tout est allé très vite. Lionel Jospin, pressé de se retirer de la vie politique et donc de partir de Matignon après son échec électoral du 21 avril dernier, a présenté sa démission et celle de son gouvernement à Jacques Chirac, dès lundi 6 mai au matin. Peu de temps après, Jean-Pierre Raffarin, fidèle de Jacques Chirac a été préféré à Nicolas Sarkozy, François Fillon ou encore Philippe Douste-Blazy, pour remplir la tâche de Premier ministre et prendre ainsi la tête du «gouvernement de mission» souhaité par le président de la République. Fidèle des fidèles du clan chiraquien bien qu’estampillé Démocratie libérale, le président du conseil régional de Poitou-Charentes avait déjà soutenu Jacques Chirac dès le premier tour de l’élection présidentielle de 1995.

A 53 ans, Jean-Pierre Raffarin, vice-président de DL depuis 1997, a été ministre des PME, du commerce et de l’artisanat dans les gouvernements d’Alain Juppé (mai 1995 à juin 1997). Défenseur d'une «nouvelle gouvernance» plus proche des citoyens, Jean-Pierre Raffarin est aussi le fondateur, avec les anciens ministres Jacques Barrot (UDF), Michel Barnier et Dominique Perben (RPR), des clubs chiraquiens Initiative et Dialogue.

Un pragmatique à Matignon

Né le 3 août 1948, à Poitiers, en Charentes, ce libéral, issu d’une vieille famille poitevine, est diplômé de l’Ecole supérieure de commerce de Paris. Ancien chef de produits chez Jacques Vabre (entreprise agro-alimentaire), Jean-Pierre Raffarin a par la suite été secrétaire général des Jeunes giscardiens (1974-1977), conseiller technique au cabinet de Lionel Stoléru au secrétariat d'Etat, chargé des travailleurs manuels, puis de l’immigration (1976-1981). En 1981, quand la gauche revient au pouvoir, il quitte la vie politique et reprend ses activités de publicitaire. Elu conseiller régional de Poitou-Charentes en 1986, il devient deux ans plus tard, à 40 ans, le plus jeune président de région. Il sera réélu en 1992 et en 1998. Il sera également député européen de 1989 à 1995, élu sénateur en 1995, mais il renoncera à ce mandat pour exercer ses fonctions ministérielles. Réélu en 1997 au Sénat, il est membre de la commission des affaires économiques et du Plan.

Depuis plusieurs mois, son nom était cité avec constance parmi les «Premiers ministrables» potentiels en cas de victoire de Jacques Chirac. Non membre du RPR, il présente une image plus consensuelle, correspondant à la volonté d’ouverture et de concorde affichée, le 5 mai au soir, par Jacques Chirac. Le président de la République, en nommant le président de la région Poitou-Charentes à Matignon, a ainsi repris à son compte l’expression de «nouvelle gouvernance» que Jean-Pierre Raffarin avait théorisée début 2001 comme une réponse «au désamour de la politique». Il lui revient, maintenant, la charge de former, au plus vite, son gouvernement.

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par Clarisse  Vernhes

Article publié le 06/05/2002