Proche-Orient
Les Palestiniens se préparent aux représailles
Après l’attentat de Richon Lezion, qui a tué 16 Israéliens mardi, l’armée israélienne s’apprêtait jeudi 9 mai à lancer des opérations de représailles, notamment contre la bande de Gaza. L’expulsion de Yasser Arafat semblait exclue.
Les Palestiniens de la bande de Gaza se préparent à des frappes israéliennes contre des objectifs stratégiques. Quelles seront les cibles ? Postes de police ? Bureaux du mouvement islamiste Hamas ? S’agira-t-il d’une opération ponctuelle ou d’une offensive générale ? Le chef de la sécurité publique palestinienne dans la bande de Gaza, le général Abdelrazek al-Majaïda, penchait jeudi matin pour la première option, la jugeant imminente. «Cette attaque peut se produire à tout moment, mais nous estimons qu'elle sera limitée».
Le principe de représailles israéliennes ne fait, en tout cas, guère de doute. Le cabinet restreint de sécurité israélien, réuni pendant la nuit, est tombé d'accord pour une opération, en riposte à l'attentat suicide perpétré mardi au sud de Tel-Aviv. Cet attentat, revendiqué par le mouvement Hamas, a fait 17 morts dont son auteur et plus d'une cinquantaine de blessés. Il est également certain que la bande de Gaza sera visée, l’organisation islamiste étant essentiellement implantée dans ce territoire.
Une décision «très grave et sérieuse»
Rentré précipitamment des Etats-Unis après cette action sanglante, le Premier ministre israélien Ariel Sharon a présidé la réunion du cabinet pendant près de trois heures. «Le cabinet de sécurité a mandaté le Premier ministre et le ministre de la Défense Benyamin Ben Eliezer pour décider des actions qu'ils estiment nécessaires contre des objectifs terroristes», a indiqué, dans un bref communiqué, la présidence du Conseil. De source gouvernementale, cette décision a été prise à l'unanimité. Avant la réunion, un haut responsable, proche d’Ariel Sharon, avait envisagé une «opération ponctuelle» mais importante qui pourrait frapper la bande de Gaza, à la suite d'informations selon lesquelles l'auteur de l'attentat venait de ce territoire.
Yasser Arafat risque-t-il l’expulsion ? Des membres de l'entourage du Premier ministre avaient indiqué que le cabinet allait discuter de cette question fort controversée. Le bannissement du président palestinien est réclamé par l'aile droite du gouvernement d'union nationale, alors que les représentants travaillistes y sont opposés. Le ministre travailliste des Affaires étrangères Shimon Peres s'était déclaré publiquement opposé à une telle mesure. «Une expulsion serait à la fois impraticable et nuisible, car Yasser Arafat en exil ferait encore plus de tort» à Israël. Il a souligné qu'un tel bannissement «serait une violation des engagements pris par Israël auprès des Etats-Unis de ne pas porter atteinte à Arafat et de lui rendre sa liberté de mouvement», après le siège par l'armée israélienne de son QG de Ramallah (Cisjordanie) durant 34 jours, du 29 mars au 2 mai. Finalement, la question n’a pas fait l'objet d'un vote, selon la radio publique israélienne.
Il faut dire que pendant la réunion du cabinet, le président américain George W. Bush a souhaité depuis Washington qu’Ariel Sharon «garde à l'esprit sa vision pour la paix». Il s'est également réjoui que Yasser Arafat dénonce le terrorisme. Autrement dit: les Etats-Unis ne veulent pas de réaction disproportionnée. Il faut dire aussi qu’après l'attentat de mardi, Yasser Arafat a multiplié les gestes pour tenter d'éviter des représailles massives. Il a annoncé l'interpellation à Gaza de quelque 14 membres du Hamas et ordonné une enquête «pour arrêter toutes les personnes impliquées» dans l'attentat. Il est également apparu à la télévision pour ordonner à ses services de sécurité d'empêcher «toutes les opérations terroristes» contre les civils israéliens.
Un haut responsable palestinien, Saëb Erakat, a qualifié la décision du cabinet israélien de «très grave et sérieuse», avertissant qu'une opération militaire dans la bande de Gaza entraînerait de lourdes pertes civiles. Les Palestiniens ont malgré tout pris quelques précautions, en prévision des représailles. Les services de sécurité et les organismes de l'Autorité palestinienne ont évacué mercredi leurs locaux à Ramallah, en Cisjordanie. Dix-sept pacifistes, dont cinq Israéliens, sont entrés dans le QG d’Arafat en espérant que leur présence dissuaderait Israël de l'attaquer.
Le principe de représailles israéliennes ne fait, en tout cas, guère de doute. Le cabinet restreint de sécurité israélien, réuni pendant la nuit, est tombé d'accord pour une opération, en riposte à l'attentat suicide perpétré mardi au sud de Tel-Aviv. Cet attentat, revendiqué par le mouvement Hamas, a fait 17 morts dont son auteur et plus d'une cinquantaine de blessés. Il est également certain que la bande de Gaza sera visée, l’organisation islamiste étant essentiellement implantée dans ce territoire.
Une décision «très grave et sérieuse»
Rentré précipitamment des Etats-Unis après cette action sanglante, le Premier ministre israélien Ariel Sharon a présidé la réunion du cabinet pendant près de trois heures. «Le cabinet de sécurité a mandaté le Premier ministre et le ministre de la Défense Benyamin Ben Eliezer pour décider des actions qu'ils estiment nécessaires contre des objectifs terroristes», a indiqué, dans un bref communiqué, la présidence du Conseil. De source gouvernementale, cette décision a été prise à l'unanimité. Avant la réunion, un haut responsable, proche d’Ariel Sharon, avait envisagé une «opération ponctuelle» mais importante qui pourrait frapper la bande de Gaza, à la suite d'informations selon lesquelles l'auteur de l'attentat venait de ce territoire.
Yasser Arafat risque-t-il l’expulsion ? Des membres de l'entourage du Premier ministre avaient indiqué que le cabinet allait discuter de cette question fort controversée. Le bannissement du président palestinien est réclamé par l'aile droite du gouvernement d'union nationale, alors que les représentants travaillistes y sont opposés. Le ministre travailliste des Affaires étrangères Shimon Peres s'était déclaré publiquement opposé à une telle mesure. «Une expulsion serait à la fois impraticable et nuisible, car Yasser Arafat en exil ferait encore plus de tort» à Israël. Il a souligné qu'un tel bannissement «serait une violation des engagements pris par Israël auprès des Etats-Unis de ne pas porter atteinte à Arafat et de lui rendre sa liberté de mouvement», après le siège par l'armée israélienne de son QG de Ramallah (Cisjordanie) durant 34 jours, du 29 mars au 2 mai. Finalement, la question n’a pas fait l'objet d'un vote, selon la radio publique israélienne.
Il faut dire que pendant la réunion du cabinet, le président américain George W. Bush a souhaité depuis Washington qu’Ariel Sharon «garde à l'esprit sa vision pour la paix». Il s'est également réjoui que Yasser Arafat dénonce le terrorisme. Autrement dit: les Etats-Unis ne veulent pas de réaction disproportionnée. Il faut dire aussi qu’après l'attentat de mardi, Yasser Arafat a multiplié les gestes pour tenter d'éviter des représailles massives. Il a annoncé l'interpellation à Gaza de quelque 14 membres du Hamas et ordonné une enquête «pour arrêter toutes les personnes impliquées» dans l'attentat. Il est également apparu à la télévision pour ordonner à ses services de sécurité d'empêcher «toutes les opérations terroristes» contre les civils israéliens.
Un haut responsable palestinien, Saëb Erakat, a qualifié la décision du cabinet israélien de «très grave et sérieuse», avertissant qu'une opération militaire dans la bande de Gaza entraînerait de lourdes pertes civiles. Les Palestiniens ont malgré tout pris quelques précautions, en prévision des représailles. Les services de sécurité et les organismes de l'Autorité palestinienne ont évacué mercredi leurs locaux à Ramallah, en Cisjordanie. Dix-sept pacifistes, dont cinq Israéliens, sont entrés dans le QG d’Arafat en espérant que leur présence dissuaderait Israël de l'attaquer.
par Philippe Quillerier-Lesieur
Article publié le 09/05/2002