Francophonie
L’alliance de la «latinosphère»
La réflexion autour de projets de coopération avec les représentants des espaces lusophone et hispanophone marque une nouvelle étape de la politique de rapprochement avec les autres organisations régionales, adoptée par l’Organisation internationale de la Francophonie. Cette démarche a pour objectif d’unir les forces et de partager les ressources pour défendre la diversité culturelle et linguistique.
«Agir ensemble et non en ordre dispersé». Pour Boutros Boutros-Ghali, secrétaire général de la Francophonie, c'est à ce niveau que se situe le principal enjeu d'une collaboration entre les organisations régionales qui représentent les espaces francophone, lusophone et hispanophone. Face à la domination de l'anglais et à la diffusion à l’échelle mondiale du mode de vie anglo-saxon, les organisations à vocation linguistique ont tout intérêt à établir des ponts pour jouer la carte de la diversité culturelle et du multilinguisme.
C'est dans cette perspective que les secrétaires généraux de l'Organisation des Etats ibéro-américains, de la Communauté des pays de langue portugaise, du secrétariat de la Coopération ibéro-américaine, de l'Union latine et de l'Organisation internationale de la Francophonie se sont retrouvés à Paris pour déterminer des axes de coopération. Deux domaines ont été envisagés pour développer des projets communs : la promotion et l’enseignement des langues, et les technologies de l’information et de la communication.
Si la volonté de voir les collaborations se développer semble bien réelle, les cinq organisations n’en sont encore qu’au stade de la réflexion. Pour la mise en œuvre d’actions concrètes, il faudra attendre 2003 et la réunion d’un colloque en Espagne, troisième rendez-vous des secrétaires généraux francophones, lusophones et hispanophones, après Rome et Lisbonne, à l’occasion duquel des projets doivent être lancés. En attendant, les chefs d’Etat et de gouvernement francophones, qui avaient souhaité lors de leur dernier sommet, à Moncton en 1999, le développement d’une plus grande coopération avec les organisations régionales, dresseront le bilan de cette politique de rapprochement à l’occasion de leur prochaine rencontre, à Beyrouth, en octobre 2002.
«Une masse critique»
Cette démarche révèle l’ambition de l’Organisation internationale de la Francophonie, qui a pris sa forme actuelle en 1997, lors du sommet de Hanoï, au cours duquel la création d’un poste de secrétaire général a été décidée, de prendre place dans le concert des nations. Dès sa nomination à la tête de la Francophonie, Boutros Boutros-Ghali, qui a occupé le même poste aux Nations unies, a affirmé son ambition de «faire connaître la francophonie aux non francophones» et de créer des liens avec les organisations internationales. L’une de ses premières actions a d’ailleurs été d’inviter les représentants de quinze d’entre elles (ONU, Unesco, OUA, UE, Ligue arabe, Commonwealth…) à fêter la journée de la Francophonie 1998, à Paris.
En quelques années, plusieurs accords de coopération ont été conclus avec des agences des Nations unies (Cnuced, FAO, Pnud, Unesco…) ou des organisations régionales (Organisation de la Conférence islamique, de l’Unité africaine, des Etats ibéro-américains, Commonwealth, Commission de l’Océan indien, Association des Etats de la Caraïbe…). En développant cette stratégie d’union, la francophonie cherche à avoir plus de poids sur la scène internationale. Comme l’a résumé Boutros Boutros-Ghali lors de sa rencontre avec les représentants des organisations lusophones et francophones : leurs organisations représentent 79 Etats et 1,2 milliard de personnes réparties sur les cinq continents. Soit «une masse critique» grâce à laquelle il est possible d’agir pour promouvoir la diversité culturelle.
C'est dans cette perspective que les secrétaires généraux de l'Organisation des Etats ibéro-américains, de la Communauté des pays de langue portugaise, du secrétariat de la Coopération ibéro-américaine, de l'Union latine et de l'Organisation internationale de la Francophonie se sont retrouvés à Paris pour déterminer des axes de coopération. Deux domaines ont été envisagés pour développer des projets communs : la promotion et l’enseignement des langues, et les technologies de l’information et de la communication.
Si la volonté de voir les collaborations se développer semble bien réelle, les cinq organisations n’en sont encore qu’au stade de la réflexion. Pour la mise en œuvre d’actions concrètes, il faudra attendre 2003 et la réunion d’un colloque en Espagne, troisième rendez-vous des secrétaires généraux francophones, lusophones et hispanophones, après Rome et Lisbonne, à l’occasion duquel des projets doivent être lancés. En attendant, les chefs d’Etat et de gouvernement francophones, qui avaient souhaité lors de leur dernier sommet, à Moncton en 1999, le développement d’une plus grande coopération avec les organisations régionales, dresseront le bilan de cette politique de rapprochement à l’occasion de leur prochaine rencontre, à Beyrouth, en octobre 2002.
«Une masse critique»
Cette démarche révèle l’ambition de l’Organisation internationale de la Francophonie, qui a pris sa forme actuelle en 1997, lors du sommet de Hanoï, au cours duquel la création d’un poste de secrétaire général a été décidée, de prendre place dans le concert des nations. Dès sa nomination à la tête de la Francophonie, Boutros Boutros-Ghali, qui a occupé le même poste aux Nations unies, a affirmé son ambition de «faire connaître la francophonie aux non francophones» et de créer des liens avec les organisations internationales. L’une de ses premières actions a d’ailleurs été d’inviter les représentants de quinze d’entre elles (ONU, Unesco, OUA, UE, Ligue arabe, Commonwealth…) à fêter la journée de la Francophonie 1998, à Paris.
En quelques années, plusieurs accords de coopération ont été conclus avec des agences des Nations unies (Cnuced, FAO, Pnud, Unesco…) ou des organisations régionales (Organisation de la Conférence islamique, de l’Unité africaine, des Etats ibéro-américains, Commonwealth, Commission de l’Océan indien, Association des Etats de la Caraïbe…). En développant cette stratégie d’union, la francophonie cherche à avoir plus de poids sur la scène internationale. Comme l’a résumé Boutros Boutros-Ghali lors de sa rencontre avec les représentants des organisations lusophones et francophones : leurs organisations représentent 79 Etats et 1,2 milliard de personnes réparties sur les cinq continents. Soit «une masse critique» grâce à laquelle il est possible d’agir pour promouvoir la diversité culturelle.
par Valérie Gas
Article publié le 20/06/2002