Développement
Coup de froid sur les investissements transnationaux
Plus que les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis, le ralentissement de l’économie dans les pays les plus industrialisés et la chute des valeurs boursières dans le monde ont entraîné un effondrement de l’investissement étranger direct en 2001. Selon le rapport annuel de la Cnuced sur l’investissement dans le monde cette situation affecte encore la plupart des pays en 2002.
Les investissements étrangers directs se sont chiffrés, en 2001, à 735 milliards de dollars, un recul de
51% sur les 1 300 milliards atteints en 2000, selon le rapport que la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (Cnuced) consacre chaque année aux investissements dans le monde. Depuis 1991 les investissements transnationaux ne cessaient d’augmenter, année après année, dépassant largement la croissance mondiale. Après le «pic» de 1999, date à laquelle les investissements étrangers directs (IED) avaient progressé de 56%, puis de 37% en 2000, on pensait le processus de mondialisation des entreprises transnationales inexorable.
Les résultats de 2001 marquent donc la fin d’un cycle ininterrompu de dix ans avec un revers de taille. Les pays développés supportent l’essentiel de cette réduction de l’internationalisation des investissements avec une chute de 59% des IED. Les pays en développement souffrent moins de cette situation avec un recul de 14% seulement sur 2000. Seuls les pays en transition d’Europe centrale et orientale en sont exempts avec une augmentation de 2% des investissements étrangers directs. A noter toutefois que les investissements étrangers cumulés (le stock), atteignent à ce jour 6800 milliards de dollars.
Pour la Cnuced, cette frilosité soudaine dans l’exportation de capitaux productifs est liée au ralentissement de l’activité économique dans les pays-locomotives de la croissance mondiale et les pertes considérables des marchés boursiers. Conséquence, les grandes firmes transnationales qui menaient le mouvement d’internationalisation par des fusions-acquisitions effrénées au cours des dernières années ont nettement levé le pied de l’accélérateur. Et cela devrait se vérifier encore en 2002 en raison de la faiblesse de la reprise dans les pays développés.
Afrique : 17 milliards de dollars
La prudence des investisseurs à l’égard des économies atones du Nord (Etats-Unis, Europe, Japon) entraîne une redistribution interne des investissements étrangers. Les pays développés accaparaient, en 1999-2000, 80% de cette manne, dont 50% dans les pays de l’Union européenne, contre seulement 18% aux pays en développement.
En 2001, la part des pays développés est tombée à un peu plus de 68% du total des IED dans le monde, contre 28% aux pays en développement, ce qui peut donner une vision erronée de la situation. Ainsi, la région Asie-Pacifique qui représentait, en 2000, moins de 10% du total des IED dans le monde, à 134 milliards de dollars, est passée à près de 14% du total, pour 102 milliards de dollars seulement, soit en réalité un recul de 24%.
Les investissements étrangers en Afrique sont passés de 9 milliards de dollars en 2000 à 17 milliards de dollars en 2001 mais la Cnuced invite à ne pas se fier aux apparences. Si l’on excepte quelques investissements importants en Afrique du Sud et au Maroc, les flux d’investissement étrangers restent stables. En Afrique subsaharienne les apports de capitaux productifs ont pour la première fois dépassé les 10 milliards de dollars pour atteindre près de 12 milliards de dollars, notamment en raison des opérations croisées entre les sociétés sud-africaines Anglo American et De Beers.
Les 34 pays africains appartenant à la catégorie des pays les moins avancés (PMA) ont reçu 4,2 milliards de dollars avec, au premier rang d’entre eux, l’Angola (plus d’un milliard de dollars), le Soudan (600 millions de dollars) et le Mozambique (300 millions de dollars).
A écouter aussi :
Carlos Fortin
Secrétaire général adjoint de la Cnuced, il analyse les résultats du rapport annuel.
51% sur les 1 300 milliards atteints en 2000, selon le rapport que la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (Cnuced) consacre chaque année aux investissements dans le monde. Depuis 1991 les investissements transnationaux ne cessaient d’augmenter, année après année, dépassant largement la croissance mondiale. Après le «pic» de 1999, date à laquelle les investissements étrangers directs (IED) avaient progressé de 56%, puis de 37% en 2000, on pensait le processus de mondialisation des entreprises transnationales inexorable.
Les résultats de 2001 marquent donc la fin d’un cycle ininterrompu de dix ans avec un revers de taille. Les pays développés supportent l’essentiel de cette réduction de l’internationalisation des investissements avec une chute de 59% des IED. Les pays en développement souffrent moins de cette situation avec un recul de 14% seulement sur 2000. Seuls les pays en transition d’Europe centrale et orientale en sont exempts avec une augmentation de 2% des investissements étrangers directs. A noter toutefois que les investissements étrangers cumulés (le stock), atteignent à ce jour 6800 milliards de dollars.
Pour la Cnuced, cette frilosité soudaine dans l’exportation de capitaux productifs est liée au ralentissement de l’activité économique dans les pays-locomotives de la croissance mondiale et les pertes considérables des marchés boursiers. Conséquence, les grandes firmes transnationales qui menaient le mouvement d’internationalisation par des fusions-acquisitions effrénées au cours des dernières années ont nettement levé le pied de l’accélérateur. Et cela devrait se vérifier encore en 2002 en raison de la faiblesse de la reprise dans les pays développés.
Afrique : 17 milliards de dollars
La prudence des investisseurs à l’égard des économies atones du Nord (Etats-Unis, Europe, Japon) entraîne une redistribution interne des investissements étrangers. Les pays développés accaparaient, en 1999-2000, 80% de cette manne, dont 50% dans les pays de l’Union européenne, contre seulement 18% aux pays en développement.
En 2001, la part des pays développés est tombée à un peu plus de 68% du total des IED dans le monde, contre 28% aux pays en développement, ce qui peut donner une vision erronée de la situation. Ainsi, la région Asie-Pacifique qui représentait, en 2000, moins de 10% du total des IED dans le monde, à 134 milliards de dollars, est passée à près de 14% du total, pour 102 milliards de dollars seulement, soit en réalité un recul de 24%.
Les investissements étrangers en Afrique sont passés de 9 milliards de dollars en 2000 à 17 milliards de dollars en 2001 mais la Cnuced invite à ne pas se fier aux apparences. Si l’on excepte quelques investissements importants en Afrique du Sud et au Maroc, les flux d’investissement étrangers restent stables. En Afrique subsaharienne les apports de capitaux productifs ont pour la première fois dépassé les 10 milliards de dollars pour atteindre près de 12 milliards de dollars, notamment en raison des opérations croisées entre les sociétés sud-africaines Anglo American et De Beers.
Les 34 pays africains appartenant à la catégorie des pays les moins avancés (PMA) ont reçu 4,2 milliards de dollars avec, au premier rang d’entre eux, l’Angola (plus d’un milliard de dollars), le Soudan (600 millions de dollars) et le Mozambique (300 millions de dollars).
A écouter aussi :
Carlos Fortin
Secrétaire général adjoint de la Cnuced, il analyse les résultats du rapport annuel.
par Francine Quentin
Article publié le 18/09/2002