Sida
Les pays riches doivent donner plus
La XIVe Conférence internationale sur le sida de Barcelone, qui a pris fin ce vendredi, a permis de dresser le terrible tableau de la progression de l'épidémie et de mettre une fois de plus l’accent sur la nécessité de mobiliser des fonds pour la lutte contre ce fléau. Une manière de rappeler aux pays riches, qui s’étaient engagés à donner des sommes importantes, qu’ils n’ont pas encore tenus toutes leurs promesses.
«Nous ne sommes pas venus à Barcelone pour renégocier des promesses, nous sommes ici pour veiller à ce qu'elles soient tenues… Nous devons trouver 10 milliards de dollars et ce n’est pas négociable.» Peter Piot, le directeur exécutif d'Onusida, a dès l'ouverture de la Conférence, mis les pays riches face à leurs responsabilités. Dans la lutte contre cette maladie, les financements représentent la clef des progrès, qu’il s’agisse de prévention ou d’accès aux traitements pour tous les malades des pays pauvres. L'unanimité a été réalisée sur ce point. Encore faut-il maintenant en tirer les conséquences et débloquer des sommes suffisantes pour mener des actions efficaces.
Le lancement du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, en 2001, avait laissé espérer une mobilisation financière de grande ampleur. Les bailleurs internationaux se sont, pour l’instant, engagés à donner environ deux milliards de dollars. Les Etats-Unis ont promis 500 millions, le Royaume-Uni, le Japon, l’Italie, 200 millions, la France, 131 millions, la Fondation Bill Gates, 100 millions. A ce jour, seuls 378 millions de dollars ont pu être débloqués pour financer une quarantaine de projets dans 31 pays, ont annoncé les responsables du Fonds lors de la Conférence de Barcelone. Ces sommes sont de toute évidence très inférieures aux besoins évalués par Onusida, soit 10 milliards de dollars par an. D’autant que les promesses de contributions au Fonds sont pour la plupart pluriannuelles.
«Le monde doit prendre ses responsabilités»
L’organisation non-gouvernementale Oxfam a d’ailleurs rendu publique une évaluation des investissements réalisés par les pays du Nord en faveur du Fonds contre le sida en fonction de leur produit national brut, qui montre que les efforts sont loin d’être suffisants. Les Pays-Bas (118 millions) et la Suède (58) sont les plus gros bailleurs puisque leurs dons représentent respectivement 73,7 % et 62,5 % de ce qu’ils devraient verser. Dans ce classement, les Etats-Unis n’arrivent, par contre, qu’à 12,4 % du montant à hauteur duquel ils devraient contribuer, le Japon à 9,8 % et la France à 34,4 %.
L’ex-président américain Bill Clinton, co-président de la Fondation internationale sur le sida, qui a assisté à la Conférence de Barcelone, a lui aussi estimé «que les pays riches doivent savoir qu’il faut qu’ils payent et qu’ils s’engagent à le faire… Pour la première fois de son histoire, le monde doit prendre ses responsabilités face à ce qui est une crise mondiale de la santé».
A Barcelone, il n’y aura donc pas eu de nouveaux engagements, ni d’annonces tonitruantes. Cela était prévisible. Lors de cette conférence, il s’agissait, en effet, pour Pierre Mpele, chef d’équipe inter-pays pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre à Onusida, «de participer au plaidoyer, de diffuser un message». Les études et les chiffres rendus publics à cette occasion sur l’impact de la maladie –une personne meurt du sida toutes les dix secondes- y auront certainement participé. Tout comme les déclarations de certaines personnalités. Nelson Mandela a ainsi estimé que «ceux qui souffrent du sida ne sont pas tués par la maladie mais par la discrimination qui les entoure» et a appelé «à trouver les moyens de sauver les vies de ceux qui sont en première ligne dans la pandémie sans s’occuper de savoir s’ils peuvent payer ou pas».
Reste à savoir quelles seront les retombées de cette conférence qualifiée par les militants associatifs, qui ont organisé des actions pour condamner la politique des bailleurs internationaux et des firmes pharmaceutiques, de «show commercial pour les riches».
Le lancement du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, en 2001, avait laissé espérer une mobilisation financière de grande ampleur. Les bailleurs internationaux se sont, pour l’instant, engagés à donner environ deux milliards de dollars. Les Etats-Unis ont promis 500 millions, le Royaume-Uni, le Japon, l’Italie, 200 millions, la France, 131 millions, la Fondation Bill Gates, 100 millions. A ce jour, seuls 378 millions de dollars ont pu être débloqués pour financer une quarantaine de projets dans 31 pays, ont annoncé les responsables du Fonds lors de la Conférence de Barcelone. Ces sommes sont de toute évidence très inférieures aux besoins évalués par Onusida, soit 10 milliards de dollars par an. D’autant que les promesses de contributions au Fonds sont pour la plupart pluriannuelles.
«Le monde doit prendre ses responsabilités»
L’organisation non-gouvernementale Oxfam a d’ailleurs rendu publique une évaluation des investissements réalisés par les pays du Nord en faveur du Fonds contre le sida en fonction de leur produit national brut, qui montre que les efforts sont loin d’être suffisants. Les Pays-Bas (118 millions) et la Suède (58) sont les plus gros bailleurs puisque leurs dons représentent respectivement 73,7 % et 62,5 % de ce qu’ils devraient verser. Dans ce classement, les Etats-Unis n’arrivent, par contre, qu’à 12,4 % du montant à hauteur duquel ils devraient contribuer, le Japon à 9,8 % et la France à 34,4 %.
L’ex-président américain Bill Clinton, co-président de la Fondation internationale sur le sida, qui a assisté à la Conférence de Barcelone, a lui aussi estimé «que les pays riches doivent savoir qu’il faut qu’ils payent et qu’ils s’engagent à le faire… Pour la première fois de son histoire, le monde doit prendre ses responsabilités face à ce qui est une crise mondiale de la santé».
A Barcelone, il n’y aura donc pas eu de nouveaux engagements, ni d’annonces tonitruantes. Cela était prévisible. Lors de cette conférence, il s’agissait, en effet, pour Pierre Mpele, chef d’équipe inter-pays pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre à Onusida, «de participer au plaidoyer, de diffuser un message». Les études et les chiffres rendus publics à cette occasion sur l’impact de la maladie –une personne meurt du sida toutes les dix secondes- y auront certainement participé. Tout comme les déclarations de certaines personnalités. Nelson Mandela a ainsi estimé que «ceux qui souffrent du sida ne sont pas tués par la maladie mais par la discrimination qui les entoure» et a appelé «à trouver les moyens de sauver les vies de ceux qui sont en première ligne dans la pandémie sans s’occuper de savoir s’ils peuvent payer ou pas».
Reste à savoir quelles seront les retombées de cette conférence qualifiée par les militants associatifs, qui ont organisé des actions pour condamner la politique des bailleurs internationaux et des firmes pharmaceutiques, de «show commercial pour les riches».
par Valérie Gas
Article publié le 12/07/2002