Entreprises
Fiat se restructure massivement
Le groupe Fiat, victime de la morosité du marché automobile européen et de l'exacerbation de la concurrence, a annoncé un plan de restructuration portant sur 8100 emplois et 20% de la capacité de production de Fiat Auto. La marque, emblématique de l’Italie, pourrait, dans les deux ans, passer sous la bannière de General Motors (GM).
Le groupe Fiat ne réalise plus que 40% de son chiffre d’affaires dans l’automobile particulière avec sa filiale Fiat Auto. Le reste provient des véhicules industriels, machines agricoles, assurances, services aux entreprises et de la motorisation aéronautique. Il n’empêche, une chute de près de 20% des ventes de Fiat Auto, depuis le début de l’année, a entraîné l’annonce d’un vaste plan de restructuration portant sur 8100 emplois dans l’ensemble du groupe, dont 6700 dans l’automobile soit 21% des effectifs de Fiat Auto. Ces réductions interviennent après un précédent plan de réduction de 2890 emplois sur l’ensemble du groupe, en mai dernier. Le groupe Fiat, qui comptait 224 000 salariés fin 2000 n’en comptait plus que 198 000 fin 2001 et la direction a mis en avant «l’écart important et continu entre capacité de production et volumes de ventes» pour justifier cette nouvelle réduction des effectifs.
Bien que les suppressions de postes prennent la forme de mise en chômage technique de longue durée, avec financement public, ou de départs à la retraite, elles n’en causent pas moins une grande émotion en Italie où plusieurs usines sont menacées. Les syndicats appellent à une grève dans toutes les usines vendredi 11 octobre et chiffrent à 40 000 la perte totale d’emplois si l’on prend en compte la sous-traitance.
Cession à l’américain GM
Le chef du gouvernement Silvio Berlusconi se serait bien passé de cette nouvelle et espère trouver des solutions alternatives à la fermeture totale ou partielle de sites industriels près de Milan et en Sicile. L’avenir de Fiat Auto préoccupe également les autorités italiennes car cette filiale en difficultés est détenue depuis 2000 à 20% par General Motors, avec une option pour vendre les 80% restants à GM à partir de 2004. Le ministre italien de l’industrie Antonio Marzano a émis le souhait «qu’une entreprise automobile de cette taille et historiquement importante soit italienne». Pour lui, le problème de la cession à GM «n’est pas immédiat et n’est même pas en vue».
Telle n’est pas le son de cloche chez le géant américain de l’automobile qui, bien au contraire, se prépare activement à cette éventualité de reprise des marques Fiat, Lancia et Alfa Romeo. Le PDG de GM Rick Wagoner réaffirme que «les considérations stratégiques qui ont amené General mortors à entrer dans Fiat en juin 2000 se révèlent plus actuelles que jamais». Selon lui, «le marché européen n’a pas une structure ou une dimension qui permettent à huit producteurs de cohabiter étant donné aussi la concurrence croissante des Japonais et Coréens».
De fait, la conjoncture du marché de l’automobile n’est pas bonne en Europe. Les constructeurs enregistrent une baisse de 4,5% des ventes, toutes marques confondues, entre le premier semestre 2001 et le premier semestre 2002. Le recul est de 4% en Allemagne et en France, de 9% en Espagne et de plus de 13% en Italie. Alors que plus de 8 millions de véhicules étaient vendus en six mois en 2001, on n’en a plus vendu que 7,7 millions au premier semestre de cette année.
Et cela n’inquiète pas seulement le gouvernement italien. Visitant le Mondial de l’automobile qui se tient actuellement à paris, le Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin a rappelé que ce secteur industriel était essentiel pour l’emploi et «un véritable moteur d’avenir pour notre économie». Il a espéré que les allégements fiscaux décidés en France viendront soutenir la consommation automobile.
Un espoir pour les constructeurs : le salon automobile de Paris a connu dès l’ouverture une hausse sensible de fréquentation par rapport au record de plus de 1,4 millions de visiteurs atteint il y a deux ans, lors de la précédente édition du Mondial de l’automobile.
Bien que les suppressions de postes prennent la forme de mise en chômage technique de longue durée, avec financement public, ou de départs à la retraite, elles n’en causent pas moins une grande émotion en Italie où plusieurs usines sont menacées. Les syndicats appellent à une grève dans toutes les usines vendredi 11 octobre et chiffrent à 40 000 la perte totale d’emplois si l’on prend en compte la sous-traitance.
Cession à l’américain GM
Le chef du gouvernement Silvio Berlusconi se serait bien passé de cette nouvelle et espère trouver des solutions alternatives à la fermeture totale ou partielle de sites industriels près de Milan et en Sicile. L’avenir de Fiat Auto préoccupe également les autorités italiennes car cette filiale en difficultés est détenue depuis 2000 à 20% par General Motors, avec une option pour vendre les 80% restants à GM à partir de 2004. Le ministre italien de l’industrie Antonio Marzano a émis le souhait «qu’une entreprise automobile de cette taille et historiquement importante soit italienne». Pour lui, le problème de la cession à GM «n’est pas immédiat et n’est même pas en vue».
Telle n’est pas le son de cloche chez le géant américain de l’automobile qui, bien au contraire, se prépare activement à cette éventualité de reprise des marques Fiat, Lancia et Alfa Romeo. Le PDG de GM Rick Wagoner réaffirme que «les considérations stratégiques qui ont amené General mortors à entrer dans Fiat en juin 2000 se révèlent plus actuelles que jamais». Selon lui, «le marché européen n’a pas une structure ou une dimension qui permettent à huit producteurs de cohabiter étant donné aussi la concurrence croissante des Japonais et Coréens».
De fait, la conjoncture du marché de l’automobile n’est pas bonne en Europe. Les constructeurs enregistrent une baisse de 4,5% des ventes, toutes marques confondues, entre le premier semestre 2001 et le premier semestre 2002. Le recul est de 4% en Allemagne et en France, de 9% en Espagne et de plus de 13% en Italie. Alors que plus de 8 millions de véhicules étaient vendus en six mois en 2001, on n’en a plus vendu que 7,7 millions au premier semestre de cette année.
Et cela n’inquiète pas seulement le gouvernement italien. Visitant le Mondial de l’automobile qui se tient actuellement à paris, le Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin a rappelé que ce secteur industriel était essentiel pour l’emploi et «un véritable moteur d’avenir pour notre économie». Il a espéré que les allégements fiscaux décidés en France viendront soutenir la consommation automobile.
Un espoir pour les constructeurs : le salon automobile de Paris a connu dès l’ouverture une hausse sensible de fréquentation par rapport au record de plus de 1,4 millions de visiteurs atteint il y a deux ans, lors de la précédente édition du Mondial de l’automobile.
par Francine Quentin
Article publié le 10/10/2002