Côte d''Ivoire
Evacuation des étrangers de la région ouest
Les négociations entre les protagonistes ivoiriens vont être relancées à Lomé, après la remise de nouvelles propositions du MPCI sur le projet d’accord de paix de la CEDEAO. Toutefois, des échanges de tirs ont eu lieu ces derniers jours entre rebelles de l'Ouest ivoirien et soldats français. Cela a eu pour conséquence l'évacuation par les militaires français des ressortissants étrangers de la région de Man et Danané, contrôlée par les rebelles.
De notre correspondant à Lomé
Les militaires français de l'opération Licorne se retiraient dimanche de l'aéroport de Man dans l'Ouest de la Côte d'Ivoire, après avoir évacué 160 étrangers, Français, Libanais ou Africains, de cette région tenue par deux nouveaux mouvements hostiles au président Gbagbo. Cette opération menée par la force française chargée, depuis le 22 septembre, d'assurer la protection des étrangers en Côte d'Ivoire, a fait 10 morts parmi les rebelles et un blessé français.
Pendant ce temps, le président ivoirien Laurent Gbagbo, dont le pays est en crise depuis deux mois et demi, s’apprête à rencontrer mardi à Bamako son homologue burkinabè, Blaise Compaoré, au moment où le Groupe de contact de la CEDEAO tente de relancer à Lomé les négociations interivoiriennes. L’initiative de la rencontre de Bamako, de source proche de la médiation, est une décision prise le 23 octobre dernier lors de la réunion du Groupe de contact à Abidjan. Par rapport aux pourparlers de Lomé, de nouvelles propositions faites par les rebelles du Mouvement patriotique de Côte d’Ivoire (MPCI) ont été remises samedi à la médiation. «Le document que nous venons de remettre obéit à un schéma», a tout simplement déclaré Konaté Sididi, porte-parole du MPCI, avant de rappeler qu’ils avaient déjà fait «des propositions de sortie de crise qui avaient été rejetées par la médiation, non pas sur le fond mais sur la forme».
Jeudi, la médiation de la CEDEAO, coordonnée par le président togolais, Gnassingbé Eyadéma, a rejeté des propositions faites par le MPCI sur un gouvernement de transition et de nouvelles élections, estimant qu’elles étaient «en retrait par rapport au document de synthèse» soumis par la médiation. Intitulé «Propositions de sortie de crise du MPCI», le document introduit jeudi soir par le MPCI à la médiation propose la mise en place d’organes de transition, sous l’égide de la communauté internationale, constitués d’une structure suprême dénommée le Comité de concorde national (CCN), et d’un gouvernement de transition. Le MPCI, d’après le document, insiste sur l’implication «permanente» de la communauté internationale, notamment les Nations Unies et l’Union européenne, «avec pouvoir de suspendre l’assistance internationale octroyée à la Côte d’Ivoire». Le gouvernement de transition aura notamment pour mission d’organiser des élections générales «libres et démocratiques», et de revoir la loi sur la nationalité. Il devra également mettre en place une commission mixte d’experts militaires nationaux et internationaux chargés de proposer des réformes de l’armée «afin d’en faire une armée véritablement nationale». Le président togolais qui fait appel à «la bonne foi» des rebelles ivoiriens, estime que «quelles que soient les circonstances dans lesquelles le président Laurent Gbagbo est élu, la médiation n’a pas reçu mandat de le faire partir». «On tourne en rond et des populations sont en train de mourir», a fait observer le chef de l’Etat togolais.
Le MPIGO «pas concerné»
Alors que se prépare la rencontre entre Laurent Gbagbo et Blaise Compaoré, dont le pays est régulièrement accusé par le pouvoir et la presse gouvernementale ivoiriens d’être derrière la rébellion armée qui tient la moitié nord du pays, un mouvement, se réclamant du général Robert Guéi, tué le 19 septembre aux premières heures de l'insurrection, s’est déclenché dans l’ouest de la Côte d’Ivoire, ajoutant ainsi à des discussions déjà complexes sur les revendications politiques du MCPI (branche politique de la rébellion). Le président Eyadéma a dépêché une délégation composée du représentant de l’Union africaine, Miguel Trovoada, et du ministre togolais de la Défense, le général Assani Tidjani, pour s’enquérir auprès d’Abidjan de l’évolution de la situation. Le Mouvement patriotique ivoirien du grand ouest (MPIGO), du nom de la nouvelle rébellion ivoirienne, affirme n’être pas concerné par l’accord de cessez-le-feu entre Abidjan et le MPCI et que son objectif est de marcher sur la capitale ivoirienne.
Accusées par le MPCI d’avoir rompu le cessez-le-feu en vigueur depuis le 18 octobre dernier, les troupes loyalistes devront dorénavant s’attendre à des combats sur plusieurs fronts. Vendredi à Lomé, le MPCI a clairement affirmé ne pas pouvoir «tolérer davantage une quelconque attaque ou violation du cessez-le-feu». Dans une déclaration à la médiation togolaise et au Groupe de contact de la CEDEAO, le secrétaire général, Guillaume Kigbafori Soro, a indiqué que son mouvement «se verra dans l’obligation de recourir aux armes si rien n’est entrepris pour arrêter les attaques contre la population civile et contre ses positions».
Les militaires français de l'opération Licorne se retiraient dimanche de l'aéroport de Man dans l'Ouest de la Côte d'Ivoire, après avoir évacué 160 étrangers, Français, Libanais ou Africains, de cette région tenue par deux nouveaux mouvements hostiles au président Gbagbo. Cette opération menée par la force française chargée, depuis le 22 septembre, d'assurer la protection des étrangers en Côte d'Ivoire, a fait 10 morts parmi les rebelles et un blessé français.
Pendant ce temps, le président ivoirien Laurent Gbagbo, dont le pays est en crise depuis deux mois et demi, s’apprête à rencontrer mardi à Bamako son homologue burkinabè, Blaise Compaoré, au moment où le Groupe de contact de la CEDEAO tente de relancer à Lomé les négociations interivoiriennes. L’initiative de la rencontre de Bamako, de source proche de la médiation, est une décision prise le 23 octobre dernier lors de la réunion du Groupe de contact à Abidjan. Par rapport aux pourparlers de Lomé, de nouvelles propositions faites par les rebelles du Mouvement patriotique de Côte d’Ivoire (MPCI) ont été remises samedi à la médiation. «Le document que nous venons de remettre obéit à un schéma», a tout simplement déclaré Konaté Sididi, porte-parole du MPCI, avant de rappeler qu’ils avaient déjà fait «des propositions de sortie de crise qui avaient été rejetées par la médiation, non pas sur le fond mais sur la forme».
Jeudi, la médiation de la CEDEAO, coordonnée par le président togolais, Gnassingbé Eyadéma, a rejeté des propositions faites par le MPCI sur un gouvernement de transition et de nouvelles élections, estimant qu’elles étaient «en retrait par rapport au document de synthèse» soumis par la médiation. Intitulé «Propositions de sortie de crise du MPCI», le document introduit jeudi soir par le MPCI à la médiation propose la mise en place d’organes de transition, sous l’égide de la communauté internationale, constitués d’une structure suprême dénommée le Comité de concorde national (CCN), et d’un gouvernement de transition. Le MPCI, d’après le document, insiste sur l’implication «permanente» de la communauté internationale, notamment les Nations Unies et l’Union européenne, «avec pouvoir de suspendre l’assistance internationale octroyée à la Côte d’Ivoire». Le gouvernement de transition aura notamment pour mission d’organiser des élections générales «libres et démocratiques», et de revoir la loi sur la nationalité. Il devra également mettre en place une commission mixte d’experts militaires nationaux et internationaux chargés de proposer des réformes de l’armée «afin d’en faire une armée véritablement nationale». Le président togolais qui fait appel à «la bonne foi» des rebelles ivoiriens, estime que «quelles que soient les circonstances dans lesquelles le président Laurent Gbagbo est élu, la médiation n’a pas reçu mandat de le faire partir». «On tourne en rond et des populations sont en train de mourir», a fait observer le chef de l’Etat togolais.
Le MPIGO «pas concerné»
Alors que se prépare la rencontre entre Laurent Gbagbo et Blaise Compaoré, dont le pays est régulièrement accusé par le pouvoir et la presse gouvernementale ivoiriens d’être derrière la rébellion armée qui tient la moitié nord du pays, un mouvement, se réclamant du général Robert Guéi, tué le 19 septembre aux premières heures de l'insurrection, s’est déclenché dans l’ouest de la Côte d’Ivoire, ajoutant ainsi à des discussions déjà complexes sur les revendications politiques du MCPI (branche politique de la rébellion). Le président Eyadéma a dépêché une délégation composée du représentant de l’Union africaine, Miguel Trovoada, et du ministre togolais de la Défense, le général Assani Tidjani, pour s’enquérir auprès d’Abidjan de l’évolution de la situation. Le Mouvement patriotique ivoirien du grand ouest (MPIGO), du nom de la nouvelle rébellion ivoirienne, affirme n’être pas concerné par l’accord de cessez-le-feu entre Abidjan et le MPCI et que son objectif est de marcher sur la capitale ivoirienne.
Accusées par le MPCI d’avoir rompu le cessez-le-feu en vigueur depuis le 18 octobre dernier, les troupes loyalistes devront dorénavant s’attendre à des combats sur plusieurs fronts. Vendredi à Lomé, le MPCI a clairement affirmé ne pas pouvoir «tolérer davantage une quelconque attaque ou violation du cessez-le-feu». Dans une déclaration à la médiation togolaise et au Groupe de contact de la CEDEAO, le secrétaire général, Guillaume Kigbafori Soro, a indiqué que son mouvement «se verra dans l’obligation de recourir aux armes si rien n’est entrepris pour arrêter les attaques contre la population civile et contre ses positions».
par Guy Mario
Article publié le 01/12/2002