Corruption
Palmarès 2002 des distributeurs de pots-de-vin
Pour obtenir ou conserver des grands contrats dans les pays émergents certains pays développés n’hésitent pas à verser des dessous de table. L’organisation Transparency international, dressant le palmarès des pays corrupteurs, relève que la convention de 1999 qui interdit les pots-de-vin n’a guère changé les choses.
Au sommet de l’ONU, en mars dernier à Monterrey, la corruption dans les pays en développement a été dénoncée fermement comme un frein au progrès économique et social de ces pays. Mais les leaders mondiaux n’ont pas évoqué, à cette occasion, les pratiques corruptrices des sociétés multinationales basées dans leur pays. Et c’est bien ce que leur reproche Peter Eigen, président de Transparency international, association engagée dans la lutte contre la corruption dans les échanges commerciaux.
Pour qu’il y ait des corrompus, il faut qu’il y ait des corrupteurs. Et, cette année, plutôt que le hit-parade des pays, généralement pauvres, dont les fonctionnaires reçoivent des dessous de table pour favoriser une entreprises dans l’attribution d’un contrat, d’une licence ou pour obtenir une réglementation favorable, Transparency international établit son deuxième indice de corruption des pays exportateurs, généralement riches, qui les versent. En 1999, le premier indice de ce type était rendu public et force est de constater que, depuis cette date, la situation n’a guère évolué. Comme en 1999, l’indice 2002 place l’Australie, la Suède et la Suisse en tête des pays les moins enclins à des pratiques illégales dans leurs échanges internationaux. Sur une liste de 21 pays le Royaume-Uni est 8ème et l’Allemagne 9ème.
La France est en 12ème position, juste devant les Etats-Unis, 13ème. Mais, en queue de peloton on trouve l’Italie (17ème), pays de l’Union européenne le plus mal classé, devant la Corée du Sud, Taïwan, la Chine et la Russie. La Russie fait d’ailleurs son entrée dans le palmarès des pays exportateurs qui ont recours à la corruption pour exporter vers les pays émergents.
D’autres moyens que la corruption
En février 1999, plus de trente pays de l’OCDE signaient une convention de lutte contre la corruption interdisant à leurs ressortissants le versement de pots-de-vin à des agents publics étrangers. Trois ans plus tard les progrès ne sont guère sensibles et même, en ce qui concerne les Etats-Unis, la tendance semble un peu aggravée. Mais, souligne Daniel Dommel, président de Transparency international France, pour qu’une entreprise applique vraiment le code de bonne conduite en matière d’obtention de grands contrats, elle doit d’abord avoir la certitude que ses concurrents l’appliquent aussi. Or, les enjeux financiers sont très importants et l’on ne s’étonnera pas de trouver, en tête des secteurs d’activités susceptibles de donner lieu à des pots-de-vin, les travaux publics et l’armement.
La méthode utilisée par Transparency international pour établir ses indices, celui des pays corrompus comme celui des pays corrupteurs, est celle de l’enquête auprès des responsables concernés. Ainsi pour l’indice 2002 l’institut Gallup international a enquêté auprès de 835 directeurs de sociétés, experts-comptables, responsables de chambres de commerce, de banques ou de cabinets juridiques, dans 15 pays émergents où des sociétés multinationales font des offres de biens et de services : Argentine, Brésil, Inde, Maroc, Nigeria, Afrique du sud, Thaïlande…
Bien entendu Transparency international est critiquée pour le caractère subjectif des réponses recueillies lors de ses enquêtes. Toutefois elle s’en défend en rétorquant que de l’Afrique du sud à la Corée les impressions ainsi recueillies se recoupent de manière troublante.
Pour la première fois, les responsables économiques qui ont participé à l’enquête ont été interrogés sur le point de savoir si d’autres moyens sont utilisés par certains gouvernements pour favoriser leurs sociétés que la distribution d’ «enveloppes» à des fonctionnaires étrangers. Effectivement, ils citent alors les pressions diplomatiques ou politiques, puis les menaces de réduction de l’aide publique au développement. Sous cet angle, les pays qui recourent le plus à des moyens déloyaux sont les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni suivis du Japon et de la Chine.
Pour qu’il y ait des corrompus, il faut qu’il y ait des corrupteurs. Et, cette année, plutôt que le hit-parade des pays, généralement pauvres, dont les fonctionnaires reçoivent des dessous de table pour favoriser une entreprises dans l’attribution d’un contrat, d’une licence ou pour obtenir une réglementation favorable, Transparency international établit son deuxième indice de corruption des pays exportateurs, généralement riches, qui les versent. En 1999, le premier indice de ce type était rendu public et force est de constater que, depuis cette date, la situation n’a guère évolué. Comme en 1999, l’indice 2002 place l’Australie, la Suède et la Suisse en tête des pays les moins enclins à des pratiques illégales dans leurs échanges internationaux. Sur une liste de 21 pays le Royaume-Uni est 8ème et l’Allemagne 9ème.
La France est en 12ème position, juste devant les Etats-Unis, 13ème. Mais, en queue de peloton on trouve l’Italie (17ème), pays de l’Union européenne le plus mal classé, devant la Corée du Sud, Taïwan, la Chine et la Russie. La Russie fait d’ailleurs son entrée dans le palmarès des pays exportateurs qui ont recours à la corruption pour exporter vers les pays émergents.
D’autres moyens que la corruption
En février 1999, plus de trente pays de l’OCDE signaient une convention de lutte contre la corruption interdisant à leurs ressortissants le versement de pots-de-vin à des agents publics étrangers. Trois ans plus tard les progrès ne sont guère sensibles et même, en ce qui concerne les Etats-Unis, la tendance semble un peu aggravée. Mais, souligne Daniel Dommel, président de Transparency international France, pour qu’une entreprise applique vraiment le code de bonne conduite en matière d’obtention de grands contrats, elle doit d’abord avoir la certitude que ses concurrents l’appliquent aussi. Or, les enjeux financiers sont très importants et l’on ne s’étonnera pas de trouver, en tête des secteurs d’activités susceptibles de donner lieu à des pots-de-vin, les travaux publics et l’armement.
La méthode utilisée par Transparency international pour établir ses indices, celui des pays corrompus comme celui des pays corrupteurs, est celle de l’enquête auprès des responsables concernés. Ainsi pour l’indice 2002 l’institut Gallup international a enquêté auprès de 835 directeurs de sociétés, experts-comptables, responsables de chambres de commerce, de banques ou de cabinets juridiques, dans 15 pays émergents où des sociétés multinationales font des offres de biens et de services : Argentine, Brésil, Inde, Maroc, Nigeria, Afrique du sud, Thaïlande…
Bien entendu Transparency international est critiquée pour le caractère subjectif des réponses recueillies lors de ses enquêtes. Toutefois elle s’en défend en rétorquant que de l’Afrique du sud à la Corée les impressions ainsi recueillies se recoupent de manière troublante.
Pour la première fois, les responsables économiques qui ont participé à l’enquête ont été interrogés sur le point de savoir si d’autres moyens sont utilisés par certains gouvernements pour favoriser leurs sociétés que la distribution d’ «enveloppes» à des fonctionnaires étrangers. Effectivement, ils citent alors les pressions diplomatiques ou politiques, puis les menaces de réduction de l’aide publique au développement. Sous cet angle, les pays qui recourent le plus à des moyens déloyaux sont les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni suivis du Japon et de la Chine.
par Francine Quentin
Article publié le 14/05/2002