Centrafrique
Condamnation à mort du général Kolingba
La Cour criminelle de Bangui a annoncé, hier, la condamnation à mort par contumace de l'ancien président centrafricain, André Kolingba, et d'une vingtaine de militaires, accusés d'être les «co-auteurs» du coup d'Etat manqué contre le régime d'Ange-Felix Patassé, le 28 mai 2001. Plus de six cents autres militaires «en fuite» ont fait l'objet de condamnations allant de cinq ans de réclusion à vingt ans de travaux forcés. Le procès se poursuit maintenant avec l'examen des cas des quatre-vingt-deux personnes accusées d'avoir participé à cette tentative de putsch, actuellement présentes à Bangui et qui doivent, elles, comparaître devant la Cour.
Dans la nuit du 27 au 28 mai 2001, la résidence du président Ange-Felix Patassé est attaquée à l'arme lourde. Cette tentative de putsch contre le régime en place, qui n'aboutira pas, provoque des combats pendant près de deux semaines dans la capitale centrafricaine et entraîne l'exode de milliers de civils, pour la plupart membres de l'ethnie Yakoma, dont fait partie le général Kolingba, soupçonné d'être l'instigateur de ce coup d'Etat manqué. Le bilan officiel de ces affrontements fait état de 59 morts, mais des témoins ont estimé que le nombre des victimes était beaucoup plus important.
Le procès des putschistes contre lesquels ont été retenus des chefs d’accusation tels qu’ «atteinte» ou «complicité d’atteinte à la sûreté de l’Etat», «assassinat, complicité d’assassinat, évasion, complicité d’évasion, désertion en temps de crise», vient de reprendre, après une interruption de près de cinq mois. Il se déroule devant la Cour criminelle de Bangui, une juridiction spéciale de la Cour d'appel qui se réunit deux fois par an et qui est composée d'un président, Zacharie Ndouba, de deux assesseurs et d'un jury populaire de neuf personnes. Le ministère public est, quant à lui, représenté par le procureur Joseph Bindoumi, qui a été président de la commission d’enquête spéciale mise en place après la tentative de coup d’Etat. C’est lui qui a requis la peine capitale contre les principaux accusés et a été suivi par la Cour, qui a même été plus loin que le réquisitoire dans le cas de l’opposant Charles Massi. Pour ce dernier, le procureur avait demandé «vingt ans de travaux forcés» et la Cour a prononcé une condamnation à mort.
Fermeté contre les putschistes
Ce verdict, jugé très sévère, contre le général Kolingba, trois de ses fils (Serge, Francis, Arthur) et vingt-deux officiers ou sous-officiers, a été rendu après l’examen d’un certain nombre de témoignages «accablants» pour l’ancien président centrafricain et ses proches, recueillis auprès de civils et de militaires, certains faisant partie des accusés de ce procès. Il semble, en effet, que plusieurs réunions secrètes aient été organisées au domicile du général, dans lequel des armes ont aussi été entreposées. Les accusés «en fuite» ont été jugés sans qu’aucun avocat n’ait le droit de les représenter. Par contre, les 82 putschistes encore dans le pays, dont une cinquantaine se trouvent en détention préventive parmi lesquels l’ancien ministre de la Défense Jean-Jacques Démafouth, qui comparaissent depuis lundi devant le tribunal, bénéficient quant à eux de l’assistance d’une vingtaine de conseils. C’est d’ailleurs le retrait de l’ensemble de ces défenseurs, pour protester contre l’interdiction faite par la Cour à l’un d’entre eux de défendre certains accusés, qui avait entraîné l’interruption du procès en mars dernier.
Les condamnations prononcées par la Cour criminelle de Bangui montrent le désir des autorités du pays de faire preuve d’une grande fermeté à l’égard de tous ceux qui ont participé à cette tentative de putsch, qu’ils soient initiateurs du complot comme Kolingba, ou simples exécutants comme les 580 militaires accusés de «désertion» qui ne se sont pas présentés devant la justice. En plus des condamnations à mort ou à des peines de prison, la Cour a ordonné la «confiscation des biens meubles et immeubles» de tous les condamnés par contumace et a délivré contre eux des mandats d’arrêt. Le général Kolingba, âgé de 66 ans, qui s’est enfuit de son pays après la tentative de coup d’Etat, se trouverait actuellement en Ouganda.
Le procès des putschistes contre lesquels ont été retenus des chefs d’accusation tels qu’ «atteinte» ou «complicité d’atteinte à la sûreté de l’Etat», «assassinat, complicité d’assassinat, évasion, complicité d’évasion, désertion en temps de crise», vient de reprendre, après une interruption de près de cinq mois. Il se déroule devant la Cour criminelle de Bangui, une juridiction spéciale de la Cour d'appel qui se réunit deux fois par an et qui est composée d'un président, Zacharie Ndouba, de deux assesseurs et d'un jury populaire de neuf personnes. Le ministère public est, quant à lui, représenté par le procureur Joseph Bindoumi, qui a été président de la commission d’enquête spéciale mise en place après la tentative de coup d’Etat. C’est lui qui a requis la peine capitale contre les principaux accusés et a été suivi par la Cour, qui a même été plus loin que le réquisitoire dans le cas de l’opposant Charles Massi. Pour ce dernier, le procureur avait demandé «vingt ans de travaux forcés» et la Cour a prononcé une condamnation à mort.
Fermeté contre les putschistes
Ce verdict, jugé très sévère, contre le général Kolingba, trois de ses fils (Serge, Francis, Arthur) et vingt-deux officiers ou sous-officiers, a été rendu après l’examen d’un certain nombre de témoignages «accablants» pour l’ancien président centrafricain et ses proches, recueillis auprès de civils et de militaires, certains faisant partie des accusés de ce procès. Il semble, en effet, que plusieurs réunions secrètes aient été organisées au domicile du général, dans lequel des armes ont aussi été entreposées. Les accusés «en fuite» ont été jugés sans qu’aucun avocat n’ait le droit de les représenter. Par contre, les 82 putschistes encore dans le pays, dont une cinquantaine se trouvent en détention préventive parmi lesquels l’ancien ministre de la Défense Jean-Jacques Démafouth, qui comparaissent depuis lundi devant le tribunal, bénéficient quant à eux de l’assistance d’une vingtaine de conseils. C’est d’ailleurs le retrait de l’ensemble de ces défenseurs, pour protester contre l’interdiction faite par la Cour à l’un d’entre eux de défendre certains accusés, qui avait entraîné l’interruption du procès en mars dernier.
Les condamnations prononcées par la Cour criminelle de Bangui montrent le désir des autorités du pays de faire preuve d’une grande fermeté à l’égard de tous ceux qui ont participé à cette tentative de putsch, qu’ils soient initiateurs du complot comme Kolingba, ou simples exécutants comme les 580 militaires accusés de «désertion» qui ne se sont pas présentés devant la justice. En plus des condamnations à mort ou à des peines de prison, la Cour a ordonné la «confiscation des biens meubles et immeubles» de tous les condamnés par contumace et a délivré contre eux des mandats d’arrêt. Le général Kolingba, âgé de 66 ans, qui s’est enfuit de son pays après la tentative de coup d’Etat, se trouverait actuellement en Ouganda.
par Valérie Gas
Article publié le 27/08/2002