Proche-Orient
Le politique semble reprendre ses droits
Le principe d’une conférence internationale sur le Proche-Orient a été arrêté jeudi 2 mai à Washington après une réunion du «quartette» qui regroupe les Etats-Unis, l’Europe, la Russie et les Nations Unies. L’idée de cette conférence, décidée par la communauté internationale en l’absence de l’Etat hébreu, semble indiquer que le politique est en train de reprendre peu à peu le dessus dans la région.
La préparation de cette conférence internationale a été annoncée par Colin Powell qui a précisé qu’elle pourrait se tenir au début de l’été. Le secrétaire d’Etat américain a également indiqué que le «quartette» réuni à Washington avait déjà arrêté une stratégie basée sur trois volets pour ces futures discussions. Il y a d’abord le principe de la «restauration de la sécurité» qui concerne aussi bien les Palestiniens que les Israéliens avec notamment la «reconstitution d’un appareil sécuritaire palestinien». Il y a ensuite la mise en place d’une assistance économique et humanitaire qui devrait s’accompagner de «la reconstruction d’institutions palestiniennes fortes, responsables, démocratiques et ouvertes sur l’économie de marché». Le «quartette» a enfin annoncé la préparation de «négociations sérieuses et accélérées en vue d’un règlement» du conflit israélo-palestinien.
L’idée d’une conférence internationale avait été avancée initialement par le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, mais à la seule condition que le président palestinien n’y participe pas. Mais si Colin Powell est resté vague sur les modalités de la conférence qui doit se tenir au début de l’été, il semble difficile de croire qu’elle puisse se faire sans Yasser Arafat. Le «quartette» a en effet convenu qu’il était temps de remettre à flots les institutions palestiniennes afin qu’elles puissent s’attaquer aux problèmes de sécurité et Colin Powell a exhorté le président Arafat à «prendre une nouvelle direction» afin de redevenir un négociateur opérationnel.
Yasser Arafat a d’ores et déjà fait savoir qu’il était prêt à participer à une conférence internationale sur le Proche-Orient. «Le peuple palestinien et sa direction sont prêts à entamer des négociations globales sous les auspices américains, européens, internationaux et arabes», a-t-il notamment affirmé en rappelant son attachement au plan saoudien qui propose une normalisation arabe avec l’état hébreu contre son retrait des territoires occupés en 1967. Les autorités israéliennes ont, quant à elles, accueilli avec prudence l’initiative du «quartette». Ariel Sharon doit se rendre dimanche 5 mai à Washington pour rencontrer le président Bush et «mettre au point la voie à suivre», alors que son gouvernement est vivement critiqué pour son refus d’autoriser la venue à Jénine d’une mission d’enquêtes des Nations Unies.
Jénine ou un revers cinglant pour les Nations Unies
C’est un Kofi Annan amer qui a dissous jeudi la mission d’enquêtes de l’ONU sur Jénine. Le secrétaire général de l’organisation internationale n’a d’ailleurs pas caché son dépit en soulignant qu’il «regrettait tout particulièrement que la lumière sur les ombres inquiétantes provoquées par les événements qui se sont déroulés dans le camp de réfugiés ne soient pas faites». Koffi Annan n’a pas attendu que le Conseil de sécurité, dont les consultations sont paralysées sur la décision à prendre après ce énième refus d’Israël d’autoriser la venue de la mission à Jénine, donne son avis. Il a affirmé avoir pris sa décision après avoir réalisé que les objections de procédures utilisées par l’Etat hébreu pour repousser de 24 heures en 24 heures son feu vert portaient sur le fond. Une attitude qu’il regrette alors que cette initiative, parrainée par Washington et votée à l’unanimité par le Conseil de sécurité, avait reçu l’accord préalable d’Israël.
Le démantèlement de la mission sur Jénine constitue un revers cinglant pour les Nations Unies, tenues en échec une fois de plus par le gouvernement d’Ariel Sharon. Et même si l’ONU préparait un rapport sur les événements qui se sont déroulés dans le camp palestinien «sans y aller», comme l’a laissé entendre Kofi Annan, la saga de la mission de Jénine illustre parfaitement les limites voire l’impuissance de l’organisation internationale face au gouvernement israélien. Une assemblée générale extraordinaire de l’ONU pourraient d’ailleurs être convoquée d’ici peu. Cette procédure est prévue par la Charte de l’organisation et peut être déclenchée lorsqu’il est avéré que le Conseil de sécurité est paralysé sur une question touchant à la paix ou à la sécurité internationale.
L’organisation américaine des droits de l’Homme Human Rights Watch, qui a publié le 2 mai un rapport sur Jénine, a par ailleurs estimé que l’armée israélienne n’a pas commis de massacres comme le soutiennent les Palestiniens, mais «des violations du droit humanitaire» qui de prime abord s’apparentent à «des crimes de guerre». Elle a notamment dénoncé l’utilisation par les soldats israéliens de civils palestiniens comme «boucliers humains» dans leurs opérations de ratissage. Tel-Aviv a aussitôt contesté ce rapport soulignant qu’il «ignorait complètement les raisons profondes de l’opération de l’armée israélienne». Quant aux Palestiniens, ils continuent d’insister sur la nécessité d’envoyer une mission à Jénine. Pour Nabil Abou Roudeina, un conseiller du président Arafat, «l’enquête ne peut être abandonnée car l’armée israélienne veut camoufler ses crimes et se soustraire à ses responsabilités».
L’idée d’une conférence internationale avait été avancée initialement par le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, mais à la seule condition que le président palestinien n’y participe pas. Mais si Colin Powell est resté vague sur les modalités de la conférence qui doit se tenir au début de l’été, il semble difficile de croire qu’elle puisse se faire sans Yasser Arafat. Le «quartette» a en effet convenu qu’il était temps de remettre à flots les institutions palestiniennes afin qu’elles puissent s’attaquer aux problèmes de sécurité et Colin Powell a exhorté le président Arafat à «prendre une nouvelle direction» afin de redevenir un négociateur opérationnel.
Yasser Arafat a d’ores et déjà fait savoir qu’il était prêt à participer à une conférence internationale sur le Proche-Orient. «Le peuple palestinien et sa direction sont prêts à entamer des négociations globales sous les auspices américains, européens, internationaux et arabes», a-t-il notamment affirmé en rappelant son attachement au plan saoudien qui propose une normalisation arabe avec l’état hébreu contre son retrait des territoires occupés en 1967. Les autorités israéliennes ont, quant à elles, accueilli avec prudence l’initiative du «quartette». Ariel Sharon doit se rendre dimanche 5 mai à Washington pour rencontrer le président Bush et «mettre au point la voie à suivre», alors que son gouvernement est vivement critiqué pour son refus d’autoriser la venue à Jénine d’une mission d’enquêtes des Nations Unies.
Jénine ou un revers cinglant pour les Nations Unies
C’est un Kofi Annan amer qui a dissous jeudi la mission d’enquêtes de l’ONU sur Jénine. Le secrétaire général de l’organisation internationale n’a d’ailleurs pas caché son dépit en soulignant qu’il «regrettait tout particulièrement que la lumière sur les ombres inquiétantes provoquées par les événements qui se sont déroulés dans le camp de réfugiés ne soient pas faites». Koffi Annan n’a pas attendu que le Conseil de sécurité, dont les consultations sont paralysées sur la décision à prendre après ce énième refus d’Israël d’autoriser la venue de la mission à Jénine, donne son avis. Il a affirmé avoir pris sa décision après avoir réalisé que les objections de procédures utilisées par l’Etat hébreu pour repousser de 24 heures en 24 heures son feu vert portaient sur le fond. Une attitude qu’il regrette alors que cette initiative, parrainée par Washington et votée à l’unanimité par le Conseil de sécurité, avait reçu l’accord préalable d’Israël.
Le démantèlement de la mission sur Jénine constitue un revers cinglant pour les Nations Unies, tenues en échec une fois de plus par le gouvernement d’Ariel Sharon. Et même si l’ONU préparait un rapport sur les événements qui se sont déroulés dans le camp palestinien «sans y aller», comme l’a laissé entendre Kofi Annan, la saga de la mission de Jénine illustre parfaitement les limites voire l’impuissance de l’organisation internationale face au gouvernement israélien. Une assemblée générale extraordinaire de l’ONU pourraient d’ailleurs être convoquée d’ici peu. Cette procédure est prévue par la Charte de l’organisation et peut être déclenchée lorsqu’il est avéré que le Conseil de sécurité est paralysé sur une question touchant à la paix ou à la sécurité internationale.
L’organisation américaine des droits de l’Homme Human Rights Watch, qui a publié le 2 mai un rapport sur Jénine, a par ailleurs estimé que l’armée israélienne n’a pas commis de massacres comme le soutiennent les Palestiniens, mais «des violations du droit humanitaire» qui de prime abord s’apparentent à «des crimes de guerre». Elle a notamment dénoncé l’utilisation par les soldats israéliens de civils palestiniens comme «boucliers humains» dans leurs opérations de ratissage. Tel-Aviv a aussitôt contesté ce rapport soulignant qu’il «ignorait complètement les raisons profondes de l’opération de l’armée israélienne». Quant aux Palestiniens, ils continuent d’insister sur la nécessité d’envoyer une mission à Jénine. Pour Nabil Abou Roudeina, un conseiller du président Arafat, «l’enquête ne peut être abandonnée car l’armée israélienne veut camoufler ses crimes et se soustraire à ses responsabilités».
par Mounia Daoudi
Article publié le 03/05/2002