Télécommunications
L’i-mode : A nous la France
Comme annoncé, en avril dernier, lors de sa candidature officielle à une licence de téléphonie mobile de troisième génération (UMTS), Bouygues Telecom lance en France les services multimedia mobiles «i-mode».
Branle-bas de combat au pays de l’Internet sans fil. Le troisième opérateur français de téléphonie mobile Bouygues commercialise ses premiers services i-mode, une technologie qui permet de transporter des données multimedia sur son mobile. Dans cette difficile et coûteuse aventure qu’est la téléphonie mobile troisième génération, Bouygues a trouvé un allié de poids en la personne du géant japonais des télécoms NTT DoCoMo, père de l’i-mode, qui compte près de 33 millions d’utilisateurs dans l’archipel. L’opérateur NTT apporte les brevets, le savoir-faire et la technologie nécessaires pour lancer les services i-mode en France, sur les réseaux GPRS (téléphonie type 2,5G), puis UMTS (3G). Le Français verse des royalties.
Une alliance qui s’inscrit dans le cadre de l’internationalisation des activités de NTT. Depuis deux ans, ce groupe multiplie les acquisitions à l’étranger. Aux Etats-Unis, l’offensive prend corps avec la signature avec ATT Wireless. En Asie avec l’opérateur Hutchinson Telephone. En Europe, NTT s’est rapproché de l’opérateur néerlandais KPN et son homologue italien Tim, tous deux détenteurs de licence UMTS. C’est dans le même ordre d’idées que NTT s’est fait complice de l’opérateur français. Et Martin Bouygues d’argumenter que «Le passage de l'Internet vers le mobile est infiniment plus facile sur l’i-mode que sur le Wap. C'est la raison de son succès.» Toujours selon lui: «l’i-mode serait si performant sur la technologie GPRS qu’il rendrait le développement de l’UMTS moins urgent».
Des terminaux pour moins de 100 euros
L’i-mode a réussi là où le Wap a échoué. Sa principale originalité réside dans le fait que ce service offre un modèle de facturation ingénieux : une tarification au forfait. L’abonnement de base est modique, l’accès à de nombreux sites reste gratuit mais certains contenus spécifiques (transactions bancaires, transferts de photos, jeux en ligne ou réservation de billets d’avion ou de concert) sont payants. Ce n’est pas le seul de ses avantages… Il faut savoir également que ce service d’Internet mobile offre une connexion permanente. En effet, l’i-mode utilise une transmission dite «en mode paquets» qui permet un paiement en fonction du volume de données échangées et non au temps de connexion, ce qui en fait un moyen de communication moins coûteux. Connecté en permanence, l’utilisateur accède aux services i-mode dès qu’il se trouve dans une zone couverte par le réseau. L’utilisateur peut, par exemple, recevoir des messages en continu, nul besoin de se connecter sur une messagerie. Autre raison du succès : son langage est une version simplifiée du système HTML. Les fournisseurs de contenus souhaitant être accessibles depuis un terminal i-mode n’ont besoin que de reformater un peu leur site et le rendre un peu compact.
Le terminal c’est la moitié du succès, estime les experts. Une meilleure ergonomie du téléphone mobile avec des écrans plus grands et en couleur, davantage de services plus proches de la réalité des consommateurs. Bouygues Telecom n’a rien n’est laissé au hasard. Les deux premiers combinés couleur i-mode, fabriqués par NEC et Toshiba, coûtent moins de 100 euros. La facturation des services se rapproche du Kiosque du Minitel (type services multimédias : Trafic, météo, guide localisé, programme de sorties, informations, jeux en réseau), Bouygues Telecom se chargeant du recouvrement et reversant 86% des revenus aux éditeurs de contenus. L'accès à l'i-mode - réservés aux détenteurs d'un forfait mensuel de deux heures et plus- est facturé 3 euros par mois, auquel s’ajoute le coût des données transmises et le prix de prix des abonnements pour accéder à certains sites.
Reste à savoir si l’i-mode japonais sera un succès en France. Car si cette technologie a séduit près d’un quart de la population nippone, elle doit encore faire ses preuves auprès du public européen. KPN Mobile enregistre en Allemagne et aux Pays-Bas seulement 180 000 utilisateurs. La partie n’est pas encore gagnée par Bouygues Telecom. Ses concurrents SFR (filiale de Vivendi Universal) et Orange (filiale de France Télécom) ont également lancé des terminaux multimedia GPRS commercialisés entre 200 et 400 euros.
Une alliance qui s’inscrit dans le cadre de l’internationalisation des activités de NTT. Depuis deux ans, ce groupe multiplie les acquisitions à l’étranger. Aux Etats-Unis, l’offensive prend corps avec la signature avec ATT Wireless. En Asie avec l’opérateur Hutchinson Telephone. En Europe, NTT s’est rapproché de l’opérateur néerlandais KPN et son homologue italien Tim, tous deux détenteurs de licence UMTS. C’est dans le même ordre d’idées que NTT s’est fait complice de l’opérateur français. Et Martin Bouygues d’argumenter que «Le passage de l'Internet vers le mobile est infiniment plus facile sur l’i-mode que sur le Wap. C'est la raison de son succès.» Toujours selon lui: «l’i-mode serait si performant sur la technologie GPRS qu’il rendrait le développement de l’UMTS moins urgent».
Des terminaux pour moins de 100 euros
L’i-mode a réussi là où le Wap a échoué. Sa principale originalité réside dans le fait que ce service offre un modèle de facturation ingénieux : une tarification au forfait. L’abonnement de base est modique, l’accès à de nombreux sites reste gratuit mais certains contenus spécifiques (transactions bancaires, transferts de photos, jeux en ligne ou réservation de billets d’avion ou de concert) sont payants. Ce n’est pas le seul de ses avantages… Il faut savoir également que ce service d’Internet mobile offre une connexion permanente. En effet, l’i-mode utilise une transmission dite «en mode paquets» qui permet un paiement en fonction du volume de données échangées et non au temps de connexion, ce qui en fait un moyen de communication moins coûteux. Connecté en permanence, l’utilisateur accède aux services i-mode dès qu’il se trouve dans une zone couverte par le réseau. L’utilisateur peut, par exemple, recevoir des messages en continu, nul besoin de se connecter sur une messagerie. Autre raison du succès : son langage est une version simplifiée du système HTML. Les fournisseurs de contenus souhaitant être accessibles depuis un terminal i-mode n’ont besoin que de reformater un peu leur site et le rendre un peu compact.
Le terminal c’est la moitié du succès, estime les experts. Une meilleure ergonomie du téléphone mobile avec des écrans plus grands et en couleur, davantage de services plus proches de la réalité des consommateurs. Bouygues Telecom n’a rien n’est laissé au hasard. Les deux premiers combinés couleur i-mode, fabriqués par NEC et Toshiba, coûtent moins de 100 euros. La facturation des services se rapproche du Kiosque du Minitel (type services multimédias : Trafic, météo, guide localisé, programme de sorties, informations, jeux en réseau), Bouygues Telecom se chargeant du recouvrement et reversant 86% des revenus aux éditeurs de contenus. L'accès à l'i-mode - réservés aux détenteurs d'un forfait mensuel de deux heures et plus- est facturé 3 euros par mois, auquel s’ajoute le coût des données transmises et le prix de prix des abonnements pour accéder à certains sites.
Reste à savoir si l’i-mode japonais sera un succès en France. Car si cette technologie a séduit près d’un quart de la population nippone, elle doit encore faire ses preuves auprès du public européen. KPN Mobile enregistre en Allemagne et aux Pays-Bas seulement 180 000 utilisateurs. La partie n’est pas encore gagnée par Bouygues Telecom. Ses concurrents SFR (filiale de Vivendi Universal) et Orange (filiale de France Télécom) ont également lancé des terminaux multimedia GPRS commercialisés entre 200 et 400 euros.
par Myriam Berber
Article publié le 19/11/2002