Guinée
L’opposition éclatée
Les élections législatives du 30 juin dernier ont révélé de profondes divisions dans les rangs de l’opposition. Un Front républicain pour l’alternance démocratique (FRAD) regroupant la plupart des partis d’opposition avait appelé au boycott, sauf l’Union pour le progrès et le renouveau (UPR), qui compte aujourd’hui 20 députés dans la nouvelle assemblée. Ce score de l’UPR a troublé l’opposition.
L’opposition en Guinée s’était retrouvée, un instant, dans des actions communes en soutien au leader RPG (Rassemblement du peuple de Guinée), Alpha Condé, député mais néanmoins emprisonné malgré son immunité parlementaire. L’entente cordiale contre le pouvoir du général Lansana Conté n’a pas été au-delà des beaux discours sur la défense de la liberté d’expression et du rejet d’un Etat policier comme la Guinée l’a connu dans un passé récent. Très rapidement les dissensions ont éclaté au grand jour lorsque les partis politiques devaient mesurer individuellement leur popularité. Le premier test a été les élections législatives boycotté par le FRAD, mais auxquelles l’UPR de Siradiou Diallo participe. Dans l’Assemblée sortante le PRG tout seul comptait plus de députés que tous les autres partis d’opposition réunis. Il était incontestablement le chef de file de l’opposition politique et parlementaire. Mais au sein du FRAD, Alpha Condé et son parti ont jugé que les conditions minimum pour des élections saines n’étaient pas réunies.
Siradiou Diallo se dissocie de cette approche et fustige la politique de la chaise vide. «A la rigueur, on peut, peut-être boycotter l’élection présidentielle, parce que là il n’y a qu’un gagne ou qui perd. Mais il faut que la voix du parti, que ses idées soient exprimées dans l’hémicycle. Même si elle peut pas remettre en cause la majorité en place», déclare-t-il dans une interview accordée à Jeune Afrique l’Intelligent. Cette analyse est partagée par nombre d’opposants guinéens qui regardent avec regret et amertume le score réalisé par l’UPR: 20 députés sur les 114 que compte l’assemblée nationale. Le Parti de l’unité et du progrès (PUP) du président Lansana Conté remporte 85 sièges et quatre autres partis se partagent les neuf sièges restants. Mais l’Union pour le progrès de Guinée (UPG) de Jean-Marie Doré qui compte trois députés menacent déjà de ne pas siéger dans la nouvelle assemblée. Ce parti conteste les résultats du scrutin du 30 juin dernier.
Alpha Condé contesté
Les divisions dans les rangs de l’opposition se sont accentuées du fait de la naissance d’un nouveau parti politique en Guinée. Mamadou Bâ, ancien président d’honneur de l’UPR, présidé Siradiou Diallo, a pris la tête d’un nouveau parti, l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), le 19 octobre. Mamadou Bâ présidait déjà un parti, l’Union pour la nouvelle république (UNR) avant de conclure un mariage avec le Parti pour le renouveau et le progrès (PRP) de Siradiou Diallo en 1998. De ce mariage est né l’UPR, aujourd’hui parti leader de l’opposition parlementaire. La participation au scrutin législatif du 30 juin a poussé au divorce entre les deux leaders. Au sein du parti d’Alpha Condé (RPG), anciennement principal mouvement d’opposition, apparaît aussi une fronde. Un groupe dit «des responsables et cadres du RPG en Europe» s’est fendu le 9 novembre dernier d’un communiqué à l’endroit de la direction du parti. Tout en renouvelant leur confiance à Alpha Condé, ces «cadres» critiquent tout même la conduite de la politique générale du mouvement et aussi certaines prises de position «du président» (Alpha Condé).
Le soutien, clairement annoncé d’Alpha Condé au président Laurent Gbagbo de Côte d’Ivoire dans la crise que traverse ce pays a été qualifié d’indélicat par ce groupe de contestataires qui réclament par ailleurs la création d’un vrai bureau politique. Cet organe central devrait encadrer les choix politiques du parti, alors que selon eux, le mouvement a tendance à se ranger derrière l’opinion du président. Faux, déclare Alpha Condé lui-même lors d’une conférence de presse le 19 novembre devant la presse étrangère à Paris. «Mon communiqué de soutien à Laurent Gbagbo a été mal lu et mal compris. Bien sûr, je n’approuve pas les massacres de populations du fait de leur appartenance ethnique, je suis contre l’Ivoirité, mais je soutiens un gouvernement légal. Je rejette la contestation par les armes. Elle entraîne un cycle sans fin» précise-t-il.
Pour lui les diverses appréciations au sein d’un même parti alimentent le débat, mais elles deviennent nuisibles quand elles sont mues par des querelles de personnes pour une quête de pouvoir. Par ailleurs, il justifie le boycott des législatives par la clarification du débat politique en Guinée et refuse de croire en la faiblesse de l’opposition politique minée par des querelles internes en précisant que «les conditions sont réunies pour une alternance politique en Guinée».
Siradiou Diallo se dissocie de cette approche et fustige la politique de la chaise vide. «A la rigueur, on peut, peut-être boycotter l’élection présidentielle, parce que là il n’y a qu’un gagne ou qui perd. Mais il faut que la voix du parti, que ses idées soient exprimées dans l’hémicycle. Même si elle peut pas remettre en cause la majorité en place», déclare-t-il dans une interview accordée à Jeune Afrique l’Intelligent. Cette analyse est partagée par nombre d’opposants guinéens qui regardent avec regret et amertume le score réalisé par l’UPR: 20 députés sur les 114 que compte l’assemblée nationale. Le Parti de l’unité et du progrès (PUP) du président Lansana Conté remporte 85 sièges et quatre autres partis se partagent les neuf sièges restants. Mais l’Union pour le progrès de Guinée (UPG) de Jean-Marie Doré qui compte trois députés menacent déjà de ne pas siéger dans la nouvelle assemblée. Ce parti conteste les résultats du scrutin du 30 juin dernier.
Alpha Condé contesté
Les divisions dans les rangs de l’opposition se sont accentuées du fait de la naissance d’un nouveau parti politique en Guinée. Mamadou Bâ, ancien président d’honneur de l’UPR, présidé Siradiou Diallo, a pris la tête d’un nouveau parti, l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), le 19 octobre. Mamadou Bâ présidait déjà un parti, l’Union pour la nouvelle république (UNR) avant de conclure un mariage avec le Parti pour le renouveau et le progrès (PRP) de Siradiou Diallo en 1998. De ce mariage est né l’UPR, aujourd’hui parti leader de l’opposition parlementaire. La participation au scrutin législatif du 30 juin a poussé au divorce entre les deux leaders. Au sein du parti d’Alpha Condé (RPG), anciennement principal mouvement d’opposition, apparaît aussi une fronde. Un groupe dit «des responsables et cadres du RPG en Europe» s’est fendu le 9 novembre dernier d’un communiqué à l’endroit de la direction du parti. Tout en renouvelant leur confiance à Alpha Condé, ces «cadres» critiquent tout même la conduite de la politique générale du mouvement et aussi certaines prises de position «du président» (Alpha Condé).
Le soutien, clairement annoncé d’Alpha Condé au président Laurent Gbagbo de Côte d’Ivoire dans la crise que traverse ce pays a été qualifié d’indélicat par ce groupe de contestataires qui réclament par ailleurs la création d’un vrai bureau politique. Cet organe central devrait encadrer les choix politiques du parti, alors que selon eux, le mouvement a tendance à se ranger derrière l’opinion du président. Faux, déclare Alpha Condé lui-même lors d’une conférence de presse le 19 novembre devant la presse étrangère à Paris. «Mon communiqué de soutien à Laurent Gbagbo a été mal lu et mal compris. Bien sûr, je n’approuve pas les massacres de populations du fait de leur appartenance ethnique, je suis contre l’Ivoirité, mais je soutiens un gouvernement légal. Je rejette la contestation par les armes. Elle entraîne un cycle sans fin» précise-t-il.
Pour lui les diverses appréciations au sein d’un même parti alimentent le débat, mais elles deviennent nuisibles quand elles sont mues par des querelles de personnes pour une quête de pouvoir. Par ailleurs, il justifie le boycott des législatives par la clarification du débat politique en Guinée et refuse de croire en la faiblesse de l’opposition politique minée par des querelles internes en précisant que «les conditions sont réunies pour une alternance politique en Guinée».
par Didier Samson
Article publié le 20/11/2002