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Politique française

Le RPR et DL se fondent dans l’UMP

Les deux partis de droite : le RPR et Démocratie libérale (DL) vont tenir, le 21 septembre, des assises extraordinaires, pour l’un, et un conseil national, pour l’autre, pour entériner leur intégration dans l’Union pour la majorité présidentielle (UMP), le futur grand parti du président de la République, et leur disparition officielle en tant que partis politiques.
Une période s’achève et une autre commence. L’heure des deux grands partis de droite, le RPR (le Rassemblement pour la République) et DL (Démocratie libérale) a sonné. Ils vont se dissoudre officiellement, le 21 septembre, dans l’UMP, la nouvelle formation de droite créée au printemps dernier pour soutenir Jacques Chirac. Le RPR, fondé le 5 décembre 1976 par l’actuel président de la République, et DL qui a vu le jour le 29 juin 1997 sous la houlette d’Alain Madelin, vont donc laisser le champ libre à l'UMP, fruit de la fusion du RPR, de DL et d'une grande partie de l'UDF, qui a remporté les élections législatives de juin, après la réélection de Jacques Chirac à la présidence de la République le 5 mai. La création de l'Union pour la majorité présidentielle, a succédé à l'Union en mouvement (UEM) au lendemain du premier tour de l'élection présidentielle, c’est-à-dire le 22 avril dernier. Toutefois, ce n’est que le 17 novembre, lors d’un congrès fondateur au Bourget, que l’UMP verra le jour officiellement.

Les cadres dirigeants du RPR, parti qui a dominé la droite française depuis un quart de siècle, ont battu la campagne depuis le 4 septembre afin d'expliquer aux militants les raisons de ce sabordage. Quant à Alain Madelin, député d'Ille-et-Vilaine et président de DL, il n'a pas jugé bon d’entamer un tour de France pour rassurer ses militants. En effet, après une brève résistance, il a décidé de fondre sa formation politique dans l’UMP, et préféré s’incliner ; tirant la leçon de son échec à l’élection présidentielle où il a recueilli 3,91% des suffrages, au premier tour. Les centristes, au premier rang desquels, Philippe Douste-Blazy et Jacques Barrot, qui ont choisi de rejoindre la nouvelle formation chiraquienne, tiendront une réunion le 6 octobre prochain.

Un nouveau nom pour la future formation

Le 3 septembre dernier, les dirigeants de l’UMP regroupés autour de leur président intérimaire, Alain Juppé, ont dessiné les statuts de la future formation, dont le nom n’a toujours pas été annoncé. Depuis quelques jours, l’on parle de «L’Union», du «Rassemblement» mais aussi de la «Maison bleue», une proposition pour le moins originale proposée par une petite agence de communication du nord de la France. Jugeant cette dernière trouvaille trop «décoiffante», Philippe Douste-Blazy, député-maire de Toulouse et secrétaire général de l’UMP, aurait une préférence pour «L’Union», tout comme Edouard Balladur. Pour le Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, issu des rangs de DL, il ne faut pas changer un sigle - l’UMP - qui a déjà fait ses preuves. Quoiqu’il en soit, un comité fondateur se réunira le 24 septembre, afin d’étudier les différentes propositions. Et les militants choisiront eux-mêmes le nom de leur parti, le 17 novembre.

Outre l’esquisse de statuts, l’UMP a prévu la constitution de différents courants. Nicolas Dupont-Aignan a d’ores et déjà annoncé la création d’un courant gaulliste souverainiste et Michèle Alliot-Marie, ministre de la Défense et présidente du RPR, a bien l’intention de constituer le sien. Selon les statuts, l’UMP sera dirigé par un triumvirat composé d’un président, d’un vice-président et d’un secrétaire général. Ne ménageant pas le suspense plus avant, Alain Juppé a déjà confirmé qu’il présenterait un «ticket» avec Jean-Claude Gaudin, issu de DL et actuel vice-président et Philippe Douste-Blazy. Une troïka qui semble favorite car elle a le mérite de représenter les différentes familles politiques qui composent l’UMP.

Constituant le gros des troupes, le RPR a toutes les chances de dominer la nouvelle formation qui sera entièrement dévouée au président français Jacques Chirac, réélu le 5 mai dernier pour un mandat de cinq ans, avec près de 82% des voix.

Ecouter également :
Serge Lepeltier, président délégué du RPR, au micro de Pierre Ganz



par Clarisse  Vernhes

Article publié le 20/09/2002