Venezuela
Grève anti-Chavez illimitée
La grève générale illimitée à l'appel de l'opposition au président Hugo Chavez afin d'obtenir sa démission entre dans sa deuxième semaine. D'un côté, Hugo Chavez a réaffirmé qu'il ne se retirerait pas et a mis l'industrie pétrolière sous protection de l'armée. De l'autre une opposition composite de syndicats, du patronat et de partis et associations politiques qui joue l'aggravation de la crise après qu'une manifestation vendredi soir a fait trois morts et 29 blessés. Le bras de fer entre le président et l'opposition, avec le pétrole en otage, ne devrait pouvoir s'éterniser.
Le président Hugo Chavez est dans une passe dangereuse, aussi dangereuse qu’en avril dernier, date qui a vu son éviction puis son rétablissement au pouvoir, à l’issue de 48 heures d’un coup d’Etat à rebondissements. Le président vénézuélien, pourtant réélu largement en 2000, est depuis lors la cible d’une opposition composite, patronat-syndicats, partis et associations divers, qui exige son départ. A l’appui de cette exigence la demande d’un referendum sur sa révocation, soutenu par 1,5 million de signatures, et convoqué par le Conseil national électoral pour le 2 février prochain.
Mais cette crise politique dans un pays latino-américain n’aurait pas une telle répercussion internationale si le Venezuela n’était pas le 8e producteur mondial de pétrole avec 2,5 millions de barils par jour, et le 5e exportateur mondial. Le seul pays non-musulman de l’Opep est aussi, avec l’Arabie saoudite et le Mexique, un des principaux fournisseurs des Etats-Unis. Et, dans un contexte de tension au Proche-Orient et d’incertitude sur l’ évolution des relations entre l’Irak et les Etats-Unis, la position du Venezuela se révèle particulièrement stratégique au regard de la sécurité d’approvisionnement énergétique des pays industrialisés du Nord.
Risques sur l’approvisionnement
Mais voilà, la quatrième grève générale depuis le début de l’année, qualifiée de «civique, nationale et active» par le président de la Confédération des travailleurs du Venezuela, Carlos Ortega, déclenchée lundi 2 décembre, touche désormais de plein fouet la société nationale, Petroleos de Venezuela (PDVSA) puissance économique majeure du pays. A tel point que le président Chavez a annoncé le déploiement de l’armée autour des sites pétroliers afin de garantir les livraisons. L’objectif est, à l’évidence, d’éviter la panique chez les clients du Venezuela.
Le ministre de l’Energie, Rafael Ramirez Alvarez, a également tenu des propos rassurants selon lesquels la PDVSA maintient le contact avec ses clients qui ont par ailleurs reçu des garanties d’approvisionnement. Cela ne semble pas avoir suffi. Alors que l’éventualité d’une guerre contre l’Irak avait à peine fait frémir les courts du marché mondial du pétrole, l’aggravation des informations en provenance du Venezuela a entraîné une hausse, dès jeudi. Le cours du pétrole Brent continuait de progresser vendredi matin à Londres dans un marché déjà rendu nerveux par la situation en Irak.
Le baril valait 25,97 dollars en raison de l’envoi, par la PDVSA de «bulletins de force majeure» à ses clients, synonymes de risques sur l'approvisionnement.
A lire aussi:
Chronique des matières premières (Jean-Pierre Boris, 6 décembre 2002). Voir deuxième partie: Le brent en forme.
Mais cette crise politique dans un pays latino-américain n’aurait pas une telle répercussion internationale si le Venezuela n’était pas le 8e producteur mondial de pétrole avec 2,5 millions de barils par jour, et le 5e exportateur mondial. Le seul pays non-musulman de l’Opep est aussi, avec l’Arabie saoudite et le Mexique, un des principaux fournisseurs des Etats-Unis. Et, dans un contexte de tension au Proche-Orient et d’incertitude sur l’ évolution des relations entre l’Irak et les Etats-Unis, la position du Venezuela se révèle particulièrement stratégique au regard de la sécurité d’approvisionnement énergétique des pays industrialisés du Nord.
Risques sur l’approvisionnement
Mais voilà, la quatrième grève générale depuis le début de l’année, qualifiée de «civique, nationale et active» par le président de la Confédération des travailleurs du Venezuela, Carlos Ortega, déclenchée lundi 2 décembre, touche désormais de plein fouet la société nationale, Petroleos de Venezuela (PDVSA) puissance économique majeure du pays. A tel point que le président Chavez a annoncé le déploiement de l’armée autour des sites pétroliers afin de garantir les livraisons. L’objectif est, à l’évidence, d’éviter la panique chez les clients du Venezuela.
Le ministre de l’Energie, Rafael Ramirez Alvarez, a également tenu des propos rassurants selon lesquels la PDVSA maintient le contact avec ses clients qui ont par ailleurs reçu des garanties d’approvisionnement. Cela ne semble pas avoir suffi. Alors que l’éventualité d’une guerre contre l’Irak avait à peine fait frémir les courts du marché mondial du pétrole, l’aggravation des informations en provenance du Venezuela a entraîné une hausse, dès jeudi. Le cours du pétrole Brent continuait de progresser vendredi matin à Londres dans un marché déjà rendu nerveux par la situation en Irak.
Le baril valait 25,97 dollars en raison de l’envoi, par la PDVSA de «bulletins de force majeure» à ses clients, synonymes de risques sur l'approvisionnement.
A lire aussi:
Chronique des matières premières (Jean-Pierre Boris, 6 décembre 2002). Voir deuxième partie: Le brent en forme.
par Francine Quentin
Article publié le 09/12/2002