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Politique française

Jacques Chirac déterminé à tenir ses promesses

Désormais libéré du poids de la cohabitation, Jacques Chirac a marqué, lors de sa première intervention du 14 juillet depuis sa réélection, sa détermination et son enthousiasme à donner une nouvelle impulsion à la France. Le gouvernement Raffarin a clairement reçu l’approbation du chef de l’Etat pour son action dans les deux mois écoulés.
Un jeune militant d'extrême droite qui a ouvert le feu en direction du command-car du président Jacques Chirac, avant le défilé militaire du 14 juillet a été arrêté et placé en garde à vue. Quelques heures plus tard le président de la République se livrait à la traditionnelle intervention télévisée du chef de l’Etat à l’occasion de la fête nationale du 14 juillet, avant de participer à la réception donnée dans les jardins de l'Elysée.

Sa réélection à la présidence de la République et la victoire de son camp aux législatives n’incitent pas Jacques Chirac à la satisfaction mais bien plutôt à l’action. Ainsi, il a affirmé sa volonté de donner une «nouvelle impulsion à la France» dans le domaine économique, social et pour le respect de l’Etat républicain. Il a par ailleurs souhaité laisser la marque de son quinquennat dans trois domaines qualifiés de «grands chantiers dont la réalisation n’est pas aux mains des architectes»: la lutte contre l’insécurité routière, celle contre le cancer et l’insertion des handicapés dans la société.

Le président de la République maintient que les promesses faites pendant la campagne électorale seront tenues et que le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin à déjà beaucoup accompli en deux mois qu’il s’agisse de la sécurité intérieure, de la baisse des impôts ou de l’emploi des jeunes. Ce satisfecit du président de la République au gouvernement, «les engagements ont été tenus, et au-delà», s’étend à sa décision controversée de ne pas donner de «coup de pouce» au salaire minimum. Là aussi «le gouvernement a bien fait» de préférer l’harmonisation des différents SMIC à une augmentation.

Quant aux dissonances que certains avaient cru percevoir entre membres du gouvernement, Jacques Chirac les repousse d’un revers de main: «il n’a jamais été question» de remettre en cause par le biais d’une amnistie ou d’une modification de la loi les affaires d’abus de biens sociaux. Le député UMP Michel Hunault qui l’avait envisagé a tout simplement «eu tort». Et, l’objectif de réduction des impôts et charges «sera poursuivi» même si pour y parvenir des arbitrages en défaveur d’autres secteurs doivent être opérés. Non par idéologie ni politique, a précisé le président de la République, mais pour rendre à la France sa compétitivité et son attractivité.

Une nouvelle politique économique

La nouvelle politique économique qui se dessine prévoit aussi une structure gouvernementale d’intervention massive quand des licenciements collectifs importants sont prévus. Les règles de transparence et de responsabilité des administrateurs dans les entreprises doivent être revues notamment pour répondre aux inquiétudes des marchés. Enfin, Jacques Chirac n’est aucunement disposé à sacrifier la puissance agricole française et, dans les négociation européennes sur la réforme de la politique agricole commune, la France fera preuve de fermeté.

Dans une intervention presque entièrement consacrée aux questions intérieures le chef de l’Etat a cependant abordé l’immigration clandestine qu’il différencie de l’immigration légale jugée nécessaire. Sur ce point, il a annoncé la réforme rapide du droit d’asile sur lequel une réponse doit, selon lui, intervenir en mois d’un mois, afin d’éviter le caractère «absurde» du système actuel. Jacques Chirac plaide aussi pour un renforcement de l’aide au développement, moyen de lutte contre «l’expatriation par misère». Enfin, il faut, dit-il, «trouver, punir, éradiquer» les systèmes mafieux qui prospèrent sur l’exploitation des candidats à l’immigration clandestine.

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par Francine  Quentin

Article publié le 14/07/2002