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France : législatives 2002

Après la mobilisation, la démobilisation

Les Français votaient, ce dimanche, pour le premier tour des élections législatives. La droite arrive en tête tandis que l’extrême droite enregistre un net recul tout comme la gauche. L’abstention d’environ 37% a battu tous les records. Après la mobilisation démocratique du 5 mai dernier, les électeurs ont boudé les urnes.
41 millions de Français étaient appelés à voter, ce dimanche, pour choisir leurs 577 députés qui détermineront la couleur politique du prochain gouvernement. Le sursaut démocratique qui avait été observé le 5 mai dernier avec la présence, au second tour de la présidentielle, de Jean-Marie Le Pen est retombé comme un soufflé en cinq semaines. En effet, l’abstention qui avait, au premier tour des législatives de 1997 représenté 32% et 28% lors de l'élection présidentielle de cette année, le 21 avril, a cette fois-ci battu tous les records : près de 37%. Cette très forte abstention, synonyme de démotivation nationale, serait a priori mauvaise pour la gauche et donc favorable à la droite. Un taux d’abstention comparable à celui du premier tour des élections législatives de 1988 (34,3%), qui avaient été organisées comme celles de ce dimanche dans la foulée de l’élection présidentielle, après la réélection de François Mitterrand.

A gauche, certains électeurs privés de leader depuis le retrait de la vie politique de Lionel Jospin, le 21 avril, se sont sans doute réfugiés dans l’abstention, troublés à l’idée de provoquer, en votant pour leur camp, une nouvelle cohabitation dont le caractère hybride et les effets pervers ont été vivement dénoncés ces derniers mois par le Parti socialiste. Un PS déprimé qui n’avait pas de réels projets et qui confirme le recul amorcé le 21 avril. De plus, la campagne morne, terne et morose, sans véritable débat gauche-droite n’a pas passionné les Français.

L’extrême droite en net recul

Donnée favorite, la droite chiraquienne ralliée sous la bannière de l’Union pour la majorité présidentielle (UMP) arrive en tête. La vague bleue qui avait déferlé lors des élections municipales de mars 2001 est de retour. Si toutefois les résultats en faveur de la droite se confirment le 16 juin prochain, le gouvernement mis en place par Jacques Chirac au lendemain de sa réélection et que dirige le Premier ministre de centre-droit, Jean-Pierre Raffarin, devrait disposer d’une forte assise parlementaire et ainsi poursuivre le programme de réformes qu’il a engagé depuis cinq semaines. Les chiraquiens ont su mobiliser l'électorat de droite sur leur thème de campagne : le rejet de la cohabitation. Quant à l’UDF de François Bayrou, il semble être la grande victime de ce vote «utile» à droite. Le président de l'UDF devrait avoir bien du mal à sauver son groupe au Palais-Bourbon.

L’extrême droite, portée par le succès de son chef Jean-Marie Le Pen, arrivé au second tour de la présidentielle au détriment de Lionel Jospin, n’a pas confirmé son avance. La poussée du FN n’a pas eu lieu. En raison du taux record d’abstention, le Front national provoquera beaucoup moins de triangulaires que prévu, environ une vingtaine, et pourrait ne pas faire pencher outre mesure la balance d’un côté ou de l’autre.



par Clarisse  Vernhes

Article publié le 09/06/2002