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France : législatives 2002

Il n’y aura que dix triangulaires !

En net recul par rapport à l’élection présidentielle, le Front national (FN) a échoué, le 9 juin dernier, à s’imposer en arbitre du second tour des élections législatives. Le mouvement d’extrême droite participera, le 16 juin, à neuf triangulaires (gauche-droite-extrême droite) sur dix alors que Jean-Marie Le Pen en avait prédit près de trois cents.
Le Front national (FN) va se battre jusqu’au bout pour avoir des élus dans la nouvelle Assemblée nationale et va maintenir ses candidats dans les 37 circonscriptions où il est en mesure de le faire. Ainsi en a décidé le parti d’extrême droite même s’il ne participera qu’à neuf triangulaires sur dix (contre 76 en 1997), à dix-neuf duels droite-extrême droite et à huit duels gauche-extrême droite. La consigne du FN, qui n’a pas réussi à capitaliser le score de son leader, Jean-Marie Le Pen (17,9%), le 5 mai dernier (second tour de la présidentielle), est de tout faire pour inverser la tendance.

La tâche s’annonce toutefois difficile pour le parti d’extrême droite, qui, avec 11,3% des suffrages au premier tour des élections législatives, se retrouve dans une situation comparable à celle de 1993. A l’époque, avec 12,5% des voix, la formation lepéniste avait réussi à se maintenir dans 25 circonscriptions mais n’avait obtenu aucun élu. Cette fois, les instituts de sondage lui prédisent entre zéro et deux élus au Palais Bourbon. Pourtant, sur la base du score de Jean-Marie Le Pen le 21 avril, les stratèges du mouvement tablaient sur 237 duels ou triangulaires. Jean-Marie Le Pen avait même avancé le chiffre de 300 candidats au second tour. De toute évidence, il s’est trompé ! Tous les ténors du parti, qui espéraient surfer sur la vague présidentielle et profiter de l’éparpillement des candidatures, ont déchanté et ont attribué cet échec à la forte abstention (35,6%).

Deux circonscriptions très convoitées

Forte de ses très bons résultats au premier tour, la droite, en particulier l’Union pour la majorité présidentielle (UMP), devrait remporter la victoire dimanche prochain en dépit des efforts de la gauche qui voudrait limiter l’ampleur de la vague bleue en mobilisant les quinze millions d’abstentionnistes du premier tour. Ainsi l’UMP a décidé de maintenir tous ses candidats dans les triangulaires du second tour, notamment dans les deux circonscriptions où ses candidats sont arrivés en troisième position : la 2e circonscription du Gard et la 13e du Rhône où Bruno Gollnisch, le numéro deux du FN, est arrivé en deuxième position (23,23%) après la député sortante socialiste mais devant le candidat de l’UMP (21,33%). C’est sur lui que repose désormais le meilleur espoirs du FN d’avoir un élu. Dans la 2e circonscription du Gard, le candidat socialiste (27,86%) sera confronté à la candidate frontiste (21,74%) mais aussi au candidat de droite (20,79%). Deux triangulaires que Jean-Marc Ayrault, député-maire socialiste de Nantes et président du groupe PS dans l’Assemblée nationale sortante, a dénoncées avec force.

Dans l’écrasante majorité des 519 circonscriptions restant à pourvoir, les électeurs se retrouveront pourtant face à des duels classiques gauche-droite. La configuration partisane, reposant sur trois partis de droite (RPR-UDF-DL) et quatre ou cinq de gauche (PS-PCF-PRG-Verts-MDC), devrait, à l’issue de ces élections, sensiblement se réduire et devenir très bipolaire (UMP-PS), à l’instar de nombreux pays européens.



par Clarisse  Vernhes

Article publié le 13/06/2002