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Politique française

L'UMP esquisse ses statuts

Créée le 23 avril dernier, l'UMP (Union pour la majorité présidentielle), fruit de la fusion du RPR, de Démocratie libérale (DL) et d'une grande partie de l'UDF, qui a remporté les élections législatives de juin, après la réélection de Jacques Chirac à la présidence de la République le 5 mai, examinait, le 3 septembre, à l'Assemblée nationale, ses futurs statuts.
Après la fin du RPR, voici venu le temps du devenir de l'UMP. Mardi 3 septembre, les membres fondateurs du futur grand parti du président de la République ont discuté, à huis clos, de leurs futurs statuts et esquissé différents courants de pensée qui composeront le mouvement, qui sera officialisé le 17 novembre prochain lors d’un congrès fondateur, au Bourget.

Rédigé et élaboré par Renaud Dutreil, le secrétaire d’Etat aux PME, au Commerce et à l’Artisanat, le projet de statut comprend 48 articles et doit être définitivement adopté dans deux mois et demi. «Ce texte vise à créer une formation politique moderne, très décentralisée, très démocratique, respectueuse de la diversité des différents courants de pensée qui l’animent et également très ouverte sur l’extérieur», a expliqué, en substance Alain Juppé, président provisoire de l’UMP. Selon ce texte, le futur parti sera dirigé par un triumvirat composé d’un président, d’un vice-président et d’un secrétaire général élus pour deux ans par les militants, au scrutin majoritaire à deux tours. Une campagne interne pour ces trois postes stratégiques sera ouverte dès le 15 octobre et ce jusqu’au 15 novembre. Ne ménageant pas le suspense plus avant, Alain Juppé a d’ores et déjà confirmé qu’il présenterait un «ticket» avec Jean-Claude Gaudin, issu de DL et actuel vice-président et Philippe Douste-Blazy, issu de l’UDF, secrétaire général. Une troïka qui semble favorite car elle a le mérite de représenter les différentes familles politiques qui composent l’UMP.

Création de mouvements au sein de l’UMP

D’autre part, l’UMP - mariage du RPR, de DL et d’une partie de l’UDF - reconnaîtra en son sein l’existence de «mouvements» autrement dit, de tendances. «Les mouvements expriment la diversité des sensibilités politiques, historiques, philosophiques, sociales, qui animent la vie politique française et qui composent l’Union», affirme d’ailleurs l’article 15. Il semblerait d’ailleurs que certains se dessinent déjà : les nostalgiques du RPR sous la bannière de Michèle Alliot-Marie, le courant libéral et européen avec probablement à sa tête Nicolas Sarkozy ou Edouard Balladur, les anciens de l’UDF menés par Pierre Méhaignerie, les sociaux républicains de François Fillon ou encore les souverainistes, ex-pasquaïens et séguinistes emmenés par Nicolas Dupont-Aignan.

Mais pour être reconnu en tant que tel, un mouvement devra présenter au congrès de novembre prochain, une déclaration de principe qui définira ses orientations politiques. Cette déclaration devra être parrainée par au moins dix parlementaires représentants au moins dix fédérations départementales. Elle devra également recueillir au moins 10% des suffrages des militants. Par ailleurs, ces mouvements se verraient attribuer un budget de fonctionnement total qui ne «peut être inférieur à 30% du montant total de l’aide publique annuelle versée par l’Etat à l’Union».

Cependant, le message a été clarifié par le secrétaire général de l’UMP, Philippe Douste-Blazy qui a estimé que les courants devraient se former non sur «des ambitions personnelles» mais sur «des idées». Il a également fait savoir que les idées fondamentales du futur parti - pour l’Europe, la décentralisation et l’économie sociale de marché - étaient aussi celles des militants de l’UDF. «Pourquoi ne pas venir dans l’UMP afficher ces valeurs et ensuite être majoritaire ?», a-t-il dit. Une pierre de plus dans le jardin de François Bayrou, à la tête de l’UDF, qui a de nouveau ce week-end, lors des universités d’été de son parti, réaffirmé son goût de l'indépendance.



par Clarisse  Vernhes

Article publié le 04/09/2002