Francophonie
Un sommet sous le signe du dialogue des cultures
Beyrouth doit accueillir du 18 au 20 octobre 2002, le IXe sommet de la Francophonie. Le Liban est le premier pays arabe hôte de cette rencontre dont le thème central est «le dialogue des cultures». Un choix qui prend d’autant plus de signification dans le nouveau contexte international engendré par les attentats meurtriers contre les Etats-Unis, le 11 septembre 2001. Des événements qui avaient entraîné un premier report de la rencontre.
«Ce sommet aura une importance particulière car il traitera du dialogue des cultures et du moyen de faire face au nouveau problème mondial, qui est le dialogue, un dialogue des cultures, des religions et des civilisations», a expliqué Boutros Boutros-Ghali, secrétaire général de la Francophonie. Après l’économie à Hanoï en 1997, la jeunesse à Moncton en 1999, c’est donc au dialogue des cultures que les chefs d’Etat et de gouvernement membres de la communauté francophone vont s’intéresser lors de leur prochain sommet à Beyrouth.
Ce thème n’a pas été choisi au hasard. Le Liban, qui accueille cet événement, est un pays au sein duquel de nombreuses communautés et confessions doivent, de fait, cohabiter. Ravagé par la guerre pendant de longues années, il ne peut vivre en paix qu’à cette condition-là. Comme l’a expliqué Ghassam Salamé, ministre de la Culture en charge de l’organisation du sommet : «Le thème du dialogue des cultures n’est pas académique dans un pays comme le Liban. C’est un défi quotidien, un gage de paix civile».
L’Agence intergouvernementale de la Francophonie a organisé la préparation des débats de Beyrouth autour de ce thème. Notamment en réunissant à Cotonou sous le signe de la «diversité culturelle», une conférence des ministres de la Culture, les 14 et 15 juin 2001. A cette occasion, une déclaration politique dans laquelle les Etats s’engagent, par exemple, à promouvoir la diversité culturelle dans les grands forums internationaux et un plan d’action ont été adoptés. Ces documents doivent être ratifiés par les chefs d’Etat et de gouvernement à Beyrouth qui décideront aussi des moyens accordés à cette action jugée prioritaire.
«Un gage de paix civile»
La diversité culturelle est presque le fonds de commerce de la Francophonie. Communauté explosée géographiquement puisque les Etats membres sont répartis sur les cinq continents, unie simplement par une adhésion à un certain nombre de valeurs véhiculées par une langue commune, le français, elle regroupe des populations dont les traditions et les cultures sont extrêmement différentes. Le plus petit dénominateur commun des Etats francophones est donc bien celui de la culture, dans toute sa diversité. C’est pourquoi la Francophonie veut être en pointe dans le combat contre l’uniformisation culturelle qui pourrait découler de la mondialisation, dont la domination de l’anglo-américain est le signe émergent. Pour Boutros Boutros-Ghali, «un des rôles de la Francophonie, c’est à travers la protection et la défense de la diversité culturelle, de pouvoir démocratiser ou humaniser la mondialisation».
Dans la promotion de la diversité culturelle, il ne faut pas oublier qu’existe aussi un enjeu économique. Notamment pour les pays du Sud, largement majoritaires au sein de la Francophonie. La déclaration de Cotonou insiste d’ailleurs sur ce point : «Nous rappelons que la diversité culturelle contribue à créer les conditions d’un développement durable». Le plan d’action prévoit donc de soutenir les industries culturelles, d’appuyer la formation pour la gestion des biens culturels, d’aider la promotion et la diffusion des créateurs du Sud pour leur permettre l’accès aux marchés internationaux.
A Beyrouth, l’heure sera aussi au bilan. Le grand chantier de la démocratisation sera, évidemment, au cœur des discussions. Dans ce domaine, la Francophonie a adopté, le 3 novembre 2000, la déclaration de Bamako à l’occasion d’un symposium international organisé au Mali et consacré au bilan «des pratiques de la démocratie, des droits et des libertés dans l’espace francophone».
Les sommet fera donc le bilan des actions et des réformes engagées comme celle qui avait été demandée à l’Agence universitaire de la Francophonie, ex-Aupelf-Uref, dont la gestion par le précédent recteur, Michel Guillou, avait été mise en cause à Moncton, entraînant l’éviction de ce dernier et son remplacement par Michèle Gendreau-Massaloux. L’AUF présentera à Beyrouth ses nouveaux statuts, ses premiers résultats et ses ambitions financières alors qu’elle fêtait en 2001 son quarantième anniversaire.
Le IXe sommet de la Francophonie sera aussi un événement politique. Le choix de Beyrouth, première capitale arabe hôte de l’événement, est hautement symbolique. Pour Boutros Boutros-Ghali, «c’est un moment fort dans la vie de l’Organisation internationale de la Francophonie qui va faire se rencontrer les mondes francophone et arabophone mais aussi arabe et africain». Pour Ghassam Salamé, cet événement est également «une occasion exceptionnelle de permettre aux représentants de la diaspora de montrer leur pays aux dirigeants des pays où ils ont élu domicile en Afrique». Le sommet doit aussi participer à «replacer le Liban sur la scène internationale».
Ce thème n’a pas été choisi au hasard. Le Liban, qui accueille cet événement, est un pays au sein duquel de nombreuses communautés et confessions doivent, de fait, cohabiter. Ravagé par la guerre pendant de longues années, il ne peut vivre en paix qu’à cette condition-là. Comme l’a expliqué Ghassam Salamé, ministre de la Culture en charge de l’organisation du sommet : «Le thème du dialogue des cultures n’est pas académique dans un pays comme le Liban. C’est un défi quotidien, un gage de paix civile».
L’Agence intergouvernementale de la Francophonie a organisé la préparation des débats de Beyrouth autour de ce thème. Notamment en réunissant à Cotonou sous le signe de la «diversité culturelle», une conférence des ministres de la Culture, les 14 et 15 juin 2001. A cette occasion, une déclaration politique dans laquelle les Etats s’engagent, par exemple, à promouvoir la diversité culturelle dans les grands forums internationaux et un plan d’action ont été adoptés. Ces documents doivent être ratifiés par les chefs d’Etat et de gouvernement à Beyrouth qui décideront aussi des moyens accordés à cette action jugée prioritaire.
«Un gage de paix civile»
La diversité culturelle est presque le fonds de commerce de la Francophonie. Communauté explosée géographiquement puisque les Etats membres sont répartis sur les cinq continents, unie simplement par une adhésion à un certain nombre de valeurs véhiculées par une langue commune, le français, elle regroupe des populations dont les traditions et les cultures sont extrêmement différentes. Le plus petit dénominateur commun des Etats francophones est donc bien celui de la culture, dans toute sa diversité. C’est pourquoi la Francophonie veut être en pointe dans le combat contre l’uniformisation culturelle qui pourrait découler de la mondialisation, dont la domination de l’anglo-américain est le signe émergent. Pour Boutros Boutros-Ghali, «un des rôles de la Francophonie, c’est à travers la protection et la défense de la diversité culturelle, de pouvoir démocratiser ou humaniser la mondialisation».
Dans la promotion de la diversité culturelle, il ne faut pas oublier qu’existe aussi un enjeu économique. Notamment pour les pays du Sud, largement majoritaires au sein de la Francophonie. La déclaration de Cotonou insiste d’ailleurs sur ce point : «Nous rappelons que la diversité culturelle contribue à créer les conditions d’un développement durable». Le plan d’action prévoit donc de soutenir les industries culturelles, d’appuyer la formation pour la gestion des biens culturels, d’aider la promotion et la diffusion des créateurs du Sud pour leur permettre l’accès aux marchés internationaux.
A Beyrouth, l’heure sera aussi au bilan. Le grand chantier de la démocratisation sera, évidemment, au cœur des discussions. Dans ce domaine, la Francophonie a adopté, le 3 novembre 2000, la déclaration de Bamako à l’occasion d’un symposium international organisé au Mali et consacré au bilan «des pratiques de la démocratie, des droits et des libertés dans l’espace francophone».
Les sommet fera donc le bilan des actions et des réformes engagées comme celle qui avait été demandée à l’Agence universitaire de la Francophonie, ex-Aupelf-Uref, dont la gestion par le précédent recteur, Michel Guillou, avait été mise en cause à Moncton, entraînant l’éviction de ce dernier et son remplacement par Michèle Gendreau-Massaloux. L’AUF présentera à Beyrouth ses nouveaux statuts, ses premiers résultats et ses ambitions financières alors qu’elle fêtait en 2001 son quarantième anniversaire.
Le IXe sommet de la Francophonie sera aussi un événement politique. Le choix de Beyrouth, première capitale arabe hôte de l’événement, est hautement symbolique. Pour Boutros Boutros-Ghali, «c’est un moment fort dans la vie de l’Organisation internationale de la Francophonie qui va faire se rencontrer les mondes francophone et arabophone mais aussi arabe et africain». Pour Ghassam Salamé, cet événement est également «une occasion exceptionnelle de permettre aux représentants de la diaspora de montrer leur pays aux dirigeants des pays où ils ont élu domicile en Afrique». Le sommet doit aussi participer à «replacer le Liban sur la scène internationale».
par Valérie Gas
Article publié le 05/10/2002