Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Union africaine

L’OUA, quarante ans d'histoire…

Chronologie des étapes-clés qui ont marqué l'histoire de l'organisation panafricaine depuis sa création en 1963.
22 au 25 mai 1963, Addis-Abeba – 30 pays sont représentés, dont 27 par leur chefs d’État, à cette conférence constitutive où la Charte de l’organisation de l'unité africaine est adoptée. Fruit d’un compromis et de longs conciliabules entre les « modérés », attachés à l’unité progressive du continent, et les « révolutionnaires », partisans d’une fédération immédiate, elle marque l’avènement de la première organisation panafricaine. La Charte de l’OUA comporte un préambule et 33 articles qui définissent les objectifs poursuivis, les principes et les institutions de l’OUA. Les premières résolutions adoptées concernent la lutte contre l’apartheid et celle des mouvements de libération dans les colonies portugaises.

17 au 21 juillet 1964, Le Caire – 33 délégations sont présentes, parmi lesquelles 29 chefs d’Etat. L’usage a prévalu de considérer ce sommet comme le premier de l’OUA. Le premier secrétaire général, le Guinéen Diallo Telli, est élu. La commission de médiation, de conciliation et d’arbitrage et les commissions spécialisées, telles que la commission de la défense créée en remplacement du Haut-commissariat africain, sont mises en place. Le principe de l’intangibilité des frontières, hérité de la période coloniale, est réaffirmé. Une résolution condamnant l’apartheid est adoptée, réclamant la libération de leaders anti-apartheid, parmi lesquels Nelson Mandela. Les premiers conflits frontaliers sont examinés, opposant ainsi le Ghana à la Haute-Volta et le Togo au Ghana.

21 au 25 octobre 1965, Accra – 36 pays sont représentés dont 19 par leurs chefs d’Etat. La Gambie est venue rejoindre l’organisation. Le projet de mise en place d'un exécutif panafricain a échoué. Une résolution est adoptée, demandant aux principaux partenaires économiques de l’Afrique du sud de faire pression contre le régime d’apartheid. De plus, un appel est lancé à la Grande-Bretagne à propos de l’indépendance unilatérale décrétée en Rhodésie. Des tensions entre le Ghana et la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Niger – ces pays s’accusant mutuellement de subversion – ont marqué la conférence de l’OUA.

5 au 9 novembre 1966, Addis-Abeba – 16 chefs d’Etat seulement ont participé à ce sommet marqué par la chute de Kwame Nkrumah, au Ghana. Dans une atmosphère déjà surchauffée, le ton monte entre la Guinée et les nouveaux dirigeants d’Accra. Sékou Touré décide de boycotter le sommet. La question du soutien aux mouvements de libération permet néanmoins de retrouver un certain consensus. La Haute-Volta est chargée d’une médiation entre le Rwanda et le Burundi et des pressions sur la Grande-Bretagne pour le règlement du problème rhodésien sont recommandées.

11 septembre 1967, Kinshasa – 36 pays sont représentés et 15 chefs d’Etat ont fait le déplacement. Les tentatives de sécession au Congo-Kinshasa et au Nigeria sont condamnées. Au sujet de la guerre du Biafra, le sommet désigne une commission de conciliation composée de six chefs d’Etat. Les conflits opposant le Kenya et la Somalie, le Rwanda et le Burundi, et la situation interne au Congo-Léopoldville sont également abordés. Enfin, des résolutions condamnant Israël sont adoptées.

13 au 16 septembre 1968, Alger – 14 chefs d’Etat participent et un nouveau membre est reçu : l’île Maurice. Diallo Telli est reconduit dans ses fonctions de secrétaire général. Les travaux sont dominés par la guerre civile au Nigeria et le conflit israélo-arabe. La nécessité de l’unité nigériane est réaffirmée. Enfin, une recommandation sur la conservation de la nature et des ressources naturelles du continent est adoptée.

6 au 9 novembre 1969, Addis-Abeba – 12 chefs d’Etat sont présents. Des inquiétudes sont exprimées à propos du prolongement du conflit du Biafra et devant le flux croissant des réfugiés en Afrique. Le raid israélien sur le canal de Suez est condamné. Le manifeste de Lusaka, décidant de lutter plus fermement contre l’Afrique du sud, est adopté.

1er au 3 septembre 1970, Addis-Abeba – 23 chefs d’Etat participent au sommet. Le conflit du Biafra a été résolu par les armes et l’OUA scelle la réconciliation du Nigeria avec les pays qui avaient reconnu le Biafra. La conférence condamne les pays occidentaux fournisseurs d’armes à l’Afrique du sud et demande le retrait d’Israël des territoires occupés.

21 au 24 juin 1971, Addis-Abeba – Les chefs d’Etat ont convenu d’envoyer une mission de conciliation en Angola afin de tenter de mettre un terme à l’opposition fratricide entre le MPLA et le FNLA. Une résolution relative à la souveraineté des pays africains sur leurs ressources naturelles est adoptée.

12 au 15 juin 1972, Rabat – 22 chefs d’Etat sont présent. Le Camerounais Nzu Ekangaki est élu secrétaire général. Le Portugal, l’Afrique du Sud et ses principaux partenaires, et Israël sont condamnés.

25 au 29 mai 1973, Addis-Abeba – 22 chefs d’Etat participent à la conférence. Des comités de bons offices sont constitués pour tenter de trouver une solution aux conflits Rwanda-Burundi, Ouganda-Tanzanie et au différend somalo-éthiopien. Des résolutions condamnant l’Afrique du Sud, le Portugal, l’Espagne, la Grande-Bretagne et la France pour leur maintien de colonies sur le continent africains sont adoptées.

12 au 16 juin 1974, Mogadiscio – 20 chefs d’Etat sont présents lors de cette conférence de l’organisation qui compte un nouveau venu : la Guinée-Bissau. Le secrétaire général de l’OUA, éclaboussé par le scandale de la firme sud-africaine Lonrho, est contraint de démissionner. Il est remplacé par le camerounais William Etéki Mboumoua. Plusieurs résolutions relatives au droit des peuples palestiniens et sud-africains sont adoptées. La Rhodésie est également condamnée. Le problème de la sécheresse est abordé pour la première fois.

28 juillet au 2 août 1975, Kampala – 19 chefs d’Etat prennent part aux travaux. Qui voient l'admission des anciennes colonies portugaises ayant acquis leur indépendance.

10 au 13 janvier 1976, Addis-Abeba – 46 pays sont représentés, dont 15 par leurs chefs d’Etat. Il s’agit du premier sommet extraordinaire de l’organisation, justifié par le drame qui se joue en Angola. Les tentatives pour trouver une solution débouche sur un échec, 22 pays soutenant le MPLA, 22 autres s’alignant derrière l’Unita et le FNLA, et 2 restant neutres. L’étude du dossier est confiée au bureau de l’organisation.

2 au 5 juillet 1976, Port-Louis – 10 chefs d’Etat sont présents. La conférence a accueilli un nouveau membre : les Seychelles. Lors de ce sommet, Israël, après son raid sur Entebbe, est sévèrement condamné, ainsi que l’Afrique du Sud pour les massacres de Soweto. Parmi les autres thèmes abordés figurent l’affaire du Sahara occidentale, la guerre Somalie-Ethiopie et le différend frontalier entre la Somalie et Djibouti.
2 au 5 juillet 1977, Libreville – Plusieurs résolutions condamnant les « home lands » sud-africain et appelant à la résolution des conflits inter-africains (Tchad-Libye, Kenya-Somalie et Zambie-Rhodésie) sont adoptées.

18 au 22 juillet 1978, Khartoum – 34 chefs d’Etat et 25 ministres participent aux travaux. Un nouveau secrétaire général est élu : le Togolais Edem Kodjo.

17 au 20 juillet 1979, Monrovia – 25 chefs d’Etat sont présents. Lors de ce sommet, une réunion d’experts est constituée afin d’élaborer un avant-projet de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples. La question du Sahara occidental est abordée, pour sortir de la crise les chefs d’Etat ayant recommandé un cessez le feu et un référendum d’autodétermination. Proposition rejetée par le Maroc.

28 au 29 avril 1980, Lagos – 49 pays sont représentés, dont 25 par leurs chefs d’Etat. Il s’agit du second sommet extraordinaire de l’organisation, entièrement consacré à la stratégie globale de développement du continent (plus connue sous le nom de « plan de Lagos »). Ce plan recommande une harmonisation des programmes de développement, les regroupements sous-régionaux et l’autosuffisance alimentaire. Enfin, après l’exécution du président en exercice de l’OUA, le libérien William Tolbert, le président du Sénégal, Léopold Senghor, est désigné par ses pairs pour présider l’organisation jusqu’au prochain sommet.

Du 1er au 4 juillet 1980, Freetown – 14 chefs d’Etat et 8 chefs de gouvernement participent à ce sommet ordinaire. L’affaire du Sahara occidental est à l’ordre du jour. Un Comité des sages est constitué pour se pencher sur la question de l’admission de la RASD dans l’organisation. La conférence est marquée par l’opposition entre les pro-Marocains et les pro-Polisario. Au final, le point de vue marocain s’impose.


24 au 27 juin 1981, Nairobi – 35 chefs d’Etat sont présents, un record. Le sommet institue un « Comité de mise en œuvre » du référendum au Sahara occidental. Par ailleurs, il reconnaît que l’Ogaden est partie intégrante de l’Ethiopie, et appuie le GUNT de Goukouni Weddeye (Tchad). Enfin, l’Afrique du Sud est condamnée pour la politique qu’elle mène en Namibie. La Charte africaine des droits de l’homme et des peuples a été adoptée. Elle entrera en vigueur en 1986.

5 au 8 août et 26 novembre 1982. Tripoli – Deux sommets avortés : seuls 30 pays sont représentés en août alors qu'il faut un quorum de deux tiers des 50 Etats membres de l’OUA. Ce boycottage massif s’explique par l’admission de la RASD (République saharaouie démocratique) comme 51ème membre de l’organisation. Le Sommet est reporté au mois de novembre, mais seuls 31 pays sont présents malgré l’abstention volontaire du représentant de la RASD. Le motif officiel du boycottage, est, cette fois, le refus de laisser siéger Hissène Habré au nom du Tchad.

8 au 12 juin 1983, Addis-Abeba – 39 pays participent et 29 chefs d’Etat se sont déplacés. Hissène Habré est admis à la conférence. Le représentant sahraoui, quant à lui, s’est « volontairement abstenu » de participer aux travaux. Faute d’avoir pu départager les 2 postulants au poste de secrétaire général, en l’occurrence le Gabonais Paul Okumba d’Okwatségué et le malien Alioune Blondin Bèye, l’organisation a désigné le secrétaire général adjoint, le nigérien Peter Onu, afin qu’il assure cette fonction jusqu’au prochain Sommet.

12 au 15 novembre 1984, Addis-Abeba – 26 chefs d’Etat participent au Sommet. Le Maroc, face à la présence du président de la RASD, venu siéger pour la première fois , décide de se retirer de l’organisation. Cette rupture est sans précédent dans l’histoire de l’OUA. Les 2 postulants au poste de secrétaire général n’étant toujours pas départagés, Peter Onu voit son intérim prorogé.

18 au 20 juillet 1985, Addis-Abeba – 49 délégations sont présentes, parmi lesquelles 20 chefs d’Etat. Un nouveau secrétaire générale est élu en la personne du Nigérien Idé Oumarou. La Conférence réaffirme la nécessité de trouver une issue pacifique au problème du Sahara occidental.

28 au 20 juillet 1986, Addis-Abeba – Une vingtaine de chefs d’Etat participent. Un « état-major de lutte contre la politique d’apartheid » est créé. Les problèmes économiques du continent ont dominé les débats.

27 au 29 juillet 1987, Addis-Abeba – 16 chefs d’Etat seulement sont présents. Les discussions ont gravité principalement autour de deux thèmes : l’affaire Tchad-Libye et la dette extérieure du continent. L’OUA a constitué un comité ad-hoc présidé par Kenneth Kaunda et chargé de trouver une solution à l’affaire de la Bande d’Aouzou. Une « déclaration solennelle » sur la situation du continent est adoptée et l'on convient de la tenue d' un sommet extraordinaire sur la question de la dette.

30 novembre au 1er décembre 1987, Addis-Abeba – Ce troisième sommet extraordinaire est uniquement consacré au problème épineux de la dette extérieure du continent, évaluée à 200 milliards de dollars. La réunion a adopté une « déclaration commune » en 7 points, demandant notamment un assouplissement des conditions de remboursement des rééchelonnements et une augmentation des prix des matières premières.

26 au 28 mai 1988, Addis-Abeba – 29 chefs d’Etat sont présents. Les principaux thèmes abordés sont relatifs au problème de la dette et celui de l’environnement, ainsi qu'à la politique d’apartheid de l’Afrique du Sud.

24 au 27 juillet 1989, Addis-Abeba – 14 chefs d’Etat et un Premier ministre sont présents. Le tanzanien Salim Ahmed Salim est élu secrétaire général. Les discussions ont surtout concerné le processus d’indépendance de la Namibie.

9 au 11 juillet 1990, Addis-Abeba – 20 chefs d’Etat sont présents. Le thème principal du Sommet concerne les transformations socio-économiques et politiques des pays d’Europe de l’Est et les conséquences en Afrique de cette nouvelle donne internationale. Une importante déclaration par laquelle l’organisation reconnaît la nécessité d’impliquer effectivement les populations dans la gestion des affaires publiques a été adoptée.

3 au 5 juin 1991, Abuja – 31 chefs d’Etat ont fait le déplacement. Le sommet s’ouvre en présence de quelque 25 chefs d’Etat et de gouvernement, ainsi que celle du secrétaire général de l’ONU et de Nelson Mandela. Il est principalement marqué par la signature du traité instituant la Communauté économique africaine. Ce traité prévoit notamment la création, dans un délai de 30 ans, d’un marché commun africain, un parlement, une banque centrale, un fonds monétaire africain et une cour fédérale. Par ailleurs, une résolution prônant le maintien provisoire des sanctions contre l’Afrique du sud – jusqu’au démantèlement total du système de l’apartheid – est adoptée. Enfin, des préoccupations sont exprimées quant à la situation en Somalie et en Ethiopie.

29 juin au 1er juillet 1992, Dakar – 30 chefs d’Etat participent aux travaux. La proposition de la mise sur pied d’un mécanisme de prévention des conflits a été accepté dans son principe. Les autres thèmes principalement abordés durant le sommet sont relatifs au problème du Sida et de la dette du continent.

28 au 30 juin 1993, Le Caire – 32 chefs d’Etat sont présents. L’Erythrée devient le 52ème membre de l’OUA. L’organisation condamne la tentative de coup d’Etat au Burundi. Elle exprime sa préoccupation au sujet des conséquences internes des conflits et entérine la création d’un mécanisme de prévention, de gestion et de résolution des conflits, dont l’organe principal est composé des chefs d’Etats des pays membres du bureau en exercice de la conférence. Un appel pour la levée des sanctions contre la Libye a été lancé. Salim Ahmed Salim est réélu au poste de secrétaire général.
13 au 15 juin 1994, Tunis – L’Afrique du sud est admise en tant que 53ème membre de l’organisation. Des résolutions ont été adoptées sur le Rwanda et sur la coopération Sud-Sud.

26 au 28 juin 1995, Addis-Abeba – La conférence a été surtout axée sur la question du budget de l’OUA et sur celle du règlement des conflits.

8 au 10 juillet 1996, Yaoundé – Il est surtout question du dispositif de règlement des conflits de l’OUA, de la situation au Rwanda et de celle des enfants durant les conflits.

2 au 4 juin 1997, Harare – Salim Ahmed Salim est réélu. Les thèmes abordés sont relatifs à l’application du Traité d’Abuja, le maintien de la paix et le problème de la sécheresse.

8 au 10 juin 1998, Ouagadougou – 29 chefs d’État sont présents. Le programme du sommet, à savoir l’intégration économique et la prévention des conflits, a été bousculé par la guerre entre l’Éthiopie et l’Érythrée, le décès du président nigérian Sani Abacha et la tentative de putsch en Guinée Bissau. Les chefs d'État décident de lever unilatéralement – mais partiellement – l’embargo aérien contre la Libye décidé par le Conseil de sécurité de l'ONU.

12 au 16 juillet 1999, Alger – Ce sommet, qui signe le retour en grâce de l’Algérie sur la scène internationale, connaît une participation record avec 38 chefs d’Etat, un vice-président et six premiers ministres. Avant sa tenue, des accords de paix ont été conclu en Sierra Leone et en RDC. Des efforts intenses ont été déployés pour tenter de régler d’autres conflits, notamment celui qui oppose l’Ethiopie et l’Erythrée. Le 35ème Sommet condamne les prises de pouvoir par la force en menaçant d’exclusion les auteurs de coups d’Etat.

6 au 9 septembre 1999, Syrte – C’est le 4ème sommet extraordinaire de l’histoire de l’organisation. Les 43 chefs d’Etat et de gouvernement venus participer ont décidé d’établir une « Union africaine » conforme à la charte de l’OUA et s’appuyant également sur le traité d’Abuja signé en 1991.

10 au 12 juillet 2000, Lomé – 33 chefs d’Etat et de gouvernement ont fait le déplacement. Ce sommet est marqué par le boycottage de l’Angola, de la RDC et de la Namibie. Les débats portent sur la lutte contre le Sida, la dette extérieure et les conflits.
Mais le 36ème sommet s’est surtout concentré sur le projet d’Union africaine défendu par le libyen Mouammar Kadhafi. L’Acte constitutif de l'UA est finalement adopté par 27 chefs d’Etat. Ce texte, cependant, est bien éloigné du projet initial du dirigeant libyen puisqu’il est sans dispositions contraignantes et n’impose pas de calendrier.

1er au 2 mars 2001, Syrte – Une quarantaine de chefs d’Etat et de gouvernement ont assisté au 5ème Sommet extraordinaire de l’OUA. Ils sont réunis pour faire le point sur l’état d’avancement de l’Union africaine et de sa ratification par les parlements nationaux pour sa mise en œuvre effective.

9 au 11 juillet 2001, Lusaka – Une quarantaine de chefs d’Etat et de gouvernement ont pris part au 37ème – et théoriquement le dernier – sommet de l’OUA. Ce Sommet est marqué par la naissance de l’Union africaine, les participants ayant ratifié la transformation de l’organisation. L’ivoirien Amara Essy a été élu au poste de secrétaire général.

Fayçal Bouzennout



Article publié le 26/05/2002