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Microsoft

Bill Gates ouvre ses codes

Pour respecter son accord avec la justice américaine, Microsoft annonce qu’il va donner libre accès à certaines informations techniques relatives à son système d’exploitation Windows. Initiative audacieuse ou belle opération de communication ?
Microsoft annonce qu’il va rendre public, dans les prochaines semaines, plusieurs parties du code source de Windows, c'est-à-dire les instructions qui se trouvent au cœur du programme lui-même. C’est ce qu’a déclaré début de cette semaine Brad Smith, le directeur des affaires juridiques du groupe. Cette démarche est censée montrer la volonté de Microsoft de se conformer à l’accord amiable conclu à l’automne dernier avec le ministère américain de la Justice. Un accord qui n’est toujours pas entériné par le juge fédéral Collen Kollar-Kotelly en charge du dossier.

Le géant des logiciels annonce avoir accepté de fournir près de 400 éléments de son code source –jusqu’à présent tenus secrets- qui permettront aux autres éditeurs de concevoir des programmes compatibles avec Windows. Une partie de ces données techniques sera diffusée, courant août, gratuitement sur Internet, une autre fera l’objet de contrats de licences payantes. Il s’agit des informations touchant aux logiciels de serveurs gérant des réseaux. Seuls les éléments liés à la protection de Windows contre les virus ne seront pas rendus publiques pour des raisons de sécurité.

Le groupe de Seattle s’est également engagé à lancer, dès la rentrée, une nouvelle mise à jour de Windows qui permettra aux usagers de cacher à loisir certaines applications jusque là soudées au système, et qui s’activent automatiquement comme les logiciels de navigation (Internet Explorer), de messagerie (Outlook Express) et de multimédia (Media Player). Ces programmes ne seront pas supprimés, mais des logiciels concurrents pourront être ajoutés. Toutefois, le lancement d’une version modulable de Windows -qui permettrait aux développeurs de paramétrer à leur goût le système d’exploitation- n’est toujours pas à l’ordre du jour.

Des sanctions plus lourdes

Si l’on en croit les sites web américains, cette décision est loin de faire l’unanimité. «Cette annonce a pour but d’influencer le juge Collen Kollar-Kotelly dans sa décision d’approuver ou non l’accord signé en novembre 2001», estiment les détracteurs de Microsoft. Dans les prochains mois, le juge doit encore se prononcer sur la plainte déposée par neuf Etats fédérés qui ont refusé de parapher l’accord trouvé entre l’éditeur -reconnu coupable de pratiques anticoncurrentielles en juin 2001- et le ministère américain de la Justice (DoJ).

Avec cette décision, les dirigeants de Microsoft se contentent de prendre ce qu'on appelle un «risque calculé». L'entreprise a beaucoup évolué depuis sa création et la vente de logiciels intervient moins dans le chiffre d'affaires. L’éditeur s’est engagé dans une diversification sur des secteurs qu’il avait jusqu’à présent délaissé : les consoles de jeu, la téléphonie mobile et les services aux entreprises. Cette stratégie vise à faire du groupe un fournisseur de services sur Internet plutôt qu’un vendeur de logiciels.



par Myriam  Berber

Article publié le 07/08/2002