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France : législatives 2002

Majorité absolue pour Chirac

A l’issue des élections législatives qui ont confirmé la large victoire de la droite, l’UMP va poursuivre sa mutation d’alliance électorale en véritable parti de soutien au président de la République. De son côté, la gauche, lourdement battue, doit entamer sa «refondation».
Les «chiraquiens» de l’Union pour la majorité présidentielle (UMP) disposeront de la majorité absolue à l’Assemblée nationale issue du deuxième tour des élections législatives avec 364 élus. Cette victoire du rassemblement constitué pour soutenir le président de la République s’accompagne du maintien d’un groupe parlementaire UDF à 26 élus. Le rapport droite-gauche dans l’hémicycle s’établirait donc à 390 députés UMP et UDF contre 187 élus pour l’ex-majorité plurielle.

A gauche, le Parti socialiste et ses alliés radicaux de gauche obtiendraient 160 sièges tandis que les communistes, avec 25 députés, parviendraient, en dépit de leurs craintes, à constituer un groupe autonome. Les Verts en revanche voient leurs effectifs fondre avec pas plus de trois élus au lieu de six et le Pôle républicain de Jean-Pierre Chevènement connaît la déroute avec aucun élu. Le Front national n’aurait pas non plus de représentant à l’Assemblée nationale.

Mais, surtout, l’importance du taux d’abstention lui confère désormais le caractère de phénomène politique majeur. Il pourrait atteindre 39% du corps électoral, record historique pour ce type de scrutin, alors qu’il était déjà de près de 36% au premier tour, le 9 juin. Les abstentionnistes n’étaient pas 29% au deuxième tour des législatives de 1997. Plusieurs éléments se conjuguent pour expliquer la désaffection des Français : la multiplication des scrutins en peu de temps, c’était le quatrième en moins de deux mois, la victoire annoncée de la droite qui a réduit l’enjeu aux yeux des électeurs mais aussi le mécontentement croissant et la méfiance d’une partie de l’électorat face aux hommes politiques.

Victimes de la «vague bleue»

François Fillon, ministre des Affaires sociales du gouvernement Raffarin a confirmé que l’UMP allait poursuivre sa transformation d’un rassemblement électoral pour les élections législatives en un véritable parti politique permanent dont la vocation est le soutien à la politique du président de la République élu le 5 mai Jacques Chirac. Face à cette nouvelle formation capable d’adopter des textes législatifs à l’Assemblée nationale sans le secours d’aucun autre groupe parlementaire, l’UDF parvient à tirer son épingle du jeu.

François Bayrou avait pris le risque de s’opposer à l’UMP et refusé de dissoudre sa formation dans ce vaste creuset. L’UDF obtient le nombre nécessaire à la constitution d’un groupe parlementaire autonome et remporte son pari.

A gauche, nombre de personnalités payent les conséquences de la «vague bleue» à l’Assemblée nationale : Martine Aubry, Pierre Moscovici, Marie-Noëlle Lienemann, Florence Parly, anciens ministres socialistes de Lionel Jospin, ainsi que les ministres verts Dominique Voynet et Guy Hascouët sont battus. Jean-Pierre Chevènement est victime de la débâcle du Pôle républicain et perd son siège au parlement. En revanche, bonne surprise pour les communistes, en dépit de la défaite de Robert Hue le président du PC, le nombre de 20 députés devrait être atteint ou dépassé permettant le maintien d’un groupe communiste à l’Assemblée nationale.

L’ampleur de la défaite de la gauche, dans le sillage de l’élection présidentielle, laisse présager la «refondation d’une nouvelle gauche» que le vert Yves Cochet, élu à Paris appelait de ses vœux. Dans la capitale, un mouvement inverse à celui de l’ensemble du pays est à souligner avec un probable basculement à gauche avec 12 des 21 députés de Paris.

Grand perdant de ces législatives, le Front national n’aura pas d’élu. Il est notamment battu dans les neuf triangulaires où il s’était maintenu et ne l’emporte pas non plus dans les 28 duels engagés.



par Francine  Quentin

Article publié le 16/06/2002