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Europe-États-Unis

L’Europe insiste sur le respect des règles internationales

L’Europe entend rappeler, à l’occasion du sommet euro-américain, la nécessité d’un respect des règles internationales concernant les différends qui l’opposent aux Etats-Unis sur des sujets aussi divers que la situation au Proche-Orient, la lutte contre le terrorisme mais aussi les disputes commerciales qui empoisonnent depuis plusieurs mois leurs relations.
Les entretiens risquent d’être tendus au sommet bilatéral qui s’est ouvert jeudi à Washington et qui réunit comme chaque année Européens et Américains. Ce sommet, auquel participent notamment le président George W. Bush, le président de la Commission européenne Romano Prodi ainsi que le chef du gouvernement espagnol José Maria Aznar, dont le pays préside le Conseil de l’Union européenne, va tenter de concilier les points de vues, souvent divergents, des deux parties sur plusieurs dossiers. L’évolution de la situation au Proche-Orient doit ainsi être largement évoquée. Et à la veille de son départ pour Washington, Romano Prodi a tenu à rappeler clairement la position européenne. Il a notamment affirmé qu’il allait «exhorter le président Bush à utiliser toute son influence auprès des autorités israéliennes afin d’obtenir un retrait de tous les territoires palestiniens occupés». Il s’est également déclaré «très préoccupé par la situation humanitaire» sur place et a jugé «inacceptable» le refus persistant des Israéliens d’autoriser la venue de la mission de l’ONU à Jénine. Une réunion entre les Etats-Unis, l’Union européenne, l’ONU et la Russie doit d’ailleurs se tenir parallèlement au sommet, dans la capitale américaine, pour examiner l’évolution de la situation dans la région et les mesures à prendre.

Washington espère d’autre part obtenir un plus grand engagement des Européens dans sa lutte contre le terrorisme. Les Quinze viennent d’ailleurs d’accepter vendredi d’entamer des négociations avec les Etats-Unis sur un traité d’extradition et de coopération judiciaire. Les membres de l’UE assurent toutefois qu’ils ne transigeront pas sur la question de la peine de mort, toujours appliquée aux Etats-Unis et abolie en Europe. Les deux parties devraient donc notamment évoquer la coopération sur la mise à jour des listes de mouvements terroristes, le démantèlement du financement des réseaux ou encore les surveillances des frontières.

Disputes commerciales

Même si elles ne concernent qu’une infime partie des échanges entre les deux partenaires, les disputes commerciales seront largement évoquées au sommet de Washington. Les deux parties, qui se plaisent à rappeler que les échanges transatlantiques sont estimés à un milliard d’euros par jour, vont ainsi tenter de trouver une solution au problème de l’acier qui empoisonne depuis plusieurs semaines leurs relations. Washington a en effet imposé des droits de douane allant jusqu’à 30% sur les importations en provenance de l’Europe. Les Quinze ont aussitôt décidé de limiter leurs importations d’acier et préparent parallèlement des mesures de représailles se chiffrant à plusieurs centaines de millions de dollars sur des produits américains.

Les subventions américaines à l’exportation (Foreign Sale Corporations) sont un autre sujet de discorde. Condamné à plusieurs reprises par l’Organisation mondiale du commerce, ce système doit être rapidement remplacé au risque de voir les Européens autorisés à prendre d’autres sanctions contre les Etats-Unis qui, elles, pourraient se chiffrer à plusieurs milliards de dollars. L’administration Bush reconnaît certes qu’il faut «montrer des signes de progrès sur ce dossier» mais avoue également avoir les mains liées alors qu’elle tente d’obtenir du Congrès des pouvoirs étendus en matière de négociation commerciale. Une majorité de parlementaires ne cache en effet pas ses velléités protectionnistes. Le représentant américain pour le commerce international Robert Zoellick et le commissaire européen au commerce Pascal Lamy doivent par ailleurs, en marge du sommet euro-américain, se retrouver pendant deux jours en Virginie pour faire le point sur ces différends commerciaux et tenter de trouver un terrain d’accord.

A lire également :
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par Mounia  Daoudi

Article publié le 02/05/2002