Télécommunications
Les enjeux du téléphone de 3ème génération
C'est aujourd’hui en France la date-limite de dépôt des candidatures pour l'UMTS, la téléphonie mobile de troisième génération. Le groupe Bouygues a déposé mercredi son dossier au siège de l’Autorité de régulation des télécommunications (ART), le troisième et dernier après Vivendi et France Telecom. Une quatrième licence ne trouvera pas preneur. Le ministère de l’Economie et des Finances devrait donc attribuer prochainement à Bouygues une licence de téléphonie mobile 3G. Plusieurs interrogations pèsent sur les services propres aux réseaux GPRS ou UMTS. Vincent Poulbère, chercheur à l’Idate, un institut spécialisé dans les télécoms revient sur la nature des services générés par la «troisième génération» de mobiles.
RFI: La «troisième génération» (3G) ouvre des horizons très larges en matière de services. Quels sont-ils?
Vincent Poulbère: Si on regarde du côté du Japon et de la Corée du Sud, la vidéo sur les mobiles reste l’apport majeur de la 3G. Avec des applications de visioconférence de mobile à mobile, de téléchargements de clips vidéo, de webcams (type streaming live) et de messageries multimédia. En réalité, la 3G n’est qu’une évolution permettant d’enrichir le contenu de services développés sur des réseaux type 2,5G (technologie GPRS-General Packet Radio System). On a tendance à parler d’«évolution» pour la 3G et de «révolution» pour le GPRS. La 3G apporte de la capacité aux opérateurs, des débits accrus et une meilleure gestion de la qualité de services. Mais la technologie GPRS (transmission en mode paquets permettant un paiement en fonction du volume de données chargées) va, elle, permettre la création de nouveaux services multimédias et de nouveaux modèles économiques. En résumé, la 3G, c’est d’abord un enrichissement de services qui seront développés sur des réseaux moins performants.
RFI: Pour l’utilisateur final, l’UMTS est de l’ordre du long terme. La technologie intermédiaire le GPRS devrait arriver mi-2002. Ces nouveaux services qui sont censés accompagner le téléphone du futur sont-ils prêts?
Vincent Poulbère: Ces services précédemment cités existent déjà commercialement sur des marchés plus développés que l’Europe comme le Japon ou la Corée du Sud. A l’heure actuelle, sur le marché européen, il est très peu question de vidéos. On trouve cependant des téléchargements de jeux, des services de consultations d’informations, des services basés sur des contenus textuels et imagés, avec du son également. Il faudra attendre le mobile troisième génération pour que la vidéo se généralise.
L’Internet mobile sur réseau GPRS n’est encore qu’un marché de niche. Il y a très peu de services mobiles de données qui sont passés sur le marché de masse. Les seuls services qui sont passés sur le marché de masse, sont essentiellement basés sur du SMS (mini-messages, transport de sonneries ou de logos, services de chats et forums). Ces services SMS génèrent désormais des volumes importants et représentent des revenus élevés pour les opérateurs.
Les services GPRS disponibles aujourd’hui s’adressent surtout au marché professionnel, et visent à fournir des services de bureau mobile. Avec des applications professionnelles du type messagerie, consultation Intranet, gestion de données personnelles, accès aux bases de données de son entreprise. Enfin pour le marché grand public, il faut noter le récent lancement des services i-mode en Allemagne et aux Pays-Bas.
RFI: Les besoins du public ont-ils clairement été identifiés en matière de mobile de troisième génération?
Vincent Poulbère: Il y a des besoins identifiés, mais on n’a aucune assurance que ces besoins vont, dans le futur, constituer l’essentiel du marché. Par exemple, lors du lancement du GSM, personne ne pensait que le GSM allait constituer un marché de masse. Le besoin n’avait pas été identifié en tant que tel dans la population. De même, le succès des SMS n’avait pas été anticipé. L’espérance autour de la 3G ne se fonde pas sur des besoins clairement identifiés, mais plutôt sur l’espoir de créer un besoin chez les abonnés mobiles. Si on se base sur l’exemple du Japon, souvent cité en référence, on voit en qualité de «driver» sur le marché européen : la messagerie multimédia. Nos clients en ont besoin. Cette demande se fonde d’une part, sur l’observation du succès du SMS et d’autre part, du succès au Japon de services de type téléphone mobile avec appareil photo intégré, qui permet de prendre une photo et de l’envoyer instantanément.
Vincent Poulbère: Si on regarde du côté du Japon et de la Corée du Sud, la vidéo sur les mobiles reste l’apport majeur de la 3G. Avec des applications de visioconférence de mobile à mobile, de téléchargements de clips vidéo, de webcams (type streaming live) et de messageries multimédia. En réalité, la 3G n’est qu’une évolution permettant d’enrichir le contenu de services développés sur des réseaux type 2,5G (technologie GPRS-General Packet Radio System). On a tendance à parler d’«évolution» pour la 3G et de «révolution» pour le GPRS. La 3G apporte de la capacité aux opérateurs, des débits accrus et une meilleure gestion de la qualité de services. Mais la technologie GPRS (transmission en mode paquets permettant un paiement en fonction du volume de données chargées) va, elle, permettre la création de nouveaux services multimédias et de nouveaux modèles économiques. En résumé, la 3G, c’est d’abord un enrichissement de services qui seront développés sur des réseaux moins performants.
RFI: Pour l’utilisateur final, l’UMTS est de l’ordre du long terme. La technologie intermédiaire le GPRS devrait arriver mi-2002. Ces nouveaux services qui sont censés accompagner le téléphone du futur sont-ils prêts?
Vincent Poulbère: Ces services précédemment cités existent déjà commercialement sur des marchés plus développés que l’Europe comme le Japon ou la Corée du Sud. A l’heure actuelle, sur le marché européen, il est très peu question de vidéos. On trouve cependant des téléchargements de jeux, des services de consultations d’informations, des services basés sur des contenus textuels et imagés, avec du son également. Il faudra attendre le mobile troisième génération pour que la vidéo se généralise.
L’Internet mobile sur réseau GPRS n’est encore qu’un marché de niche. Il y a très peu de services mobiles de données qui sont passés sur le marché de masse. Les seuls services qui sont passés sur le marché de masse, sont essentiellement basés sur du SMS (mini-messages, transport de sonneries ou de logos, services de chats et forums). Ces services SMS génèrent désormais des volumes importants et représentent des revenus élevés pour les opérateurs.
Les services GPRS disponibles aujourd’hui s’adressent surtout au marché professionnel, et visent à fournir des services de bureau mobile. Avec des applications professionnelles du type messagerie, consultation Intranet, gestion de données personnelles, accès aux bases de données de son entreprise. Enfin pour le marché grand public, il faut noter le récent lancement des services i-mode en Allemagne et aux Pays-Bas.
RFI: Les besoins du public ont-ils clairement été identifiés en matière de mobile de troisième génération?
Vincent Poulbère: Il y a des besoins identifiés, mais on n’a aucune assurance que ces besoins vont, dans le futur, constituer l’essentiel du marché. Par exemple, lors du lancement du GSM, personne ne pensait que le GSM allait constituer un marché de masse. Le besoin n’avait pas été identifié en tant que tel dans la population. De même, le succès des SMS n’avait pas été anticipé. L’espérance autour de la 3G ne se fonde pas sur des besoins clairement identifiés, mais plutôt sur l’espoir de créer un besoin chez les abonnés mobiles. Si on se base sur l’exemple du Japon, souvent cité en référence, on voit en qualité de «driver» sur le marché européen : la messagerie multimédia. Nos clients en ont besoin. Cette demande se fonde d’une part, sur l’observation du succès du SMS et d’autre part, du succès au Japon de services de type téléphone mobile avec appareil photo intégré, qui permet de prendre une photo et de l’envoyer instantanément.
par Propos recueillis par Myriam Berber
Article publié le 16/05/2002