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Politique française

Le Parti communiste fait son examen de conscience

Les communistes ont fait leur rentrée, ce week-end, à la Fête de l’Humanité sous le signe de la «riposte» au gouvernement Raffarin, qu’ils accusent de «gouverner au nom de la France d’en bas».
Après sa défaite aux élections présidentielle et législatives du printemps dernier, le Parti communiste français (PCF) compte bien se refaire une santé dans une opposition résolue et farouche à la droite tout en écartant toute idée de regroupement au sein d’un grand parti unique de gauche. Dans son discours de clôture très offensif, Marie-George Buffet, la secrétaire nationale du PCF, a esquissé un début d’autocritique en reconnaissant que son parti avait sa part de responsabilité dans l’échec de la gauche plurielle aux derniers scrutins. «La gauche est défaite et le Parti communiste en grande difficulté», a-t-elle avoué. «On vient de vivre une période terrible (…) On a quand même fait notre plus mauvais score à la présidentielle (3,37%)», a-t-elle souligné dans une pique à peine voilée au président du parti, Robert Hue.

Face aux critiques et aux interrogations sur les chances de survie du PCF, Marie-George Buffet a donc proposé de «retrouver le chemin du communisme». La secrétaire nationale a également insisté sur le fait que son parti devait mener un «combat autonome» après son échec aux dernières élections tout en inventant de «nouvelles formes de rassemblement». Ainsi, elle a confirmé que l’ensemble de la direction démissionnerait «quelques jours» avant le prochain congrès prévu en avril 2003, pour permettre la reconstruction du parti, sans préciser si elle serait ou non candidate à sa propre succession. De son côté, Robert Hue a fait savoir que cette démission collective, considérée comme un geste d’apaisement à l’égard de leurs opposants, ne l’empêcherait pas, le cas échéant, d’être à nouveau candidat à son poste.

Mot d’ordre : la «riposte»

Une proposition qui pourrait remettre en cause la direction bicéphale mise en place au cours du congrès de novembre 2001. De fait, après les campagnes électorales, le tandem Hue-Buffet peine à trouver ses marques. Le partage des rôles n’apparaissant pas clairement aux yeux des militants.

Confirmant la volonté du PCF de renouer avec le combat anticapitaliste, la dirigeante communiste a dénoncé le blocage des salaires, l’abandon des emplois-jeunes, le mal-être dans les cités, la précarité et la «santé qui est malmenée». «Il faut que l’on reprenne le chemin du combat communiste», a-t-elle dit, tout en appelant de ses vœux à «un nouveau départ». Toutefois, les deux têtes de l’exécutif communiste et particulièrement Marie-George Buffet, sont restées floues sur la façon de concrétiser ce retour aux sources, se contentant d’énoncer les fondamentaux de l’idée communiste : «contester le système établi», «faire échec à la loi du profit», «contrecarrer la loi du plus fort» et «lutter contre le capitalisme».

Les militants sceptiques, ont tièdement accueilli ces nouvelles directions d’un parti en déroute. Dans un débat sur l’avenir du PCF, ils ont reproché avec virulence à la direction de s’être «enfermée dans l’alliance» avec le Parti socialiste et d’y avoir «perdu sa crédibilité».

Lire également :
Le PCF en quête d’une stratégie
(L’éditorial politique de Geneviève Goëtzinger)



par Clarisse  Vernhes

Article publié le 16/09/2002