Politique française
Une rentrée parlementaire dans le calme
Députés et sénateurs ont donné, le 1er octobre, le coup d’envoi de la session parlementaire de la nouvelle législature. Le Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin et son gouvernement se sont sortis, sans anicroche, de leur première séance de question d’actualité à l’Assemblée nationale.
Il est 15h, la cloche sonne. Le gouvernement au grand complet et tous les députés sont dans l’hémicycle pour lancer la session parlementaire 2002-2003. A droite, les applaudissements retentissent sur les bancs de la majorité UMP qui remplit les trois quarts des sièges. A gauche, l’opposition garde son calme tout en adoptant une attitude pondérée. Les tribunes du public et de la presse sont combles. La séance peut alors débuter, sous l’œil vigilant de Jean-Louis Debré, le président de l’Assemblée nationale. Avant de répondre à la première question sur les inondations catastrophiques de septembre dans le sud de la France, posée par Jean-Marc Roubaud, député UMP du Gard, Jean-Pierre Raffarin annonce, sans préambule, la ligne qu’il a fixée pour la majorité : «Nous fuirons les polémiques», a déclaré le Premier ministre, tout en assurant que son gouvernement aborderait cet exercice «avec un esprit de mai qui fait que nous avons cette République en partage», allusion au second tour de la présidentielle qui a vu s’opposer Jacques Chirac et Jean-Marie le Pen. «Je considère ce temps de la démocratie parlementaire comme un temps fort», a-t-il tenu à préciser.
Comme s’il voulait se démarquer de l’atmosphère combative et des joutes parfois virulentes qui ont émaillé certaines séances du temps de son prédécesseur, Lionel Jospin, Jean-Pierre Raffarin est apparu décontracté, répondant calmement et clairement aux questions. Plusieurs de ces ministres ont été interpellés : Luc Ferry, dont c’était le baptême du feu a été rappelé à l’ordre par Jean-Louis Debré, car il avait dépassé le temps imparti pour donner sa réponse à un député qui l’interpellait sur un sujet éducatif. Mais c’est sans conteste, Nicolas Sarkozy qui l’a emporté à l’applaudimètre, en répondant sans ciller, à une question relative à la sécurité.
Départ du nouveau marathon parlementaire
La fléchette empoisonnée n’est pas venue de l’opposition mais de l’UDF quand Hervé Morin, le président du groupe UDF, a posé sa question sur l’hypothèse d’une croissance de 2,5% retenue par le gouvernement pour le budget 2003. Habile, le Premier ministre a concédé qu’elle était «ambitieuse» tout en ajoutant : «je crois que le gouvernement et l’ensemble du pays doivent se mobiliser pour faire en sorte qu’elle soit une réalité».
Sur les bancs de l’opposition, le calme règne, les pupitres ne claquent pas. Fin connaisseur de la vie politique, François Hollande, le premier secrétaire du Parti socialiste, a estimé, après la séance, que certains ministres s’étaient prêtés à l’exercice des questions au gouvernement «avec efficacité» alors que d’autres avaient fait preuve «de plus d’amateurisme».
La session parlementaire qui s’annonce va être très chargée. Outre les traditionnels débats d’automne sur les budgets de l’Etat et de la Sécurité sociale, sont déjà à l’ordre du jour, le dossier sur les 35 heures, ce mercredi 2 octobre, celui sur la sécurité et d’autres sur la décentralisation, la fiscalité, les retraites et la défense. Autant de thèmes qui avaient été déclinés par le Premier ministre le 3 juillet dernier dans sa déclaration de politique générale. Un débat sur l’Irak, le 8 octobre et un autre sur les prélèvements obligatoires, le 10, ont également été inscrits à l’ordre du jour. De plus, il n’est pas exclu que le Parlement débatte avant Noël d’un texte modifiant les modes de scrutin et de celui concernant la privatisation d’Air France.
Lire également :
Assemblée : l'épreuve du feu
(L'éditorial politique de Geneviève Goëtzinger)
Comme s’il voulait se démarquer de l’atmosphère combative et des joutes parfois virulentes qui ont émaillé certaines séances du temps de son prédécesseur, Lionel Jospin, Jean-Pierre Raffarin est apparu décontracté, répondant calmement et clairement aux questions. Plusieurs de ces ministres ont été interpellés : Luc Ferry, dont c’était le baptême du feu a été rappelé à l’ordre par Jean-Louis Debré, car il avait dépassé le temps imparti pour donner sa réponse à un député qui l’interpellait sur un sujet éducatif. Mais c’est sans conteste, Nicolas Sarkozy qui l’a emporté à l’applaudimètre, en répondant sans ciller, à une question relative à la sécurité.
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La fléchette empoisonnée n’est pas venue de l’opposition mais de l’UDF quand Hervé Morin, le président du groupe UDF, a posé sa question sur l’hypothèse d’une croissance de 2,5% retenue par le gouvernement pour le budget 2003. Habile, le Premier ministre a concédé qu’elle était «ambitieuse» tout en ajoutant : «je crois que le gouvernement et l’ensemble du pays doivent se mobiliser pour faire en sorte qu’elle soit une réalité».
Sur les bancs de l’opposition, le calme règne, les pupitres ne claquent pas. Fin connaisseur de la vie politique, François Hollande, le premier secrétaire du Parti socialiste, a estimé, après la séance, que certains ministres s’étaient prêtés à l’exercice des questions au gouvernement «avec efficacité» alors que d’autres avaient fait preuve «de plus d’amateurisme».
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(L'éditorial politique de Geneviève Goëtzinger)
par Clarisse Vernhes
Article publié le 02/10/2002