Proche-Orient
Des intellectuels palestiniens dénoncent les attentats-suicide
Cinquante-cinq personnalités palestiniennes ont appelé à la fin des attentats-suicide dans une pétition publiée dans le journal palestinien Al Qods publié à Jérusalem-Est.
De notre envoyé spécial à Ramallah
La réoccupation de Jenine n’a pas surpris ses habitants. Sans illusions, ils s’attendaient a un tel scénario de la part de l’armée israélienne après l’attentat meurtrier de Gilo, une colonie juive située au sud de Jérusalem. «La population a les nerfs à vif, explique un responsable des Nations Unies au camp de réfugiés. Le survol incessant des hélicoptères au-dessus de la ville, notamment la nuit, crée un climat de stress pour tout le monde. Il ne se passe quasiment aucun jour sans une incursion des blindés israéliens.»
Depuis plusieurs semaines déjà, Jenine subit cette pression militaire israélienne. Mais cette fois-ci, l’État hébreu menace de réoccuper Jenine et les autres villes de Cisjordanie pour une longue durée. «Israël répondra aux actes terroristes en s'emparant de territoires de l'Autorité palestinienne», a indique le gouvernement israélien. Selon la radio israélienne, les opérations militaires seront dorénavant «plus importantes et plus étendues» que ces dernières semaines et l'armée restera pour une période indéterminée dans les zones autonomes.
Bastion du Hamas et du Jihad islamique, même si ce dernier mouvement a subi de lourdes pertes à l’occasion de l’opération «Rempart» en avril, la ville de Jenine est un haut lieu de l’Intifada. Mais pour les Israéliens, c’est la «cité des kamikazes», dont sont originaires de nombreux jeunes Palestiniens qui vont se faire exploser dans les villes israéliennes.
Si actuellement, la rue palestinienne soutient majoritairement ces actes de terreur, le débat fait rage dans les milieux politiques et des organisations palestiniennes, comme le souligne Mamdouh Nofal, conseiller du président Arafat. «Ces opérations, même si elles sont soutenues par la population nous coûtent énormément.». Récemment, Mamdouh Nofal a plaide l’arrêt des attentats-suicides lors d’une conférence à Ramallah : il a été copieusement siffle et injurie par l’assistance. Pour autant, l’idée commence à faire son chemin dans les cercles dirigeants palestiniens.
Débat au sein du Fatah
Mercredi, pour la première fois depuis le début de l’Intifada, une soixantaine de responsables politiques, intellectuels et activistes palestiniens ont publie un appel sur une pleine page dans le quotidien Al Qods pour rejeter ces méthodes et demander leur arrêt. Parmi les signataires figurent entre autres l’universitaire Sari Nusseibeh, l’activiste des droits de l’homme Hanane Achraoui, Mamdouh Nofal, le journaliste Hana Siniora ou encore le psychiatre Iyad Saraj. Pour eux, ces opérations-suicide ne font que «creuser la haine entre les deux peuples», mais surtout desservir la cause palestinienne en donnant «des prétextes au gouvernement d’agression dirigé par Sharon pour continuer sa guerre féroce qu’il a lance contre notre peuple», peut-on lire dans leur appel solennel.
Reste qu’au sein de l’Autorité palestinienne et des organisations politiques, la ligne entre «terrorisme» et «résistance» est loin d’être claire. Réagissant à la décision d’Ariel Sharon de réoccuper la Cisjordanie, Ahmed Abderrahmane, porte-parole de l'Autorité a ainsi déclaré qu’il s’agissait là d’un appel à «toutes les factions palestiniennes à pratiquer toutes les formes de résistance contre l'occupation». De la même façon, le débat fait rage au sein du Fatah, l’organisation de Yasser Arafat, sur l’avenir des Brigades des martyrs d’Al Aqsa, bras armé clandestin du mouvement qui a revendiqué plusieurs opérations-suicide en Israël.
Récemment, Hussein Al-Cheikh, le secrétaire général du Fatah pour la Cisjordanie et rival de Marwan Barghouti actuellement emprisonné, déclarait dans une interview au journal pan-arabe Al-Hayat, que les Brigades étaient «légitimes». Quant aux attentats-suicide contre des civils israéliens, il indiquait que «plusieurs fois, le Fatah avait annonce l’arrêt de ces opérations en Israël, mais a deux conditions : l’arrêt total des incursions d’Israël dans les Territoires palestiniens autonomes et l’arrêt de la politique d’assassinat des cadres et des combattants du mouvement». Au demeurant, la majorité des attentats-suicides en Israël sont planifiés, exécutés et revendiqués par des éléments du Hamas et du Jihad Islamique, qui pour l’heure, continue de justifier ces opérations que ces deux groupes islamiques qualifient de «martyrs».
La réoccupation de Jenine n’a pas surpris ses habitants. Sans illusions, ils s’attendaient a un tel scénario de la part de l’armée israélienne après l’attentat meurtrier de Gilo, une colonie juive située au sud de Jérusalem. «La population a les nerfs à vif, explique un responsable des Nations Unies au camp de réfugiés. Le survol incessant des hélicoptères au-dessus de la ville, notamment la nuit, crée un climat de stress pour tout le monde. Il ne se passe quasiment aucun jour sans une incursion des blindés israéliens.»
Depuis plusieurs semaines déjà, Jenine subit cette pression militaire israélienne. Mais cette fois-ci, l’État hébreu menace de réoccuper Jenine et les autres villes de Cisjordanie pour une longue durée. «Israël répondra aux actes terroristes en s'emparant de territoires de l'Autorité palestinienne», a indique le gouvernement israélien. Selon la radio israélienne, les opérations militaires seront dorénavant «plus importantes et plus étendues» que ces dernières semaines et l'armée restera pour une période indéterminée dans les zones autonomes.
Bastion du Hamas et du Jihad islamique, même si ce dernier mouvement a subi de lourdes pertes à l’occasion de l’opération «Rempart» en avril, la ville de Jenine est un haut lieu de l’Intifada. Mais pour les Israéliens, c’est la «cité des kamikazes», dont sont originaires de nombreux jeunes Palestiniens qui vont se faire exploser dans les villes israéliennes.
Si actuellement, la rue palestinienne soutient majoritairement ces actes de terreur, le débat fait rage dans les milieux politiques et des organisations palestiniennes, comme le souligne Mamdouh Nofal, conseiller du président Arafat. «Ces opérations, même si elles sont soutenues par la population nous coûtent énormément.». Récemment, Mamdouh Nofal a plaide l’arrêt des attentats-suicides lors d’une conférence à Ramallah : il a été copieusement siffle et injurie par l’assistance. Pour autant, l’idée commence à faire son chemin dans les cercles dirigeants palestiniens.
Débat au sein du Fatah
Mercredi, pour la première fois depuis le début de l’Intifada, une soixantaine de responsables politiques, intellectuels et activistes palestiniens ont publie un appel sur une pleine page dans le quotidien Al Qods pour rejeter ces méthodes et demander leur arrêt. Parmi les signataires figurent entre autres l’universitaire Sari Nusseibeh, l’activiste des droits de l’homme Hanane Achraoui, Mamdouh Nofal, le journaliste Hana Siniora ou encore le psychiatre Iyad Saraj. Pour eux, ces opérations-suicide ne font que «creuser la haine entre les deux peuples», mais surtout desservir la cause palestinienne en donnant «des prétextes au gouvernement d’agression dirigé par Sharon pour continuer sa guerre féroce qu’il a lance contre notre peuple», peut-on lire dans leur appel solennel.
Reste qu’au sein de l’Autorité palestinienne et des organisations politiques, la ligne entre «terrorisme» et «résistance» est loin d’être claire. Réagissant à la décision d’Ariel Sharon de réoccuper la Cisjordanie, Ahmed Abderrahmane, porte-parole de l'Autorité a ainsi déclaré qu’il s’agissait là d’un appel à «toutes les factions palestiniennes à pratiquer toutes les formes de résistance contre l'occupation». De la même façon, le débat fait rage au sein du Fatah, l’organisation de Yasser Arafat, sur l’avenir des Brigades des martyrs d’Al Aqsa, bras armé clandestin du mouvement qui a revendiqué plusieurs opérations-suicide en Israël.
Récemment, Hussein Al-Cheikh, le secrétaire général du Fatah pour la Cisjordanie et rival de Marwan Barghouti actuellement emprisonné, déclarait dans une interview au journal pan-arabe Al-Hayat, que les Brigades étaient «légitimes». Quant aux attentats-suicide contre des civils israéliens, il indiquait que «plusieurs fois, le Fatah avait annonce l’arrêt de ces opérations en Israël, mais a deux conditions : l’arrêt total des incursions d’Israël dans les Territoires palestiniens autonomes et l’arrêt de la politique d’assassinat des cadres et des combattants du mouvement». Au demeurant, la majorité des attentats-suicides en Israël sont planifiés, exécutés et revendiqués par des éléments du Hamas et du Jihad Islamique, qui pour l’heure, continue de justifier ces opérations que ces deux groupes islamiques qualifient de «martyrs».
par Christian Chesnot
Article publié le 20/06/2002