Côte d''Ivoire
L’armée reprend Daloa
Quarante-huit heures seulement après le prise de la troisième ville du pays, les soldats rebelles ont apparemment été contraints de la quitter mardi matin, après d’intenses combats.
Daloa, la troisième ville du pays aux mains des rebelles depuis dimanche dernier dernier, a apparemment été reprise mardi matin par les forces armées ivoiriennes (Fanci). Selon des habitants joints au téléphone par l’Agence France Presse, des combats à l’arme lourde se sont poursuivis la majeure partie de la nuit, quatre transports de troupes blindés angolais de type BMP1 ont participé aux combats, et des conseillers techniques angolais ont également appuyé les forces loyalistes du président Gbagbo. Dimanche soir dernier, un Boeing 737 de la compagnie aérienne de Luanda avait atterri à l’aéroport d’Abidjan, après que, dans la matinée, deux transports de troupes équipés de canon eurent été déchargés à l’aéroport militaire de la capitale économique ivoirienne.
D’après l’AFP, mardi midi, un habitant de Daloa résidant à l’ouest de la ville a confirmé que des soldats loyalistes s’y trouvaient et demandaient aux civils de rester chez eux ; tandis qu’un autre situé dans le centre ville affirmait ne voir dans les rues du centre de Daloa ni loyaliste ni mutin. Tous deux ont confirmé la violence des combats et ont parlé de dizaines de morts dans les rangs des loyalistes comme des mutins.
Lundi soir, alors que les combats s’intensifiaient à Daloa, l’un des centres névralgiques de la production de cacao, le président Gbagbo a averti les militaires rebelles qui contrôlent les principales villes du nord du pays, que l’issue de la crise en Côte d’Ivoire se ferait «cette semaine», par le paix ou par la guerre. «Je pense que nous sommes dans une logique de sortie; ou bien on en sortira par la paix, ou bien on en sortira par la guerre», a lancé le chef de l’Etat ivoirien dans un discours radio-télévisé. Laurent Gbagbo a aussi indiqué qu’après la prise de Daloa, il avait ordonné aux troupes loyalistes de conserver leurs positions, en raison de la médiation en cours par la CEDEAO, tant auprès du gouvernement que des mutins qui contrôlent toujours Bouaké, Séguéla et Korhogo.
La première victoire des Fanci depuis le 19 septembre
La reprise de Daloa marque vraisemblablement un tournant militaire dans la guerre en cours entre rebelles et forces loyalistes. Il s’agit de la première victoire des Fanci depuis le 19 septembre, en dehors d’Abidjan. Elle intervient deux jours après le limogeage du ministre de la défense, Moïse Lida Kouassi. Sur le plan économique, elle pourrait avoir des conséquences positives sur le marché mondial du cacao, car la Côte d’Ivoire est le premier producteur au monde de cacao (40% de la production) et Daloa est l’une des principales villes de la «boucle du cacao». De plus Daloa est située en pays bété, la région natale du président Gbagbo.
Il demeure néanmoins que les négociations en cours sont pour l’instant dans l’impasse. Les rebelles demandent désormais le départ du président élu en 2000 et refusent toujours de déposer leurs armes avant la signature d’un éventuel cessez-le-feu, comme le prévoyait les accord signés à Accra, il y a un peu plus d’une semaine. Cet accord précisait notamment que les armes des rebelles devaient être gardées dans des dépôts spéciaux surveillés par les éléments de la CEDEAO.
De son côté le gouvernement français a appelé toutes les parties au conflit à un «cessez-le-feu immédiat» et au dialogue. «Plus que jamais la France appelle l’ensemble des acteurs de cette crise à œuvrer sans tergiverser pour s’engager résolument dans cette voie. Il n’y a pas d’autre solution» a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, François Rivasseau. Celui-ci n’a pas voulu commenter les dernières déclarations des rebelles qui accusent Paris de soutenir le pouvoir central et de freiner deur avance sur le terrain, par le positionnement en plusieurs points du pays de soldats français.
D’après l’AFP, mardi midi, un habitant de Daloa résidant à l’ouest de la ville a confirmé que des soldats loyalistes s’y trouvaient et demandaient aux civils de rester chez eux ; tandis qu’un autre situé dans le centre ville affirmait ne voir dans les rues du centre de Daloa ni loyaliste ni mutin. Tous deux ont confirmé la violence des combats et ont parlé de dizaines de morts dans les rangs des loyalistes comme des mutins.
Lundi soir, alors que les combats s’intensifiaient à Daloa, l’un des centres névralgiques de la production de cacao, le président Gbagbo a averti les militaires rebelles qui contrôlent les principales villes du nord du pays, que l’issue de la crise en Côte d’Ivoire se ferait «cette semaine», par le paix ou par la guerre. «Je pense que nous sommes dans une logique de sortie; ou bien on en sortira par la paix, ou bien on en sortira par la guerre», a lancé le chef de l’Etat ivoirien dans un discours radio-télévisé. Laurent Gbagbo a aussi indiqué qu’après la prise de Daloa, il avait ordonné aux troupes loyalistes de conserver leurs positions, en raison de la médiation en cours par la CEDEAO, tant auprès du gouvernement que des mutins qui contrôlent toujours Bouaké, Séguéla et Korhogo.
La première victoire des Fanci depuis le 19 septembre
La reprise de Daloa marque vraisemblablement un tournant militaire dans la guerre en cours entre rebelles et forces loyalistes. Il s’agit de la première victoire des Fanci depuis le 19 septembre, en dehors d’Abidjan. Elle intervient deux jours après le limogeage du ministre de la défense, Moïse Lida Kouassi. Sur le plan économique, elle pourrait avoir des conséquences positives sur le marché mondial du cacao, car la Côte d’Ivoire est le premier producteur au monde de cacao (40% de la production) et Daloa est l’une des principales villes de la «boucle du cacao». De plus Daloa est située en pays bété, la région natale du président Gbagbo.
Il demeure néanmoins que les négociations en cours sont pour l’instant dans l’impasse. Les rebelles demandent désormais le départ du président élu en 2000 et refusent toujours de déposer leurs armes avant la signature d’un éventuel cessez-le-feu, comme le prévoyait les accord signés à Accra, il y a un peu plus d’une semaine. Cet accord précisait notamment que les armes des rebelles devaient être gardées dans des dépôts spéciaux surveillés par les éléments de la CEDEAO.
De son côté le gouvernement français a appelé toutes les parties au conflit à un «cessez-le-feu immédiat» et au dialogue. «Plus que jamais la France appelle l’ensemble des acteurs de cette crise à œuvrer sans tergiverser pour s’engager résolument dans cette voie. Il n’y a pas d’autre solution» a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, François Rivasseau. Celui-ci n’a pas voulu commenter les dernières déclarations des rebelles qui accusent Paris de soutenir le pouvoir central et de freiner deur avance sur le terrain, par le positionnement en plusieurs points du pays de soldats français.
par Elio Comarin
Article publié le 15/10/2002