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Côte d''Ivoire

Un sommet pour sortir de la guerre

La Conférence des chefs d’Etat sur la Côte d’Ivoire s’est ouverte samedi matin, à Paris, en présence de dix présidents africains et du secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan.
La Conférence des chefs d’Etat sur la Côte d’Ivoire s’est ouverte samedi matin, à Paris, en présence de dix présidents africains - dont l’Ivoirien Laurent Gbagbo - et du secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan. La Conférence des chefs d’Etat sur la Côte d’Ivoire s’est ouverte samedi matin, à Paris, en présence de dix présidents africains - dont l’Ivoirien Laurent Gbagbo - et du secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan. Ce sommet extraordinaire de deux jours doit en principe entériner l’accord de Marcoussis intervenu vendredi matin entre les différentes parties au conflit, et permettre ainsi «d’approuver les termes de l’accord (de Marcoussis) et de retrouver les voies de la réconciliation, de la paix civile et du redressement», selon les termes employés par le président français Jacques Chirac. Et celui-ci de préciser : «Gardons à l’esprit qu’un accord même sincère vaut autant par la manière dont il est observé que par sa substance même».

Le président français confirme ainsi que le compromis demeure fragile et que tout reste à faire sur place, où la réaction des Ivoiriens du Nord comme du Sud a été plutôt mitigée, et parfois franchement hostile. Car, beaucoup d’incertitudes et une grande ambiguïté règnent toujours concernant le rôle de la «force d’interposition» chargée d’épauler le futur gouvernement «de consensus» dans la tâche très délicate d’appliquer le cantonnement et le désarmement des rebelles. L’armée française et des «casques bleus» de la CEDEAO comme de l’ONU devraient en principe participer à cette opération et ensuite au maintien de la paix. A condition que celle-ci s’installe véritablement, notamment dans l’Ouest du pays.

Car, le sommet de Paris a d’ores et déjà fait apparaître la cacophonie qui règne toujours au sein de la CEDEAO. Le président togolais Gnassingbé Eyadéma - également président du groupe de contact de la CEDEAO sur la Côte d’Ivoire - comme d’autres chefs d’Etat membres de ce groupe (le Nigerien et le Nigérian) ne participent pas à ce sommet. Mais la CEDEAO, qui avait annoncé mercredi qu’elle ne pourrait s’exprimer officiellement à ce sommet, fera néanmoins entendre sa voix, par le biais du Sénégalais Abdoulaye Wade, actuellement président de cette communauté des Etats d’Afrique occidentale.

Autre fait marquant, la présence du président libérien Charles Taylor, officiellement «interdit de voyage» par l’ONU, en raison de son implication dans le conflit sierra-léonais, et que la Côte d’Ivoire accuse de soutenir les rebelles de l’Ouest. Le président burkinabè Blaise Compaoré a lui aussi décidé finalement de participer à la réunion de Paris, après avoir annoncé qu’il avait décidé de «saisir les tribunaux internationaux» au sujet des «crimes» dont serait responsable le président Gbagbo notamment vis-à-vis des ressortissants burkinabè vivants en Côte d’Ivoire. Une démarche qui ne facilite sans doute pas la réconciliation inter-étatique indispensable au retour de la paix en Côte d’Ivoire.



par Elio  Comarin

Article publié le 25/01/2003