Proche-Orient
Accord israélo-palestinien sur le plan «<i>Gaza d’abord</i>»
Après de nombreuses tergiversations, Israéliens et Palestiniens sont finalement parvenus dimanche soir, à l’issue d’une rencontre de trois heures entre les ministres de la Défense Binyamin Ben Eliezer et de l’Intérieur Abdelrazak al-Yahya, à un accord sur le retrait de Tsahal des villes autonomes de Gaza puis Bethléem. Cet accord, qui prévoit que l’Autorité Palestinienne devra désormais prendre en charge la sécurité dans ces deux agglomérations, a immédiatement été rejeté par les mouvements extrémistes palestiniens qui y voient une tentative de «mettre fin à l’Intifada».
«Il s’agit d’une occasion réelle offerte aux Palestiniens pour cesser la violence et la terreur et s’engager sur un nouveau chemin». Le ministre israélien de la Défense, Binyamin Ben Eliezer, l’artisan du plan «Gaza d’abord», estime en effet que l’accord signé dimanche avec l’Autorité palestinienne est un nouveau «pas vers une confiance retrouvée». Cet accord prévoit un retrait échelonné des troupes israéliennes des secteurs palestiniens réoccupés depuis le déclenchement de l’Intifada en septembre 2 000. Ce retrait concernera dans un premier temps les villes de Gaza puis Bethléem en Cisjordanie, l’Autorité palestinienne s’engageant à préserver le calme dans ces agglomérations et à empêcher qu’elles ne servent de base-arrière à des attaques terroristes contre l’Etat hébreu. Si la réduction des violences venait à se confirmer, les troupes israéliennes pourraient se retirer de l’ensemble des villes autonomes, Tsahal se repliant alors sur les positions d’avant le début de l’Intifada.
Le plan «Gaza d’abord», présenté par le ministre israélien de la Défense Binyamin Ben Eliezer dès le 5 août dernier, a été dans un premier temps rejeté par les Palestiniens inquiets de le voir se transformer en «Gaza uniquement». Ils craignaient en effet que l’Etat hébreu n’accepte de se retirer que de la bande de Gaza et maintienne son occupation dans les villes autonomes de Cisjordanie. Mais si le texte signé dimanche n’a pas précisé l’ampleur des retraits de Tsahal, les autorités israéliennes ont toutefois très vite précisé que des villes comme Bethléem et Hébron en Cisjordanie pourraient, après Gaza, être concernées par le départ de l’armée israélienne.
Les extrémistes palestiniens déterminés à torpiller le plan «Gaza d’abord»
Si le ministre travailliste Binyamin Ben Eliezer a estimé que l’accord signé dimanche était «un pas essentiel pour l’avenir du processus politique et sécuritaire», la droite israélienne a toutefois tenu à minimiser sa portée. Un ministre du Likoud, Réouven Rivlin, a ainsi affirmé que «Tsahal ne va pas quitter tous les territoires palestiniens et continuera à lutter contre le terrorisme car il n’est pas question que l’effusion du sang juif continue». Il a également souligné que «la condition sine qua non pour progresser en vue d’un règlement politique est d’obéir au plan du président Bush» qui conditionne notamment la création d’un Etat palestinien à l’émergence d’une nouvelle direction qui «ne soit pas compromise avec le terrorisme».
Les principaux mouvements extrémistes palestiniens, qui voient dans l’accord signé dimanche une mesure destinée à «mettre fin à l’Intifada», ont par ailleurs rejeté en bloc le plan «Gaza d’abord» . Le Hamas a ainsi estimé que ce plan visait à «consacrer l’occupation israélienne et à offrir la sécurité à l’ennemi sioniste» tandis que le Jihad islamique annonçait qu’il multiplierait les attentats contre l’Etat hébreu pour «le faire échouer». Deux autres mouvements de la gauche radicale palestinienne, le FPLP et le FDLP basés à Damas, ont également rejeté cet accord estimant qu’il s’agissait d’«une soumission aux conditions américano-israéliennes visant à transformer la résistance palestinienne juste et légitime en un problème de sécurité». Ces deux groupes ont d’ailleurs promis la poursuite de l’Intifada.
Si l’accord signé dimanche entre Israéliens et Palestiniens consacre le retour à un dialogue, il ne fait en revanche qu’accentuer les divisions entre les différentes factions palestiniennes. Il signe sans doute l’échec des discussions entamées la semaine dernière en vue de constituer une nouvelle direction unifiée chargée de préparer les élections générales prévues au début de l’année prochaine.
Le plan «Gaza d’abord», présenté par le ministre israélien de la Défense Binyamin Ben Eliezer dès le 5 août dernier, a été dans un premier temps rejeté par les Palestiniens inquiets de le voir se transformer en «Gaza uniquement». Ils craignaient en effet que l’Etat hébreu n’accepte de se retirer que de la bande de Gaza et maintienne son occupation dans les villes autonomes de Cisjordanie. Mais si le texte signé dimanche n’a pas précisé l’ampleur des retraits de Tsahal, les autorités israéliennes ont toutefois très vite précisé que des villes comme Bethléem et Hébron en Cisjordanie pourraient, après Gaza, être concernées par le départ de l’armée israélienne.
Les extrémistes palestiniens déterminés à torpiller le plan «Gaza d’abord»
Si le ministre travailliste Binyamin Ben Eliezer a estimé que l’accord signé dimanche était «un pas essentiel pour l’avenir du processus politique et sécuritaire», la droite israélienne a toutefois tenu à minimiser sa portée. Un ministre du Likoud, Réouven Rivlin, a ainsi affirmé que «Tsahal ne va pas quitter tous les territoires palestiniens et continuera à lutter contre le terrorisme car il n’est pas question que l’effusion du sang juif continue». Il a également souligné que «la condition sine qua non pour progresser en vue d’un règlement politique est d’obéir au plan du président Bush» qui conditionne notamment la création d’un Etat palestinien à l’émergence d’une nouvelle direction qui «ne soit pas compromise avec le terrorisme».
Les principaux mouvements extrémistes palestiniens, qui voient dans l’accord signé dimanche une mesure destinée à «mettre fin à l’Intifada», ont par ailleurs rejeté en bloc le plan «Gaza d’abord» . Le Hamas a ainsi estimé que ce plan visait à «consacrer l’occupation israélienne et à offrir la sécurité à l’ennemi sioniste» tandis que le Jihad islamique annonçait qu’il multiplierait les attentats contre l’Etat hébreu pour «le faire échouer». Deux autres mouvements de la gauche radicale palestinienne, le FPLP et le FDLP basés à Damas, ont également rejeté cet accord estimant qu’il s’agissait d’«une soumission aux conditions américano-israéliennes visant à transformer la résistance palestinienne juste et légitime en un problème de sécurité». Ces deux groupes ont d’ailleurs promis la poursuite de l’Intifada.
Si l’accord signé dimanche entre Israéliens et Palestiniens consacre le retour à un dialogue, il ne fait en revanche qu’accentuer les divisions entre les différentes factions palestiniennes. Il signe sans doute l’échec des discussions entamées la semaine dernière en vue de constituer une nouvelle direction unifiée chargée de préparer les élections générales prévues au début de l’année prochaine.
par Mounia Daoudi
Article publié le 19/08/2002