Politique française
L’effet «<i>prime à la casserole</i>»
Patrick Balkany (divers droite) dont l’élection au fauteuil de maire de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), en mars 2001 a été invalidée par le Conseil d’Etat, a été réélu, le 22 septembre, au premier tour, avec 53,78% des voix.
Comme le socialiste Jacques Mellick réélu, le 15 septembre à la mairie de Béthune, Patrick Balkany a retrouvé son fauteuil de maire, ce dimanche, à Levallois-Perret. Point commun entre ces deux hommes : un passé politique sulfureux qui leur a valu d’être condamnés à une peine d’inéligibilité. Jacques Mellick, maire de Béthune pendant près de 20 ans, avait été écarté de la scène politique en 1996 après son témoignage mensonger en faveur de Bernard Tapie dans l’affaire OM-VA. Patrick Balkany, dont l’élection avait été invalidée en juillet 2001 par le Conseil d’Etat qui estimait qu’il était inéligible au moment du scrutin, a été déclaré «comptable de fait des deniers de la commune», du fait de sa condamnation en 1997 à 15 mois de prison avec sursis pour avoir employé à titre privé trois agents de la mairie. Une clause d’inéligibilité qui a, depuis, été supprimée.
Maire de Levallois-Perret de 1983 à 1995 sous l’étiquette RPR dont il a été exclu en février 1997, Patrick Balkany avait été battu en 1995, avant de retrouver son siège de maire en mars 2001. Lors de ces municipales, il avait obtenu au premier tour 35,30% des voix et était passé au second tour avec 42,88% des suffrages. Défait aux législatives de 1997, il a par ailleurs retrouvé son siège de député de la 5ème circonscription des Hauts-de-Seine, le 16 juin dernier. Ancien président de l’Office HLM de ce département, il reste cependant mis en examen pour «complicité de trafic d’influence».
La résurrection des damnés de la politique
Après la victoire, la semaine dernière de Jacques Mellick et celle de Patrick Balkany, ce week-end, le succès des candidats frappés d’inéligibilité est indéniable. Une situation que Philippe Séguin, avait qualifiée de «prime à la casserole» aux élections municipales de mars 2001, quand Dominique Strauss-Kahn avait retrouvé son fauteuil à la mairie de Sarcelles, dans la région parisienne, alors qu’il était sous le coup de procédures judiciaires.
Les personnalités de Jacques Mellick et de Patrick Balkany peuvent expliquer, en partie, leur nouvelle victoire. En effet, ce sont tous deux des hommes de terrain, connaissant parfaitement leur ville et s’intéressant de près à leurs administrés, n’hésitant pas à faire campagne inlassablement dans les maisons de retraite ou sur les marchés, rendant service aux uns et aux autres. La stratégie de Balkany et de Mellick a donc payé, servie de plus par des adversaires politiques qui n’avaient pas d’aura suffisante pour les éclipser.
Ces deux retours tonitruants sur la scène politique en agacent certains et en ravissent d’autres. «Dans une démocratie, c’est toujours le peuple qui a raison», a lancé Patrick Balkany après sa victoire, le 22 septembre. Il a également tenu à partager son succès avec les électeurs de Levallois qui ont voté pour lui : «C’est pour eux la grande victoire qu’ils méritaient après l’annulation dont ils ont été victimes». Le suffrage universel a donc gracié ces deux hommes et a ainsi provoqué le retour des bannis et des habitués des prétoires, dans la vie politique française. Des réélections qui pourraient redonner espoir à tous les ex-élus qui ont eu maille à partir avec la justice.
Maire de Levallois-Perret de 1983 à 1995 sous l’étiquette RPR dont il a été exclu en février 1997, Patrick Balkany avait été battu en 1995, avant de retrouver son siège de maire en mars 2001. Lors de ces municipales, il avait obtenu au premier tour 35,30% des voix et était passé au second tour avec 42,88% des suffrages. Défait aux législatives de 1997, il a par ailleurs retrouvé son siège de député de la 5ème circonscription des Hauts-de-Seine, le 16 juin dernier. Ancien président de l’Office HLM de ce département, il reste cependant mis en examen pour «complicité de trafic d’influence».
La résurrection des damnés de la politique
Après la victoire, la semaine dernière de Jacques Mellick et celle de Patrick Balkany, ce week-end, le succès des candidats frappés d’inéligibilité est indéniable. Une situation que Philippe Séguin, avait qualifiée de «prime à la casserole» aux élections municipales de mars 2001, quand Dominique Strauss-Kahn avait retrouvé son fauteuil à la mairie de Sarcelles, dans la région parisienne, alors qu’il était sous le coup de procédures judiciaires.
Les personnalités de Jacques Mellick et de Patrick Balkany peuvent expliquer, en partie, leur nouvelle victoire. En effet, ce sont tous deux des hommes de terrain, connaissant parfaitement leur ville et s’intéressant de près à leurs administrés, n’hésitant pas à faire campagne inlassablement dans les maisons de retraite ou sur les marchés, rendant service aux uns et aux autres. La stratégie de Balkany et de Mellick a donc payé, servie de plus par des adversaires politiques qui n’avaient pas d’aura suffisante pour les éclipser.
Ces deux retours tonitruants sur la scène politique en agacent certains et en ravissent d’autres. «Dans une démocratie, c’est toujours le peuple qui a raison», a lancé Patrick Balkany après sa victoire, le 22 septembre. Il a également tenu à partager son succès avec les électeurs de Levallois qui ont voté pour lui : «C’est pour eux la grande victoire qu’ils méritaient après l’annulation dont ils ont été victimes». Le suffrage universel a donc gracié ces deux hommes et a ainsi provoqué le retour des bannis et des habitués des prétoires, dans la vie politique française. Des réélections qui pourraient redonner espoir à tous les ex-élus qui ont eu maille à partir avec la justice.
par Clarisse Vernhes
Article publié le 23/09/2002