Togo
Les élections anticipées fixées au 27 octobre
Pour la troisième fois en deux ans, une date vient d’être retenue pour les législatives anticipées prévues par l’Accord-cadre de Lomé de juillet 1999. Un décret présidentiel a convoqué mercredi le corps électoral pour le 27 octobre 2002 pour un scrutin «à seul tour».
Les élections législatives anticipées prévues dans le cadre de l’Accord-cadre de Lomé, conclu le 29 juillet 1999 entre la mouvance du président Gnassingbé Eyadéma et l’opposition, se tiendront le 27 octobre 2002. Ainsi en a décidé mercredi le chef de l’État dans un décret pris à cet effet et rendu public le soir même par la télévision et la radio nationales. Ce scrutin est «uninominal et à un seul tour», d’après des modifications apportées en février dernier à la loi électorale. A deux reprises, il avait été reporté, la dernière fois en mars, suite au rejet par les principaux partis de l’opposition de la modification du code électoral par l’Assemblée nationale, dominée par le parti au pouvoir. Mais, cette nouvelle date semble être définitive et tout indique que le pouvoir en place est déterminé à organiser le scrutin sans les principales formations de l’opposition.
Un comité de magistrats chargé en mai dernier d’organiser les élections, en lieu et place de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), a réceptionné en août les cartes d’électeurs qu’il a achevé de personnaliser. Il attendait, selon le président de ce comité, Abalo Pétchélébia, de se faire livrer l’encre indélébile, des urnes et des isoloirs avant de fixer la date du scrutin. «Nous estimons qu’avant de donner la date du scrutin, les organisateurs doivent s’assurer qu’ils disposent de tout le matériel nécessaire pour envoyer les électeurs au vote», avait déclaré, début septembre 2002, M. Pétchélébia lors d’un point de presse. «La date du scrutin sera annoncée bientôt de façon à permettre à tout le monde de gesticuler», avait-il ajouté. Cela est à présent fait, en l’absence des principales formations politiques de l’opposition.
De la vingtaine de partis politiques et la quinzaine de candidats indépendants qui se sont manifestés pour participer aux élections législatives, il manque encore le Comité d’action pour le renouveau (CAR) de Me Yawovi Agboyibo, l’Union des forces de changement (UFC) de Gilchrist Olympio, la Convergence patriotique panafricaine (CPP) de l’ancien Secrétaire général de l’OUA Edem Kodjo, la Convention démocratique des peuples africains (CDPA) du professeur Léopold Gnininvi et le Parti pour la démocratie et le renouveau (PDR) de Zarifou Ayéva. Par ailleurs, aucune de ces cinq formations de l’opposition dite «traditionnelle», et signataire avec la mouvance du chef de l’État de l’Accord-cadre de Lomé, n’a désigné de représentants au sein des commissions électorales locales indépendantes (CELI) et des commissions de listes et cartes (CLC) en vue de la préparation des élections. Elles n’ont en outre fourni ni logos, ni sigles pour la confection du bulletin unique de vote.
«Personne n'est obligé d'y aller»
Le CAR, l’UFC, la CDPA, la CPP et le PDR rejettent la modification en février 2002 par le Parlement du code électoral adopté de manière «consensuelle» dans le cadre de l’accord de Lomé. La désignation en mai par la Cour constitutionnelle d’un Comité de sept magistrats pour organiser les élections a conduit ces partis de l’opposition à maintenir leur intention de ne pas participer au scrutin. Pour l’opposition traditionnelle, un scrutin organisé par des magistrats, qu’ils qualifient d’«inféodés», sort du cadre de l’Accord-cadre de Lomé. Ces partis sont soutenus par deux autres, qui se sont associés, début août, au CAR et à la CDPA pour constituer un «Front uni de l’opposition».
«On n'est pas concernés par ces élections. Mais une chose est sûre, nous allons mobiliser la population pour empêcher la tenue de cette mascarade électorale qui déshonore notre pays», a déclaré Jean-Pierre Fabre, secrétaire général de l'Union des forces de changement (UFC) de l'opposant Gilchrist Olympio. Pour M Yawovi Agboyibo, leader du CAR et coordinateur du Front, «il est désormais clair que tous les Togolais sans distinction de bord, résidant à l'intérieur du pays comme à l'extérieur, doivent sortir de leur résignation, de leur inertie et se mobiliser pour faire partir Eyadéma en 2003». «La fixation de la date de ces élections, a-t-il ajouté, doit réveiller aujourd'hui tous ceux qui pensaient que le chef de l'État pouvait en un moment donné renoncer à son plan macabre pour se maintenir au pouvoir en 2003».
«Ce scrutin sera organisé dans le cadre des Accords de Lomé», a rétorqué le Premier ministre, Koffi Sama. «Personne n’est obligé d’aller, que ceux qui voulaient le faire y aillent, ceux qui s’y refusent n’ont qu’à rester chez eux car c’est l’opposition qui a demandé des législatives anticipées. Il leur a été demandé d’envoyer cinq membres pour la CENI, elle a refusé», a-t-il rappelé. Répondant à l’accusation selon laquelle le chef de l’État veut se maintenir au pouvoir après 2003, a déclaré qu’elle «ne tient pas car, on le sait très bien, l’actuelle parlement est à 100% RPT donc on n’avait pas besoin de se dépenser financièrement et physiquement pour le faire ; il suffit tout de suite de convoquer l’Assemblée nationale si tel est le cas».
Les élections législatives «anticipées» avaient été décidées de commun accord par l’opposition et la mouvance du chef de l’État afin de reprendre le scrutin de mars 1999, boycotté par les principaux partis de l’opposition, dont est issu le parlement actuel, constitué exclusivement de députés du Rassemblement du peuple togolais (RPT, au pouvoir). Mais, depuis juillet 1999, l’application par des deux parties des décisions des accords de Lomé s’est toujours heurtée à des divergences, des réticences et des blocages.
Un comité de magistrats chargé en mai dernier d’organiser les élections, en lieu et place de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), a réceptionné en août les cartes d’électeurs qu’il a achevé de personnaliser. Il attendait, selon le président de ce comité, Abalo Pétchélébia, de se faire livrer l’encre indélébile, des urnes et des isoloirs avant de fixer la date du scrutin. «Nous estimons qu’avant de donner la date du scrutin, les organisateurs doivent s’assurer qu’ils disposent de tout le matériel nécessaire pour envoyer les électeurs au vote», avait déclaré, début septembre 2002, M. Pétchélébia lors d’un point de presse. «La date du scrutin sera annoncée bientôt de façon à permettre à tout le monde de gesticuler», avait-il ajouté. Cela est à présent fait, en l’absence des principales formations politiques de l’opposition.
De la vingtaine de partis politiques et la quinzaine de candidats indépendants qui se sont manifestés pour participer aux élections législatives, il manque encore le Comité d’action pour le renouveau (CAR) de Me Yawovi Agboyibo, l’Union des forces de changement (UFC) de Gilchrist Olympio, la Convergence patriotique panafricaine (CPP) de l’ancien Secrétaire général de l’OUA Edem Kodjo, la Convention démocratique des peuples africains (CDPA) du professeur Léopold Gnininvi et le Parti pour la démocratie et le renouveau (PDR) de Zarifou Ayéva. Par ailleurs, aucune de ces cinq formations de l’opposition dite «traditionnelle», et signataire avec la mouvance du chef de l’État de l’Accord-cadre de Lomé, n’a désigné de représentants au sein des commissions électorales locales indépendantes (CELI) et des commissions de listes et cartes (CLC) en vue de la préparation des élections. Elles n’ont en outre fourni ni logos, ni sigles pour la confection du bulletin unique de vote.
«Personne n'est obligé d'y aller»
Le CAR, l’UFC, la CDPA, la CPP et le PDR rejettent la modification en février 2002 par le Parlement du code électoral adopté de manière «consensuelle» dans le cadre de l’accord de Lomé. La désignation en mai par la Cour constitutionnelle d’un Comité de sept magistrats pour organiser les élections a conduit ces partis de l’opposition à maintenir leur intention de ne pas participer au scrutin. Pour l’opposition traditionnelle, un scrutin organisé par des magistrats, qu’ils qualifient d’«inféodés», sort du cadre de l’Accord-cadre de Lomé. Ces partis sont soutenus par deux autres, qui se sont associés, début août, au CAR et à la CDPA pour constituer un «Front uni de l’opposition».
«On n'est pas concernés par ces élections. Mais une chose est sûre, nous allons mobiliser la population pour empêcher la tenue de cette mascarade électorale qui déshonore notre pays», a déclaré Jean-Pierre Fabre, secrétaire général de l'Union des forces de changement (UFC) de l'opposant Gilchrist Olympio. Pour M
«Ce scrutin sera organisé dans le cadre des Accords de Lomé», a rétorqué le Premier ministre, Koffi Sama. «Personne n’est obligé d’aller, que ceux qui voulaient le faire y aillent, ceux qui s’y refusent n’ont qu’à rester chez eux car c’est l’opposition qui a demandé des législatives anticipées. Il leur a été demandé d’envoyer cinq membres pour la CENI, elle a refusé», a-t-il rappelé. Répondant à l’accusation selon laquelle le chef de l’État veut se maintenir au pouvoir après 2003, a déclaré qu’elle «ne tient pas car, on le sait très bien, l’actuelle parlement est à 100% RPT donc on n’avait pas besoin de se dépenser financièrement et physiquement pour le faire ; il suffit tout de suite de convoquer l’Assemblée nationale si tel est le cas».
Les élections législatives «anticipées» avaient été décidées de commun accord par l’opposition et la mouvance du chef de l’État afin de reprendre le scrutin de mars 1999, boycotté par les principaux partis de l’opposition, dont est issu le parlement actuel, constitué exclusivement de députés du Rassemblement du peuple togolais (RPT, au pouvoir). Mais, depuis juillet 1999, l’application par des deux parties des décisions des accords de Lomé s’est toujours heurtée à des divergences, des réticences et des blocages.
par Guy Mario
Article publié le 22/09/2002