Sida
Ces protéines qui protègent du sida
Une équipe de chercheurs américains et chinois vient d’identifier des protéines naturelles qui stoppent la réplication du virus du sida dans l’organisme de certains séropositifs. Cette importante découverte apporte une clef pour comprendre le cas de ce petit pourcentage de patients infectés qui ne développent pas la maladie et semblent vaccinés «naturellement», à l’image de certaines prostituées kenyanes.
Pourquoi certains séropositifs ne développent-ils jamais le sida ? C’est à partir de cette question que les chercheurs du Centre Aaron Diamond sur le sida (ADARC) de New York ont travaillé pour aboutir à l’identification d’un groupe de protéines présentes dans l’organisme qui permettent à certains séropositifs d’être quasiment immunisés ou, en tout cas, de résister beaucoup plus longtemps que la moyenne avant de développer la maladie. L’existence dans le monde d’un certain nombre de cas répertoriés de patients appelés «non progresseurs» laissait, en effet, penser aux chercheurs qu’il fallait suivre cette piste. Aux Etats-Unis, par exemple, 1 à 2 % des séropositifs font partie de cette catégorie. Mais surtout, une étude du docteur Francis Plummer de l’Université de Manitoba, menée au Kenya, a permis de montrer qu’il existait dans ce pays un pourcentage au-dessus de la moyenne (5 %) de prostituées infectées mais immunisées. Et surtout, qu’il y avait là un facteur héréditaire puisque souvent les femmes appartenaient à la même famille.
Sur cette lancée, le docteur David Ho et son équipe ont donc réussi, après des années de recherches dont les résultats sont publiés dans la revue Science, à identifier les agents qui sont à l’origine de ce phénomène. Il s’agit de protéines appelées «défensines-alpha» produites par les globules blancs. Les patients non progresseurs ont la chance de continuer à produire ces protéines après avoir été infectés alors que, dans la majorité des cas, la contamination stoppe la production et réduit donc la protection naturelle en permettant la réplication du virus. Cette découverte constitue une réelle avancée dans la mesure où elle marque, selon le docteur Linqi Zhang qui a dirigé les recherches de l’ADARC, «une étape importante de notre compréhension de la manière par laquelle notre corps combat le VIH». Il reste, par contre, à découvrir à ce niveau pourquoi et comment une très faible proportion des séropositifs conservent leur immunité pour essayer de reproduire ce processus naturel.
Quelles sont les perspectives thérapeutiques ?
Pour vérifier la validité de leur hypothèse, les scientifiques ont supprimé artificiellement lesdites protéines chez des séropositifs qui ne développaient pas la maladie. Ce qui a, en effet, abouti à démontrer que l’action anti-VIH disparaissait immédiatement. D’autre part, des tests d’efficacité ont été réalisés par comparaison entre la version naturelle de ces protéines et des versions synthétiques. Ils ont mis en évidence qu’il existait une réelle différence entre les deux. Les protéines naturelles ayant une action de 10 à 20 fois plus puissante que celles produites en laboratoire.
D’autres expériences menées quelques années auparavant avaient déjà permis de découvrir qu’un autre groupe de protéines, les chémokines-béta, agissait contre certaines souches du virus du sida. Mais dans le cas des défensines-alpha, l’efficacité semble avoir été prouvée contre toutes les souches. Ce qui pourrait, bien sûr, ouvrir des perspectives en matière thérapeutique. Malgré tout, il faut rester prudent dans ce domaine. Le docteur Ho, lui-même, a expliqué qu’il «n’était pas complètement certain» qu’il soit possible de «transformer cette découverte en thérapie utile». En tout cas, dans un délai rapide. Il faut plusieurs années avant de mettre au point un nouveau médicament et de nombreuses vérifications sont nécessaires pour s’assurer, par exemple, de l’innocuité des substances synthétiques qui peuvent être fabriquées pour reproduire l’action des protéines naturelles.
Sur cette lancée, le docteur David Ho et son équipe ont donc réussi, après des années de recherches dont les résultats sont publiés dans la revue Science, à identifier les agents qui sont à l’origine de ce phénomène. Il s’agit de protéines appelées «défensines-alpha» produites par les globules blancs. Les patients non progresseurs ont la chance de continuer à produire ces protéines après avoir été infectés alors que, dans la majorité des cas, la contamination stoppe la production et réduit donc la protection naturelle en permettant la réplication du virus. Cette découverte constitue une réelle avancée dans la mesure où elle marque, selon le docteur Linqi Zhang qui a dirigé les recherches de l’ADARC, «une étape importante de notre compréhension de la manière par laquelle notre corps combat le VIH». Il reste, par contre, à découvrir à ce niveau pourquoi et comment une très faible proportion des séropositifs conservent leur immunité pour essayer de reproduire ce processus naturel.
Quelles sont les perspectives thérapeutiques ?
Pour vérifier la validité de leur hypothèse, les scientifiques ont supprimé artificiellement lesdites protéines chez des séropositifs qui ne développaient pas la maladie. Ce qui a, en effet, abouti à démontrer que l’action anti-VIH disparaissait immédiatement. D’autre part, des tests d’efficacité ont été réalisés par comparaison entre la version naturelle de ces protéines et des versions synthétiques. Ils ont mis en évidence qu’il existait une réelle différence entre les deux. Les protéines naturelles ayant une action de 10 à 20 fois plus puissante que celles produites en laboratoire.
D’autres expériences menées quelques années auparavant avaient déjà permis de découvrir qu’un autre groupe de protéines, les chémokines-béta, agissait contre certaines souches du virus du sida. Mais dans le cas des défensines-alpha, l’efficacité semble avoir été prouvée contre toutes les souches. Ce qui pourrait, bien sûr, ouvrir des perspectives en matière thérapeutique. Malgré tout, il faut rester prudent dans ce domaine. Le docteur Ho, lui-même, a expliqué qu’il «n’était pas complètement certain» qu’il soit possible de «transformer cette découverte en thérapie utile». En tout cas, dans un délai rapide. Il faut plusieurs années avant de mettre au point un nouveau médicament et de nombreuses vérifications sont nécessaires pour s’assurer, par exemple, de l’innocuité des substances synthétiques qui peuvent être fabriquées pour reproduire l’action des protéines naturelles.
par Valérie Gas
Article publié le 27/09/2002