Burkina Faso
Retour triomphal de Compaoré
Le président burkinabè Blaise Compaoré a été accueilli en grande pompe par ses compatriotes à son retour du sommet de Paris sur la crise ivoirienne. Avant de rejoindre sa résidence, il a présenté les résultats de Marcoussis et Paris au cours d’un meeting auquel ont pris part des dizaines de milliers de personnes sorties pour l’acclamer. Selon lui, ces résultats constituent une victoire pour le Burkina Faso régulièrement accusé par Abidjan de soutenir la rébellion.
De notre correspondant au Burkina Faso
En l’espace de quatre jours, le président burkinabè a sans doute battu ses propres records de popularité. En effet, des dizaines de milliers de ses compatriotes étaient sortis le vendredi 24 janvier pour «le soutenir et l’accompagner» jusqu'à l’aéroport avant son départ pour le sommet de Paris sur la crise ivoirienne. Même scénario à son retour ce lundi 27 où les Burkinabè lui ont encore réservé une haie d’honneur tout au long des deux kilomètres de l’avenue Kwamé Nkrumah, soit depuis l’aéroport jusqu’à la place des Nations unies.
Rarement, on avait vu une telle mobilisation spontanée des Burkinabè autour de leur président. Depuis le début de la crise ivoirienne, la côte de popularité de Blaise Compaoré ne cesse de monter auprès de ses compatriotes qui apprécient ses prises de position sur la Côte d’ivoire. Déjà le 18 janvier, lors de la finale de la CAN juniors de football au stade du 4 août, le président burkinabè avait pu rendre compte de sa popularité. En effet, il a été vivement ovationné à chacun de ses gestes alors que c’est dans ce même stade qu’il avait été sifflé par le public lors de l’ouverture du Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou (Fespaco) en 1999, au moment où le pays traversait une grave crise interne après l’assassinat du journaliste Norbert Zongo. Décrié donc hier par une partie du peuple, Blaise Compaoré fait presque l’unanimité aujourd’hui.
Il a suffit qu’une organisation jusque-là inconnue comme le Rassemblement patriotique du Burkina (RPB) appelle à la mobilisation autour du président du Faso pour que des Burkinabè de toutes les couches sociales et de tous les partis politiques investissent l’avenue Kwamé N’krumah pour crier «honte à l’ivoirité !» ou «mort aux escadrons de la mort !». A son départ pour Paris, vendredi, Blaise Compaoré a dû faire à pied une bonne partie du parcours qui mène à l’aéroport entre les youyous et les applaudissements. A son retour, il a fait le même parcours mais cette fois sur un «command car» orné des couleurs nationales. Devant l'essentiel des corps constitués et en présence de l’ambassadeur de France Maurice Portiche, il a animé un meeting, place des Nations-unies, qui n’était pas sans rappeler l’époque de la révolution (1983-1987) où les jeunes officiers au pouvoir avec à leur tête les capitaines Thomas Sankara et Blaise Compaoré s’en prenaient régulièrement dans des discours enflammés au régime ivoirien du vieux Houphouët-Boigny.
«Nous sommes comblés»
«Le peuple l’a envoyé en mission à Paris pour défendre notre cause, il doit donc s’adresser directement aux Burkinabè pour donner les résultats de ce que le Burkina a obtenu», expliquait un proche du président Compaoré pour justifier ce meeting retransmis en direct par la radiodiffusion nationale burkinabè. Dans un discours improvisé, le chef de l'Etat a d’abord présenté les enjeux de la situation en Côte d’ivoire pour le Burkina, dont plus de trois millions de ressortissants vivent dans ce pays voisins. «Lorsque de Tabou [ville du sud-ouest de la Côte d’Ivoire où plus de 12000 burkinabè ont été expulsés en 1999 à la suite d’un conflit foncier], nous avons vu arriver des hommes et des femmes spoliés et expropriés, nous avions compris à l’époque que c’était un signal dangereux pour le Burkina Faso et pour la stabilité de la sous-région. Malheureusement, le signal de Tabou a été un indicateur de ce qui allait arriver aujourd’hui», a lancé Blaise Compaoré, évoquant les exactions et «la négation de la dignité et des droits fondamentaux» des Burkinabè en Côte d’ivoire.
«Nous avons toujours dit à Henri Konan Bédié, à Robert Guéï et à Laurent Gbagbo que lorsque vous expropriez des populations, lorsque vous organisez des élections en éliminant des candidats ou lorsque vous falsifiez les listes électorales, vous ne pouvez que conduire la Côte d’Ivoire à l’instabilité, entraîner des conflits dommageables pour votre pays, Malheureusement, nous n’avons pas été écoutés et ce qui devait arriver arriva», a déclaré Blaise Compaoré dans son discours. C’est pourquoi, souligne le président burkinabè, son pays a toujours revendiqué le respect des droits de son peuple. Et «aujourd’hui, de retour de Paris, nous pouvons dire que nous avons été comblés», s’est réjoui le président, citant à l'appui certains points de l’accord de Marcoussis comme l’identification des personnes ou la sécurité des personnes et des biens.
«Nous sommes donc comblés pour la Côte d’Ivoire et pour le Burkina, car nous allons pouvoir continuer à œuvrer pour la prospérité de la Côte d’ivoire et aussi pour celle du Burkina», a conclu Blaise Compaoré qui fait ainsi allusion aux liens économiques entre ces deux pays voisins dont les relations n’ont jamais été bonnes depuis quatre ans.
En l’espace de quatre jours, le président burkinabè a sans doute battu ses propres records de popularité. En effet, des dizaines de milliers de ses compatriotes étaient sortis le vendredi 24 janvier pour «le soutenir et l’accompagner» jusqu'à l’aéroport avant son départ pour le sommet de Paris sur la crise ivoirienne. Même scénario à son retour ce lundi 27 où les Burkinabè lui ont encore réservé une haie d’honneur tout au long des deux kilomètres de l’avenue Kwamé Nkrumah, soit depuis l’aéroport jusqu’à la place des Nations unies.
Rarement, on avait vu une telle mobilisation spontanée des Burkinabè autour de leur président. Depuis le début de la crise ivoirienne, la côte de popularité de Blaise Compaoré ne cesse de monter auprès de ses compatriotes qui apprécient ses prises de position sur la Côte d’ivoire. Déjà le 18 janvier, lors de la finale de la CAN juniors de football au stade du 4 août, le président burkinabè avait pu rendre compte de sa popularité. En effet, il a été vivement ovationné à chacun de ses gestes alors que c’est dans ce même stade qu’il avait été sifflé par le public lors de l’ouverture du Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou (Fespaco) en 1999, au moment où le pays traversait une grave crise interne après l’assassinat du journaliste Norbert Zongo. Décrié donc hier par une partie du peuple, Blaise Compaoré fait presque l’unanimité aujourd’hui.
Il a suffit qu’une organisation jusque-là inconnue comme le Rassemblement patriotique du Burkina (RPB) appelle à la mobilisation autour du président du Faso pour que des Burkinabè de toutes les couches sociales et de tous les partis politiques investissent l’avenue Kwamé N’krumah pour crier «honte à l’ivoirité !» ou «mort aux escadrons de la mort !». A son départ pour Paris, vendredi, Blaise Compaoré a dû faire à pied une bonne partie du parcours qui mène à l’aéroport entre les youyous et les applaudissements. A son retour, il a fait le même parcours mais cette fois sur un «command car» orné des couleurs nationales. Devant l'essentiel des corps constitués et en présence de l’ambassadeur de France Maurice Portiche, il a animé un meeting, place des Nations-unies, qui n’était pas sans rappeler l’époque de la révolution (1983-1987) où les jeunes officiers au pouvoir avec à leur tête les capitaines Thomas Sankara et Blaise Compaoré s’en prenaient régulièrement dans des discours enflammés au régime ivoirien du vieux Houphouët-Boigny.
«Nous sommes comblés»
«Le peuple l’a envoyé en mission à Paris pour défendre notre cause, il doit donc s’adresser directement aux Burkinabè pour donner les résultats de ce que le Burkina a obtenu», expliquait un proche du président Compaoré pour justifier ce meeting retransmis en direct par la radiodiffusion nationale burkinabè. Dans un discours improvisé, le chef de l'Etat a d’abord présenté les enjeux de la situation en Côte d’ivoire pour le Burkina, dont plus de trois millions de ressortissants vivent dans ce pays voisins. «Lorsque de Tabou [ville du sud-ouest de la Côte d’Ivoire où plus de 12000 burkinabè ont été expulsés en 1999 à la suite d’un conflit foncier], nous avons vu arriver des hommes et des femmes spoliés et expropriés, nous avions compris à l’époque que c’était un signal dangereux pour le Burkina Faso et pour la stabilité de la sous-région. Malheureusement, le signal de Tabou a été un indicateur de ce qui allait arriver aujourd’hui», a lancé Blaise Compaoré, évoquant les exactions et «la négation de la dignité et des droits fondamentaux» des Burkinabè en Côte d’ivoire.
«Nous avons toujours dit à Henri Konan Bédié, à Robert Guéï et à Laurent Gbagbo que lorsque vous expropriez des populations, lorsque vous organisez des élections en éliminant des candidats ou lorsque vous falsifiez les listes électorales, vous ne pouvez que conduire la Côte d’Ivoire à l’instabilité, entraîner des conflits dommageables pour votre pays, Malheureusement, nous n’avons pas été écoutés et ce qui devait arriver arriva», a déclaré Blaise Compaoré dans son discours. C’est pourquoi, souligne le président burkinabè, son pays a toujours revendiqué le respect des droits de son peuple. Et «aujourd’hui, de retour de Paris, nous pouvons dire que nous avons été comblés», s’est réjoui le président, citant à l'appui certains points de l’accord de Marcoussis comme l’identification des personnes ou la sécurité des personnes et des biens.
«Nous sommes donc comblés pour la Côte d’Ivoire et pour le Burkina, car nous allons pouvoir continuer à œuvrer pour la prospérité de la Côte d’ivoire et aussi pour celle du Burkina», a conclu Blaise Compaoré qui fait ainsi allusion aux liens économiques entre ces deux pays voisins dont les relations n’ont jamais été bonnes depuis quatre ans.
par Alpha Barry
Article publié le 28/01/2003