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France

Un député algérien retrouvé mort à Paris

Le corps sans vie d’Abdelmalek Benbara a été retrouvé, mercredi 29 janvier, dans le coffre de sa voiture stationnée dans une avenue parisienne. Ce député algérien de 41 ans, domicilié en France, avait disparu depuis le 9 janvier dernier et une information judiciaire pour «séquestration et enlèvement» avait été ouverte dès le 17 janvier. Il a vraisemblablement été «assassiné».
Ce sont des policiers qui ont fait la macabre découverte, mercredi. Dans le coffre d’une voiture garée dans l’avenue Hoche, en plein cœur de Paris, ils ont trouvé le corps d’un homme dans un état de décomposition avancée. Il faudra attendre l’autopsie pour déterminer les causes de la mort et vérifier l’identité de la victime. Malgré tout, les éléments déjà recueillis ont permis de faire le lien avec Abdelmalek Benbara, un député algérien résidant en France, dont la disparition a été signalée le 9 janvier.

La voiture, de marque Volkswagen, lui appartenait et les papiers d’identité du député ont, semble-t-il, été retrouvés à l’intérieur. L’homme a vraisemblablement été «assassiné», ont indiqué les services de police jeudi matin après les premières constatations des inspecteurs. La victime avait les chevilles liées et aurait pu être transportée après le moment de sa mort. Le corps a été envoyé à l’Institut médico-légale de Paris, et doit être autopsié pour préciser les conditions et la date exacte du décès. Les résultats pourraient être communiqués jeudi dans la journée mais l’état de décomposition du corps laisse penser que la mort pourrait bien remonter au jour-même où le député algérien a cessé de donner signe de vie à sa famille.

On ne lui connaissait aucun ennemi

La femme d’Abdelmalek Benbara était, en effet, sans nouvelle de son mari depuis le 9 janvier. Elle avait signalé sa disparition à la police avec un ami, qui devait rencontrer le député algérien le 10 janvier à Paris, et s’était, lui aussi, inquiété de ne pas le voir au rendez-vous fixé. Domicilié à Saint-Chamond (Loire), où il vivait avec sa femme et ses quatre enfants âgés de 7 à 17 ans, il possédait un pied à terre dans le 12ème arrondissement de la capitale française.

Abdelmalek Benbara avait été élu député à l’Assemblée nationale algérienne en mai 2002 et était l’un des deux parlementaires algériens vivant en France. Il faisait aussi partie de l’Union des Algériens de France et d’Europe, un association liée au FLN (Front de libération nationale), le parti actuellement au pouvoir en Algérie et dont il était membre. Sa disparition a eu lieu la veille de la visite du Premier ministre algérien en France.

La Brigade criminelle a repris l’enquête qui avait, dans un premier temps, été confiée à la Brigade d’enquête sur les atteintes à la personne (BEAP) de la police judiciaire. Aucune hypothèse n’est aujourd’hui privilégiée. Les policiers ont découvert au cours de leurs premières investigations que le député algérien avait un fils d’une dizaine d’années, dont la mère était élue de Nanterre et avait fait partie des victimes du déséquilibré, Richard Durn, qui s’était introduit dans la mairie et avait tiré à bout portant sur plusieurs conseillers municipaux, lors d’une réunion en mars 2002. Mais pour le moment, aucun lien ne semble pouvoir être établi entre les deux affaires. La piste familiale ou personnelle reste malgré tout envisagée. Tout comme la piste criminelle ou politique. Vengeance, règlement de compte, liquidation, les enquêteurs vont devoir élucider les circonstances de la mort d’un homme qui n’avait, selon son entourage, aucun ennemi connu.



par Valérie  Gas

Article publié le 30/01/2003