Monnaie unique européenne
La parité euro-dollar se profile à l’horizon
L’euro s’est redressé face au dollar pour atteindre, début juin, son meilleur cours depuis près d’un an et demi à plus de 0,94 dollar. Cette appréciation progressive de la devise européenne est due avant tout à la faiblesse de la reprise américaine qui déçoit les marchés. Mais la remontée de l’euro par rapport au dollar présente aussi, à terme, des risques pour les exportations européennes et la reprise de la croissance dans la zone euro.
Plus de trois ans après le lancement de l’euro, l’appréciation de la monnaie unique européenne sur les marchés des changes dépend toujours des performances de l’économie américaine davantage que de celles des douze pays qui constituent la zone euro. Cette fois encore, la faiblesse de la reprise économique outre-Atlantique, que l’on espérait plus vive, entraîne une hausse du cours de l’euro.
Des mouvements du même type ont déjà eu lieu en novembre 2000 avec l’annonce d’un ralentissement de l’économie américaine après plusieurs années de croissance interrompue. La devise européenne avait flanché, en octobre 2000, au niveau plancher de 0,82 euro pour un dollar, et reprenait de la vigueur pendant quelques temps. Plus récemment, en août 2001, la mauvaise santé confirmée de l’économie américaine poussait le billet vert à la baisse. Mais les autorités monétaires américaines se gardaient bien de mettre un terme à cette érosion, sous la pression des industriels soucieux de rétablir une compétitivité extérieure réduite par une surévaluation chronique du dollar.
Le phénomène auquel on assiste actuellement alors que l’euro retrouve un cours inégalé depuis 16 mois à 0,94 dollar est le signe, selon les experts, que la situation demeure médiocre aux Etats-Unis. D’autant que les marchés financiers sont affectés par le recul des grandes entreprises technologiques américaines. Il n’en fallait pas plus pour que le président de l’institut de conjoncture allemand Ifo, Hans Werner Sinn présage la parité de l’euro avec le dollar d’ici la fin de l’année.
Possible, mais souhaitable ?
Une réévaluation de l’euro par rapport au dollar serait probablement plus conforme à la réalité des deux économies en présence. Est-ce pour autant souhaitable ? Les entreprises européennes exportatrices ne voient pas nécessairement d’un bon œil le redressement de l’euro qui renchérit leurs produits face à la concurrence étrangère et pourrait peser sur leurs performances dans les prochains mois. Or, étant donné la forte dépendance de l’économie de la zone euro aux exportations la reprise de la croissance prévue pour le deuxième semestre de cette année pourrait bien en être affectée.
En revanche, le prix de l’énergie importée en Europe bénéficie de la remontée des cours de l’euro. Au total, la prudence reste de mise. A l’exemple de Wim Duisenberg, président de la Banque centrale européenne qui voit dans le redressement de l’euro un moyen de contenir les pressions inflationnistes perceptibles dans la zone, en réduisant le prix des biens importés. Mais, à terme, la BCE prévoit un relèvement des taux d’intérêts de nature à contrôler la stabilité des prix sans étouffer la croissance, encore faible, dans la zone euro.
Des mouvements du même type ont déjà eu lieu en novembre 2000 avec l’annonce d’un ralentissement de l’économie américaine après plusieurs années de croissance interrompue. La devise européenne avait flanché, en octobre 2000, au niveau plancher de 0,82 euro pour un dollar, et reprenait de la vigueur pendant quelques temps. Plus récemment, en août 2001, la mauvaise santé confirmée de l’économie américaine poussait le billet vert à la baisse. Mais les autorités monétaires américaines se gardaient bien de mettre un terme à cette érosion, sous la pression des industriels soucieux de rétablir une compétitivité extérieure réduite par une surévaluation chronique du dollar.
Le phénomène auquel on assiste actuellement alors que l’euro retrouve un cours inégalé depuis 16 mois à 0,94 dollar est le signe, selon les experts, que la situation demeure médiocre aux Etats-Unis. D’autant que les marchés financiers sont affectés par le recul des grandes entreprises technologiques américaines. Il n’en fallait pas plus pour que le président de l’institut de conjoncture allemand Ifo, Hans Werner Sinn présage la parité de l’euro avec le dollar d’ici la fin de l’année.
Possible, mais souhaitable ?
Une réévaluation de l’euro par rapport au dollar serait probablement plus conforme à la réalité des deux économies en présence. Est-ce pour autant souhaitable ? Les entreprises européennes exportatrices ne voient pas nécessairement d’un bon œil le redressement de l’euro qui renchérit leurs produits face à la concurrence étrangère et pourrait peser sur leurs performances dans les prochains mois. Or, étant donné la forte dépendance de l’économie de la zone euro aux exportations la reprise de la croissance prévue pour le deuxième semestre de cette année pourrait bien en être affectée.
En revanche, le prix de l’énergie importée en Europe bénéficie de la remontée des cours de l’euro. Au total, la prudence reste de mise. A l’exemple de Wim Duisenberg, président de la Banque centrale européenne qui voit dans le redressement de l’euro un moyen de contenir les pressions inflationnistes perceptibles dans la zone, en réduisant le prix des biens importés. Mais, à terme, la BCE prévoit un relèvement des taux d’intérêts de nature à contrôler la stabilité des prix sans étouffer la croissance, encore faible, dans la zone euro.
par Francine Quentin
Article publié le 10/06/2002