Guerre d''Algérie
La France honore ses anciens combattants
Le président français a inauguré, le 5 décembre à Paris, le Mémorial national de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de Tunisie qui ont eu lieu entre 1952 et 1962. Une inauguration sur fond de polémique.
«Aujourd'hui, au nom de tous les Français, je veux rendre l'hommage de la Nation aux soldats morts pour la France en Afrique du Nord, il y a presque un demi-siècle. Ils furent plus de 22 000», a déclaré le chef de l’Etat, lors de l’inauguration du Mémorial national de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de Tunisie, où plusieurs centaines d’anciens combattants avaient été conviés.
«Ce monument était attendu (…) Il signifie que les soldats d’Afrique du Nord occupent enfin, comme leurs aînés de 1914 et de 1940, la place qui leur revient dans la mémoire de notre patrie», a rappelé Jacques Chirac.
Quarante ans après les accords d’Evian, le président français a donc rendu hommage à tous ceux qui sont «morts pour la France», en dévoilant, ce 5 décembre, un monument composé de trois colonnes sur lesquelles sont inscrits, via un système informatique, les noms des 22 000 appelés, militaires, dont plus de 3 000 supplétifs, les fameux harkis, tombés lors d’opérations en Afrique du Nord entre 1952 et 1962. Un Mémorial qui n’est pas sans rappeler celui dédié à la guerre du Vietnam, à Washington, sur lequel figure également la liste des soldats décédés.
Pourtant, cette cérémonie intervient alors qu’aucune véritable décision n’a été prise sur la fixation d’une date de commémoration de la guerre d’Algérie. En effet, en janvier dernier, sous le gouvernement de Lionel Jospin, les députés français avaient décidé de retenir le 19 mars comme journée du souvenir mais le changement de majorité, en mai dernier, a tout remis en cause. La fixation de la date de cette commémoration est donc un sujet très sensible et a fait, depuis quelques mois déjà, l’objet de vives polémiques entre les différentes associations.
2003 : année de l’Algérie en France
La date du 19 mars, jour anniversaire du cessez-le-feu et des accords d’Evian en 1962, avait été choisie par l’Assemblée nationale le 22 janvier 2002, mais devant l’absence de consensus, le gouvernement avait décidé de ne pas présenter le texte au Sénat. Une fois la droite revenue au pouvoir, elle a souligné, comme la plupart des anciens combattants, que des atrocités avaient été commises après le 19 mars en Algérie. C’est pourquoi, début novembre, Hamlaoui Mekachera, secrétaire d’Etat aux Anciens combattants, décidait de mettre en place une commission d’anciens combattants chargée de fixer une nouvelle date marquant la commémoration de la fin de la guerre d’Algérie. 2003 qui sera l’année de l’Algérie en France pourra, sans doute, voir la fin de cette polémique.
Autre sujet de discorde, l’apparition ou l’omission de certains noms sur ces trois colonnes. En effet, certaines personnes décédées en Algérie au moment des évènements sont suspectées d’avoir pris part à des actes de torture et Louisette Ighilahriz -l’Algérienne dont le témoignage, en 2000, a relancé la polémique sur la torture en Algérie- cité par le journal Libération, juge qu’ils n’ont donc pas leur place sur le Mémorial. De plus, il se pourrait que des familles de supplétifs harkis demandent d’ajouter le nom de l’un des leurs décédés et oubliés sur la liste de ceux qui défilent sur le Mémorial. «Le monument s’avère, dans sa conception, propice aux modifications, qui seraient apportées via le dispositif informatique», a tenu à préciser, prudent, Hamlaoui Mekachera.
«Ce monument était attendu (…) Il signifie que les soldats d’Afrique du Nord occupent enfin, comme leurs aînés de 1914 et de 1940, la place qui leur revient dans la mémoire de notre patrie», a rappelé Jacques Chirac.
Quarante ans après les accords d’Evian, le président français a donc rendu hommage à tous ceux qui sont «morts pour la France», en dévoilant, ce 5 décembre, un monument composé de trois colonnes sur lesquelles sont inscrits, via un système informatique, les noms des 22 000 appelés, militaires, dont plus de 3 000 supplétifs, les fameux harkis, tombés lors d’opérations en Afrique du Nord entre 1952 et 1962. Un Mémorial qui n’est pas sans rappeler celui dédié à la guerre du Vietnam, à Washington, sur lequel figure également la liste des soldats décédés.
Pourtant, cette cérémonie intervient alors qu’aucune véritable décision n’a été prise sur la fixation d’une date de commémoration de la guerre d’Algérie. En effet, en janvier dernier, sous le gouvernement de Lionel Jospin, les députés français avaient décidé de retenir le 19 mars comme journée du souvenir mais le changement de majorité, en mai dernier, a tout remis en cause. La fixation de la date de cette commémoration est donc un sujet très sensible et a fait, depuis quelques mois déjà, l’objet de vives polémiques entre les différentes associations.
2003 : année de l’Algérie en France
La date du 19 mars, jour anniversaire du cessez-le-feu et des accords d’Evian en 1962, avait été choisie par l’Assemblée nationale le 22 janvier 2002, mais devant l’absence de consensus, le gouvernement avait décidé de ne pas présenter le texte au Sénat. Une fois la droite revenue au pouvoir, elle a souligné, comme la plupart des anciens combattants, que des atrocités avaient été commises après le 19 mars en Algérie. C’est pourquoi, début novembre, Hamlaoui Mekachera, secrétaire d’Etat aux Anciens combattants, décidait de mettre en place une commission d’anciens combattants chargée de fixer une nouvelle date marquant la commémoration de la fin de la guerre d’Algérie. 2003 qui sera l’année de l’Algérie en France pourra, sans doute, voir la fin de cette polémique.
Autre sujet de discorde, l’apparition ou l’omission de certains noms sur ces trois colonnes. En effet, certaines personnes décédées en Algérie au moment des évènements sont suspectées d’avoir pris part à des actes de torture et Louisette Ighilahriz -l’Algérienne dont le témoignage, en 2000, a relancé la polémique sur la torture en Algérie- cité par le journal Libération, juge qu’ils n’ont donc pas leur place sur le Mémorial. De plus, il se pourrait que des familles de supplétifs harkis demandent d’ajouter le nom de l’un des leurs décédés et oubliés sur la liste de ceux qui défilent sur le Mémorial. «Le monument s’avère, dans sa conception, propice aux modifications, qui seraient apportées via le dispositif informatique», a tenu à préciser, prudent, Hamlaoui Mekachera.
par Clarisse Vernhes
Article publié le 05/12/2002