Transports
Les chauffards dans le collimateur
Faire respecter le code de la route, punir sévèrement les chauffards, éduquer les futurs conducteurs dès leur plus jeune âge… sont autant de pistes évoquées par le gouvernement français pour agir contre l’insécurité routière, un véritable fléau pour le pays, dont Jacques Chirac a fait l’un des trois chantiers prioritaires de son quinquennat avec la lutte contre le cancer et l’intégration des handicapés. Lors des états généraux de la sécurité routière qui se sont ouverts à Paris, mardi, tous les acteurs concernés par cette question, parmi lesquels sept ministres, vont se pencher sur les mesures à prendre dans le cadre d’un «plan de bataille national contre la violence routière».
La France fait partie des mauvais élèves de la classe européenne en matière de sécurité routière. Avec plus de 8 000 morts et 26 000 blessés graves par an, elle se situe au dixième rang continental pour le nombre de victimes. Une place «indigne d’un grand pays moderne», a estimé le président de la République, Jacques Chirac. Les accidents de la route sont, en effet, la première cause de mortalité chez les jeunes de 12 à 30 ans et l’un des principaux facteurs d’éclatement des familles. C’est pour remédier à cette situation que le président a décidé de placer ce thème au cœur de l’action gouvernementale.
Le scénario doit se dérouler en trois temps. Les états généraux de la sécurité routière constituent la première étape au cours de laquelle le terrain doit être débroussaillé. Viendront ensuite un comité interministériel sur ce thème qui décidera de mesures concrètes et un projet de loi qui doit être soumis au parlement au début de l’année 2003. D’ores et déjà, plusieurs thèmes de travail ont été envisagés. Les chauffards sont en ligne de mire. Le président de la République lui-même a insisté sur la nécessité d’une «sévérité accrue» dans la répression menée contre les conducteurs responsables d’infractions au code de la route et d’accidents. Le durcissement de la réglementation concernant la conduite sous l’emprise de «produits dangereux», comme les stupéfiants, fait aussi partie des priorités. L’adaptation des équipements des véhicules et la redéfinition des normes de sécurité des infrastructures ont encore été évoquées. Tout comme l’initiation «précoce et systématique» des jeunes, notamment dans le cadre de l’école, aux règles de la sécurité routière.
Les Français sont prêts à accepter «des mesures courageuses»
Concrètement, le gouvernement envisage, par exemple, d’aller vers l’automatisation des contrôles. Notamment en systématisant la pose de boites noires, «sur la base du volontariat», dans les véhicules d’administrations ou d’entreprises mais aussi en distribuant des tickets de péage «mouchards» susceptibles de dénoncer les excès de vitesse des conducteurs. Un corps de police de la route, doté de moyens techniques d’intervention plus performants (radars sophistiqués, voitures rapides…), pourrait aussi être mis en place pour renforcer les dispositifs de contrôle. Dans un premier temps, le ministère de l’Intérieur a d’ailleurs prévu d’affecter 1200 membres des forces de l’ordre supplémentaires à la surveillance du réseau routier. Une éventuelle réforme du permis de conduire, notamment pour mettre en place un système de vérification régulière des capacités des conducteurs, est aussi à l’étude. De même que l’harmonisation des législations européennes au niveau des limitations de vitesse ou des taux d’alcoolémie autorisés.
Face aux ravages de la violence routière, l’objectif du gouvernement est d’arriver à une «impunité zéro». Jacques Chirac a d’ailleurs estimé que les Français étaient prêts à accepter «des mesures courageuses». Un sondage récent semble lui donner raison. Soixante-treize pour cent des personnes interrogées ont ainsi affirmé qu’elles étaient favorables à une législation plus sévère envers les chauffards, soixante-huit pour cent ont déclaré être d’accord pour brider les moteurs des véhicules et soixante-douze pour cent ont accepté l’idée de repasser le permis régulièrement.
Ecouter également :
Geneviève Jürgensen, fondatrice et porte-parole de la ligue contre la violence routière au micro de Pascale Lavergne
Correspondance de Murielle Delcroix à Londres
Jean-Marie Renouard, sociologue à l'université de Bordeaux II au micro de Lionel Gendron
Le scénario doit se dérouler en trois temps. Les états généraux de la sécurité routière constituent la première étape au cours de laquelle le terrain doit être débroussaillé. Viendront ensuite un comité interministériel sur ce thème qui décidera de mesures concrètes et un projet de loi qui doit être soumis au parlement au début de l’année 2003. D’ores et déjà, plusieurs thèmes de travail ont été envisagés. Les chauffards sont en ligne de mire. Le président de la République lui-même a insisté sur la nécessité d’une «sévérité accrue» dans la répression menée contre les conducteurs responsables d’infractions au code de la route et d’accidents. Le durcissement de la réglementation concernant la conduite sous l’emprise de «produits dangereux», comme les stupéfiants, fait aussi partie des priorités. L’adaptation des équipements des véhicules et la redéfinition des normes de sécurité des infrastructures ont encore été évoquées. Tout comme l’initiation «précoce et systématique» des jeunes, notamment dans le cadre de l’école, aux règles de la sécurité routière.
Les Français sont prêts à accepter «des mesures courageuses»
Concrètement, le gouvernement envisage, par exemple, d’aller vers l’automatisation des contrôles. Notamment en systématisant la pose de boites noires, «sur la base du volontariat», dans les véhicules d’administrations ou d’entreprises mais aussi en distribuant des tickets de péage «mouchards» susceptibles de dénoncer les excès de vitesse des conducteurs. Un corps de police de la route, doté de moyens techniques d’intervention plus performants (radars sophistiqués, voitures rapides…), pourrait aussi être mis en place pour renforcer les dispositifs de contrôle. Dans un premier temps, le ministère de l’Intérieur a d’ailleurs prévu d’affecter 1200 membres des forces de l’ordre supplémentaires à la surveillance du réseau routier. Une éventuelle réforme du permis de conduire, notamment pour mettre en place un système de vérification régulière des capacités des conducteurs, est aussi à l’étude. De même que l’harmonisation des législations européennes au niveau des limitations de vitesse ou des taux d’alcoolémie autorisés.
Face aux ravages de la violence routière, l’objectif du gouvernement est d’arriver à une «impunité zéro». Jacques Chirac a d’ailleurs estimé que les Français étaient prêts à accepter «des mesures courageuses». Un sondage récent semble lui donner raison. Soixante-treize pour cent des personnes interrogées ont ainsi affirmé qu’elles étaient favorables à une législation plus sévère envers les chauffards, soixante-huit pour cent ont déclaré être d’accord pour brider les moteurs des véhicules et soixante-douze pour cent ont accepté l’idée de repasser le permis régulièrement.
Ecouter également :
Geneviève Jürgensen, fondatrice et porte-parole de la ligue contre la violence routière au micro de Pascale Lavergne
Correspondance de Murielle Delcroix à Londres
Jean-Marie Renouard, sociologue à l'université de Bordeaux II au micro de Lionel Gendron
par Valérie Gas
Article publié le 17/09/2002