Etats-Unis
État d’alerte contre de nouveaux attentats
Selon la Maison Blanche, des indices concordants font craindre une nouvelle vague d’attentats terroristes contre des intérêts américains. Tandis que le FBI et la CIA sont en alerte rouge, Oussama Ben Laden réapparaît dans une nouvelle cassette vidéo
Dick Cheney pouvait difficilement être plus direct. «A mon avis, la perspective d'une future attaque contre les Etats-Unis est pratiquement certaine. La question n'est pas de savoir si elle aura lieu, mais quand», a déclaré dimanche le vice-président américain à la chaîne américaine NBC. Parallèlement, la conseillère de George W. Bush pour la sécurité nationale, Condoleeza Rice, confirmait la crainte d’une nouvelle attaque terroriste d'envergure contre les intérêts américains. Aujourd’hui, les États-Unis sont selon elle à «un niveau d’alerte supérieur» à celui du 11 septembre. «Nous faisons tout ce que nous pouvons, mais je ne pense pas que l’on puisse avoir la garantie que nous pouvons prévenir un nouvel attentat».
La menace reste floue. Difficile, pour les dirigeants américains, de l’identifier, de la localiser, encore moins de la dater. «Nous ignorons, a expliqué Dick Cheney, si cela aura lieu demain ou la semaine prochaine ou l'an prochain, en partie parce que nous réussissons à perturber le fonctionnement de leur organisation et parce qu'il est, pour eux, plus difficile de mener à bien leurs opérations». Samedi, un responsable du FBI expliquait que les services de renseignement américains avaient décelé des signes d'un «regain d'activité» laissant penser que le réseau al Qaïda d'Oussama Ben Laden préparait un nouveau coup d'éclat meurtrier. On évoque notamment de possibles attentats contre des immeubles civils.
Une polémique embarrassante
Selon l’édition électronique du New York Times, les centres d’écoute «ont intercepté un série vague mais troublante de communications entre agents d'al Qaïda au cours des derniers mois, indiquant que l'organisation terroriste essaye de mener une opération aussi importante, voire plus, que les attentats du 11 septembre». Le quotidien new-yorkais ajoutait dimanche que «le nombre d'informations liées à un autre attentat possible, en Europe, dans la péninsule arabique ou aux Etats-Unis, a augmenté au cours du mois passé». Ces renseignements proviennent de documents saisis durant la campagne d’Afghanistan, des interrogatoires des détenus de Guantanamo, et d’informations fournies par les services de pays alliés.
Même si le danger semble très difficile à parer, George W. Bush est donc prévenu. Aussi préfère-t-il le faire savoir. Face à la polémique de ces derniers jours sur la supposée inertie de son administration dans les semaines qui ont précédé le 11 septembre, le chef de la Maison Blanche veut jouer cette fois la transparence. Entre la fin juin et le début août 2001, en effet, divers services fédéraux, de même que la Maison Blanche, sont accusés d’avoir négligé des avertissements contre d'éventuelles attaques d'intérêts américains à l'étranger et des risques de détournements d'avion. Selon le Washington Post de samedi, George W. Bush aurait notamment été averti de risques d'attaques sur le territoire des États-Unis.
Cette controverse est entretenue en particulier par les familles des victimes du World Trade Center et par le camp démocrate, à quelques mois d’élections importantes au Congrès. En tirant le signal d’alarme, et quitte à relancer la psychose chez les Américains, l’administration Bush veut effacer tout soupçon d’inaction et montrer à l’opinion que rien n‘est négligé dans la lutte contre le terrorisme. Et accessoirement, face à cette embarrassante polémique, le flot d’informations et de rumeurs alarmantes vient à point nommé faire diversion, au moins pour un temps.
Le climat s’alourdit d’autant plus que vient de surgir une nouvelle cassette vidéo d’Oussama Ben Laden. Celle-ci ne daterait que de quelques mois, peut-être de mars. Selon le journal britannique Sunday Times, qui affirme être en possession de cette cassette, le milliardaire d’origine saoudienne y met en garde les pays alliés des États-Unis ou d’Israël. La chaîne qatarie d’information Al Jazira, qui assure avoir déjà vu la cassette, conteste cette datation et affirme que les images ont été tournées en octobre. Si les services britanniques parvenaient à authentifier cette vidéo et à confirmer la version du quotidien britannique, cela montrerait que le chef terroriste est toujours vivant, donnant un poids supplémentaire, au moins psychologique, aux menaces révélées par la Maison Blanche.
La menace reste floue. Difficile, pour les dirigeants américains, de l’identifier, de la localiser, encore moins de la dater. «Nous ignorons, a expliqué Dick Cheney, si cela aura lieu demain ou la semaine prochaine ou l'an prochain, en partie parce que nous réussissons à perturber le fonctionnement de leur organisation et parce qu'il est, pour eux, plus difficile de mener à bien leurs opérations». Samedi, un responsable du FBI expliquait que les services de renseignement américains avaient décelé des signes d'un «regain d'activité» laissant penser que le réseau al Qaïda d'Oussama Ben Laden préparait un nouveau coup d'éclat meurtrier. On évoque notamment de possibles attentats contre des immeubles civils.
Une polémique embarrassante
Selon l’édition électronique du New York Times, les centres d’écoute «ont intercepté un série vague mais troublante de communications entre agents d'al Qaïda au cours des derniers mois, indiquant que l'organisation terroriste essaye de mener une opération aussi importante, voire plus, que les attentats du 11 septembre». Le quotidien new-yorkais ajoutait dimanche que «le nombre d'informations liées à un autre attentat possible, en Europe, dans la péninsule arabique ou aux Etats-Unis, a augmenté au cours du mois passé». Ces renseignements proviennent de documents saisis durant la campagne d’Afghanistan, des interrogatoires des détenus de Guantanamo, et d’informations fournies par les services de pays alliés.
Même si le danger semble très difficile à parer, George W. Bush est donc prévenu. Aussi préfère-t-il le faire savoir. Face à la polémique de ces derniers jours sur la supposée inertie de son administration dans les semaines qui ont précédé le 11 septembre, le chef de la Maison Blanche veut jouer cette fois la transparence. Entre la fin juin et le début août 2001, en effet, divers services fédéraux, de même que la Maison Blanche, sont accusés d’avoir négligé des avertissements contre d'éventuelles attaques d'intérêts américains à l'étranger et des risques de détournements d'avion. Selon le Washington Post de samedi, George W. Bush aurait notamment été averti de risques d'attaques sur le territoire des États-Unis.
Cette controverse est entretenue en particulier par les familles des victimes du World Trade Center et par le camp démocrate, à quelques mois d’élections importantes au Congrès. En tirant le signal d’alarme, et quitte à relancer la psychose chez les Américains, l’administration Bush veut effacer tout soupçon d’inaction et montrer à l’opinion que rien n‘est négligé dans la lutte contre le terrorisme. Et accessoirement, face à cette embarrassante polémique, le flot d’informations et de rumeurs alarmantes vient à point nommé faire diversion, au moins pour un temps.
Le climat s’alourdit d’autant plus que vient de surgir une nouvelle cassette vidéo d’Oussama Ben Laden. Celle-ci ne daterait que de quelques mois, peut-être de mars. Selon le journal britannique Sunday Times, qui affirme être en possession de cette cassette, le milliardaire d’origine saoudienne y met en garde les pays alliés des États-Unis ou d’Israël. La chaîne qatarie d’information Al Jazira, qui assure avoir déjà vu la cassette, conteste cette datation et affirme que les images ont été tournées en octobre. Si les services britanniques parvenaient à authentifier cette vidéo et à confirmer la version du quotidien britannique, cela montrerait que le chef terroriste est toujours vivant, donnant un poids supplémentaire, au moins psychologique, aux menaces révélées par la Maison Blanche.
par Philippe Quillerier-Lesieur
Article publié le 20/05/2002