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France : législatives 2002

La stratégie d’union à droite a payé

A l’issue du premier tour des élections législatives se profile déjà la composition possible de la future Assemblée nationale qui sortira des urnes le 16 juin. Les résultats laissent présager une large victoire de l’UMP, qui serait majoritaire à elle seule, mais aussi des perdants à droite comme à gauche : FN, UDF, Parti communiste.
La stratégie d’Union pour la majorité présidentielle (UMP) menée à droite pour donner au président de la République Jacques Chirac, élu le 5 mai, une large marge de manœuvre à l’Assemblée nationale semble bien avoir payé. Les ténors de cette toute nouvelle formation, issue du rassemblement du RPR et de l’essentiel de l’UDF, s’en sont ouvertement félicités dimanche soir, dès l’annonce des résultats du premier tour. En effet, l’UMP devrait obtenir, dimanche prochain, de 367 à 417 députés, selon les projections en sièges effectuées par les instituts de sondage sur la base des résultats du premier tour. Avec plus de 289 sièges sur 577, l’UMP disposerait donc à elle seule de la majorité absolue au Palais-Bourbon après avoir recueilli 33,37% des suffrages au premier tour.

Voilà qui ne fait pas l’affaire de l’UDF «maintenue» par François Bayrou et ceux de ses amis qui ont refusé la dilution dans l’UMP. Cette formation ne recueille que 4,79% des suffrages et ne devrait obtenir que de 12 à 21 députés soit beaucoup moins que le groupe fort de 62 membres de la législature précédente et, peut-être, pas de groupe du tout si le nombre des élus n’atteint pas le minimum de 20 députés.

Le couperet du deuxième tour

L’effet couperet du scrutin majoritaire à deux tours, surtout avec une abstention record qui relève très haut la possibilité de se maintenir au second tour, a particulièrement joué contre le Front national qui, par ailleurs, accuse un net recul par rapport à la présidentielle. L’extrême droite n’obtient plus que 12,4% des suffrages dont 11,12% pour le Front national. Le nombre de circonscriptions où le FN pourrait se maintenir dans une triangulaire entre la droite parlementaire, la gauche et le FN, ou seul dans un duel, évalué jusqu’à 200 il y a quelques semaines, ne devrait pas dépasser 30 cas. Ainsi, le parti de Jean-Marie Le Pen ne devrait faire élire que 4 députés dans l’hypothèse la plus favorable et plus probablement aucun. Ce qui a fait dire à Carl Lang, secrétaire général du FN que «le troisième parti de France», devant les Verts et le parti communiste est exclu de la représentation nationale.

Face à la droite qui devrait totaliser plus de 400 députés, l’ex-majorité plurielle devrait passer de 320 représentants à une fourchette comprise entre 132 et 183 élus. Après l’échec du candidat du parti socialiste Lionel Jospin dès le premier tour de la présidentielle et son retrait de la vie politique, la tâche était ardue pour cette formation et ses alliés communistes et écologistes. D’ailleurs les taux d’abstention les plus élevés ont été atteints dans des bastions traditionnels de l’électorat populaire de gauche comme le Nord-Pas-de-Calais.

Avec 35% à 36% des voix la gauche enregistre avant tout une chute du parti communiste qui n'obtient que 4,9% des voix et devrait voir le nombre de ses élus s’effondrer de 33 députés à moins de 20 (de 12 à 17) mettant en jeu l’existence d’un groupe communiste à l’Assemblée nationale. Le parti socialiste maintient un score de 23,78% et devrait préserver de 120 à 164 députés contre 239 dans la précédente législature. Les Verts recueillent 4,4% et auront de la peine à retrouver leurs six élus : ils sont crédités selon les hypothèses de 0 à 7 députés. Enfin, les chevènementistes du Pôle républicain, avec environ 1% des suffrages, pourraient ne pas être représentés dans la future assemblée.




par Francine  Quentin

Article publié le 10/06/2002