France: présidentielle 2002
Les législatives, troisième tour de la présidentielle
Pour Jacques Chirac le plus dur reste à faire, transformer le sursaut républicain qui l’a porté triomphalement à l’Elysée en majorité parlementaire soutenant l’action de son gouvernement. Or, la gauche (PS, PC, Verts) entend bien prendre, les 9 et 16 juin, sa revanche sur la défaite de Lionel Jospin au premier tour. Tandis que le Front national fort de son succès à la présidentielle brandit la menace de triangulaires. A droite comme à gauche de l’échiquier politique il n’est plus qu’un mot d’ordre : rassemblement.
Eviter une nouvelle cohabitation est désormais l’objectif principal de Jacques Chirac, reconduit à la présidence de la République avec un score de plus de 80% au deuxième tour, ce qui constitue le record historique de la Vème République. En effet, le RPR Patrick Devedjian, un proche de Jacques Chirac, reconnaît lui-même que le vote massif, droite modérée et toutes gauches confondues dans les urnes, «ne constitue pas un socle pour une majorité politique».
Le président de la République a besoin, pour appuyer sa politique au cours des cinq ans à venir, d’une majorité de sa couleur à l’Assemblée nationale. Et c’est ce qu’ Alain Juppé, ancien Premier ministre traduit par : «voulons-nous donner à Jacques Chirac les moyens de gouverner ou allons-nous retomber dans une situation de paralysie, de moindre efficacité que serait une nouvelle cohabitation ?».
En effet, après la dissolution de 1997 qui a ramené une majorité de gauche, Jacques Chirac a connu cette situation durant toute une législature et le pire qui pourrait lui arriver serait qu’elle se reproduise. D’où l’insistance, dans le camp des amis du président de la République, à appeler les Français à la «cohérence» de leur vote entre la présidentielle et les législatives. La constitution d’un mouvement de rassemblement l’Union pour la majorité présidentielle (UMP) répond à ce besoin urgent de présenter, autant que faire se peut, des candidats labellisés par l’ensemble de la droite républicaine afin de répondre au nouveau mot d’ordre : rassembler, écouter, agir.
La thèse inverse
D’autant que la gauche plurielle, défaite au soir du 21 avril, compte bien engager à l’occasion des élections législatives, la reconquête de son électoral, ce «peuple de gauche» qui lui a fait défection en éparpillant ses voix sur de multiples candidatures. Et c’est d’ailleurs pour éviter pareille mésaventure en juin prochain que l’ex gauche plurielle, redevenue gauche unie, négocie des accords de candidature commune là où ce sera opportun.
Mais dans cette tentative de reconquête, le parti socialiste, tout particulièrement, souffre d’un handicap sérieux. Après avoir plaidé, lui aussi, que la cohabitation entre un président et un Premier ministre de tendance différente était un très mauvais régime, dans la perspective de l’élection de Lionel Jospin à l’Elysée, le PS est conduit, aujourd’hui, à défendre la thèse inverse. Son premier secrétaire François Hollande, désigné pour mener la campagne des législatives, a estimé que l’élection présidentielle telle qu’elle s’est déroulée «n’a pas permis de donner un choix en terme de politique à mener pour les cinq ans qui viennent» et que «les vrais arbitrages politiques» auront lieu aux législatives. Tout aussi clairement Vincent Peillon, porte-parole du PS, souligne que Jacques Chirac n’a pas été élu sur son programme puisqu’il n’a pas atteint 20% des voix au premier tour, mais sur la défense des valeurs républicaines contre le candidat d’extrême droite Jean-Marie Le Pen. La gauche verrait bien Jacques Chirac cantonné dans des fonctions de garant de la démocratie tandis qu’elle exercerait les fonctions exécutives.
Mais, dans cette bataille traditionnelle gauche-droite, un bref moment mise en veilleuse pour cause de défense des institutions républicaines, le Front national est prêt à jouer son rôle de perturbateur. Fort de 5 millions de voix au soir du 5 mai Jean-marie Le Pen, bien que ne se présentant pas personnellement aux législatives, a immédiatement brandi la menace de triangulaires au deuxième tour. Son organisation présentera des candidats dans les 577 circonscriptions et Carl Lang, secrétaire général du FN l’a précisé, si la stratégie de front républicain est encore appliquée le FN n’aura pas d’autre choix que de se maintenir partout où il le pourra. Bruno Gollnisch propose quant à lui sans grande illusion de nouer des alliances avec ceux qui, à droite, se refuseraient à une nouvelle cohabitation.
Le président de la République a besoin, pour appuyer sa politique au cours des cinq ans à venir, d’une majorité de sa couleur à l’Assemblée nationale. Et c’est ce qu’ Alain Juppé, ancien Premier ministre traduit par : «voulons-nous donner à Jacques Chirac les moyens de gouverner ou allons-nous retomber dans une situation de paralysie, de moindre efficacité que serait une nouvelle cohabitation ?».
En effet, après la dissolution de 1997 qui a ramené une majorité de gauche, Jacques Chirac a connu cette situation durant toute une législature et le pire qui pourrait lui arriver serait qu’elle se reproduise. D’où l’insistance, dans le camp des amis du président de la République, à appeler les Français à la «cohérence» de leur vote entre la présidentielle et les législatives. La constitution d’un mouvement de rassemblement l’Union pour la majorité présidentielle (UMP) répond à ce besoin urgent de présenter, autant que faire se peut, des candidats labellisés par l’ensemble de la droite républicaine afin de répondre au nouveau mot d’ordre : rassembler, écouter, agir.
La thèse inverse
D’autant que la gauche plurielle, défaite au soir du 21 avril, compte bien engager à l’occasion des élections législatives, la reconquête de son électoral, ce «peuple de gauche» qui lui a fait défection en éparpillant ses voix sur de multiples candidatures. Et c’est d’ailleurs pour éviter pareille mésaventure en juin prochain que l’ex gauche plurielle, redevenue gauche unie, négocie des accords de candidature commune là où ce sera opportun.
Mais dans cette tentative de reconquête, le parti socialiste, tout particulièrement, souffre d’un handicap sérieux. Après avoir plaidé, lui aussi, que la cohabitation entre un président et un Premier ministre de tendance différente était un très mauvais régime, dans la perspective de l’élection de Lionel Jospin à l’Elysée, le PS est conduit, aujourd’hui, à défendre la thèse inverse. Son premier secrétaire François Hollande, désigné pour mener la campagne des législatives, a estimé que l’élection présidentielle telle qu’elle s’est déroulée «n’a pas permis de donner un choix en terme de politique à mener pour les cinq ans qui viennent» et que «les vrais arbitrages politiques» auront lieu aux législatives. Tout aussi clairement Vincent Peillon, porte-parole du PS, souligne que Jacques Chirac n’a pas été élu sur son programme puisqu’il n’a pas atteint 20% des voix au premier tour, mais sur la défense des valeurs républicaines contre le candidat d’extrême droite Jean-Marie Le Pen. La gauche verrait bien Jacques Chirac cantonné dans des fonctions de garant de la démocratie tandis qu’elle exercerait les fonctions exécutives.
Mais, dans cette bataille traditionnelle gauche-droite, un bref moment mise en veilleuse pour cause de défense des institutions républicaines, le Front national est prêt à jouer son rôle de perturbateur. Fort de 5 millions de voix au soir du 5 mai Jean-marie Le Pen, bien que ne se présentant pas personnellement aux législatives, a immédiatement brandi la menace de triangulaires au deuxième tour. Son organisation présentera des candidats dans les 577 circonscriptions et Carl Lang, secrétaire général du FN l’a précisé, si la stratégie de front républicain est encore appliquée le FN n’aura pas d’autre choix que de se maintenir partout où il le pourra. Bruno Gollnisch propose quant à lui sans grande illusion de nouer des alliances avec ceux qui, à droite, se refuseraient à une nouvelle cohabitation.
par Francine Quentin
Article publié le 06/05/2002