Maroc
Incendie meurtrier dans une prison d’El Jadida
Cinquante personnes sont mortes, selon un bilan encore provisoire, dans l’incendie qui s’est déclenché dans la nuit de jeudi à vendredi dans la prison de Sidi Moussa à El Jadida, sur le littoral atlantique marocain. Il s’agit de l’incendie le plus meurtrier de l’histoire carcérale du royaume. Les causes du drame n’étaient toujours pas connues samedi après-midi. Les associations de défense des droits de l’homme dénoncent «un scandale» et accusent notamment l’administration pénitentiaire de mauvaise gestion.
L’incendie s’est déclaré peu après minuit dans la nuit de jeudi à vendredi et a surpris les détenus dans leur sommeil. Le feu a pris dans un pavillon puis la fumée s’est propagée à trois autres bâtiments de cette prison construite il y a huit ans et surpeuplée puisque 1313 personnes y étaient incarcérées pour une capacité de 940 places. Les pompiers ont mis plus de quatre heures à maîtriser le sinistre. Selon le gouverneur de la ville, Mohamed Fassi Fihri, le lourd bilan est sans doute dû à des émissions de gaz toxiques provoquées notamment par la combustion des matelas en matière synthétique. Il a toutefois admis que les gardiens de nuit, évaluant mal la gravité de l’incident, avaient «hésité avant d’ouvrir les portes», ce qui a sans doute contribué à aggraver la situation. Quarante deux personnes, dont trois fonctionnaires de l’administration pénitentiaire, étaient toujours hospitalisés samedi.
Après avoir affirmé que le drame était dû à un court-circuit, les autorités se sont rétractées, déclarant que les conditions du sinistre étaient «d’origine indéterminée». Un enquête a certes été ouverte mais quarante-huit heures après le déclenchement de l’incendie, les familles n’étaient toujours pas tenues au courant.
Colère des militants de droits de l’homme
Ce sinistre, et surtout le nombre important de victimes –il s’agit de l’incendie le plus meurtrier de l’histoire carcéral du royaume–, a suscité la colère et l’indignation des militants de droits de l’homme. Le président de l’Observatoire marocain des prisons –un organisme indépendant– a ainsi affirmé que ce drame était «un scandale humanitaire sans précédent résultant très certainement d’un manque d’entretien». Me Abderrahim Jamaï, qui s’est plaint de n’avoir pas été autorisé à se rendre sur les lieux du drame, a même appelé à la démission du ministre marocain de la Justice, Omar Azziman. «Ce n’est pas uniquement la surpopulation et la vétusté des prisons qui est en cause, c’est aussi le comportement inhumain de l’administration pénitentiaire et la violation permanente des règles minimum de détention prévues par les Nations unies», s’est également insurgé l’avocat.
Les conditions carcérales sont régulièrement dénoncées par les organisations marocaines de défense de droits de l’homme. Alors que le nombre de détenus a presque doublé en dix ans, atteignant plus de 57 000 en 2001 pour des prisons censées accueillir 40 000 personnes, la population carcérale a encore augmenté de 12% en 2002. Les prisons marocaines accueillent ainsi chaque année 5 000 nouveaux arrivants sans que de nouvelles infrastructures puissent les absorber. La violence, les trafics en tout genre et les abus sont en outre monnaie courante dans ces établissements.
Après avoir affirmé que le drame était dû à un court-circuit, les autorités se sont rétractées, déclarant que les conditions du sinistre étaient «d’origine indéterminée». Un enquête a certes été ouverte mais quarante-huit heures après le déclenchement de l’incendie, les familles n’étaient toujours pas tenues au courant.
Colère des militants de droits de l’homme
Ce sinistre, et surtout le nombre important de victimes –il s’agit de l’incendie le plus meurtrier de l’histoire carcéral du royaume–, a suscité la colère et l’indignation des militants de droits de l’homme. Le président de l’Observatoire marocain des prisons –un organisme indépendant– a ainsi affirmé que ce drame était «un scandale humanitaire sans précédent résultant très certainement d’un manque d’entretien». Me Abderrahim Jamaï, qui s’est plaint de n’avoir pas été autorisé à se rendre sur les lieux du drame, a même appelé à la démission du ministre marocain de la Justice, Omar Azziman. «Ce n’est pas uniquement la surpopulation et la vétusté des prisons qui est en cause, c’est aussi le comportement inhumain de l’administration pénitentiaire et la violation permanente des règles minimum de détention prévues par les Nations unies», s’est également insurgé l’avocat.
Les conditions carcérales sont régulièrement dénoncées par les organisations marocaines de défense de droits de l’homme. Alors que le nombre de détenus a presque doublé en dix ans, atteignant plus de 57 000 en 2001 pour des prisons censées accueillir 40 000 personnes, la population carcérale a encore augmenté de 12% en 2002. Les prisons marocaines accueillent ainsi chaque année 5 000 nouveaux arrivants sans que de nouvelles infrastructures puissent les absorber. La violence, les trafics en tout genre et les abus sont en outre monnaie courante dans ces établissements.
par Mounia Daoudi
Article publié le 02/11/2002